Hormis deux petites chroniques confidentielles, James DeMonaco est essentiellement connu pour être le créateur de la saga « American Nightmare » (titre français en anglais complètement débile), plus connue sous le nom de « The Purge ». Il a réalisé les trois premiers épisodes et produit les deux suivants. Ces films, qu’on les aime ou pas, ont marqué le cinéma de série B par leur concept imparable et presque visionnaire même s’ils étaient traités sous la forme du divertissement violent qui fait frissonner. Que le réalisateur s’attaque enfin à autre chose dans la pure veine du film d’horreur était donc intrigant et si « The Home » est une petite série B sans grande envergure, elle n’en demeure pas moins particulièrement réussie.
Comme avec Ethan Hawke pour le premier volet de « The Purge », DeMonaco s’est entouré d’un seul acteur relativement connu en tête d’affiche pour porter le film, le reste du casting étant inconnu. Et il s’agit d’un natif comme lui de Staten Island, l’humoriste de stand-up Pete Davidson. Découvert dans l’illustre émission américaine Saturday Night Live, le jeune homme a montré ses talents de comédiens dans le très sympathique film de Judd Apatow, "The King of Staten Island ». Dans « The Home » il excelle et ses talents d’acteurs valorisent le film puisqu’on ne peut pas dire que dans ce genre de productions l’acting soit l’atout premier. Le film commence de manière classique, pour ne pas dire banale, avec un personnage amené à se retrouver dans un endroit inconnu où tout semble suspect avec des règles à ne pas braver...
Le lieu ici est une maison de retraite faisant rentrer le film dans ce sous-genre de l’horreur qu’est la terreur gériatrique comme ont pu le faire l’excellent et surprenant film du retour de M. Night Shyamalan, « The Visit », ou le récent et intéressant « The Rule of Jenny Pen ». On suit donc les pérégrinations suspicieuses de ce jeune homme chargé de faire des travaux d’intérêt généraux dans cette maison de repos louche. L’ambiance est mortifère, malsaine même, et James DeMonaco n’a pas son pareil pour nous gratifier de visions morbides et horrifiques du meilleur effet malgré une réalisation quelconque. L’atmosphère glauque du film est donc vraiment réussie et contagieuse et le tout est parfaitement rythmé et agencé pour nous scotcher à notre siège.
Mais le joker de « The Home » réside indubitablement dans son double twist final. Si on appréciait le film mais qu’on le sentait se diriger vers une conclusion relativement commune à base de simples expérimentations sur les personnages âgées, le fin mot de l’histoire est bien plus retors et pervers. On est sur les fesses (pour ne pas dire sur le cul) par le retournement de situation proposé par ce scénario. Certes complètement tiré par les cheveux mais totalement assumé, il rend cette petite série B généreuse encore plus folle et malsaine. Jusqu’au déferlement de violence finale, totalement jubilatoire et cathartique, qui clôt le long-métrage en beauté. Bref, humble et bien troussé, voilà un simple mais surprenant petit film d’horreur qui fait plaisir.
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