Des gentlemen trop bavards

Avec The Gentlemen, Guy Ritchie revient à son terrain de jeu favori : le crime organisé britannique, peuplé de personnages excentriques et de combines retorses.

Le film s’appuie sur un casting solide : Matthew McConaughey est à l’aise en magnat de la drogue flegmatique, Charlie Hunnam campe un homme de main méthodique qui rappelle ce bon vieux Tom Hardy, tandis que Hugh Grant et Colin Farrell insufflent une dose de malice bienvenue. L’univers mafieux qu’ils habitent est plaisant à explorer, porté par des figures charismatiques et quelques dialogues bien ciselés.

Cependant, la narration adoptée ne sert pas vraiment le récit. Confier à Fletcher (interprété par Hugh Grant) le soin de raconter toute l’histoire via un monologue interminable face à Ray finit par alourdir le rythme. Beaucoup de séquences auraient gagné à être simplement montrées plutôt que racontées. De plus, si le film multiplie les rebondissements, la plupart s’avèrent trop classiques pour surprendre. Enfin, sur le plan visuel, The Gentlemen manque d’un vrai cachet esthétique : la photographie est efficace mais neutre, ce qui laisse une impression d’anonymat.

En fin de compte, malgré des personnages attachants et un casting en forme, le film souffre d’une structure inutilement bavarde et d’un manque de relief. Sympathique, mais loin d’être inoubliable.