"For if we don't find the next whisky bar, I tell you we must die..."

Jack ingénieur de formation, est un tueur en série qui sévit dans l'état de Washington. Ayant plus de 60 meurtres à son actif, nous suivons l'itinéraire de ce serial killer esthète plein de tocs qui conserve ses victimes dans un entrepôt frigorifique après les avoir prises en photo.
A travers 5 incidents et un dialogue avec Verge, nous voyons comment le tueur, baptisé Mr Sophistication prend de plus en plus de risques lors de ses entreprises meurtrières.


The house that Jack built est un thriller dramatique danois de Lars Von Trier sorti en 2018.
Le film a été présenté hors compétition à Cannes où il a suscité un émoi certain (une centaine de spectateurs a quitté la salle durant la projection).


Dans la tête de Jack
The house that Jack built est un thriller dérangeant et malsain mais dont l'originalité est incontestable.
Lars Von Trier a choisi de centrer son film sur le point de vue unique de son tueur de personnage principal. Le spectateur est ainsi immergé "en voix off" dans l'esprit sans empathie et dangereux de Jack, interprété par un très bon Matt Dillon. A noter que bien que terriblement sinistre, le film n'exclue pas quelques sourires causés notamment par les troubles obsessionnels compulsifs de Jack.


Les cinq incidents
Au travers des cinq incidents qui segmentent le film, on découvre la personnalité originale d'un tueur en série qui passe son temps à essayer de construire une maison sans être satisfait du résultat et à occire avec une grande régularité certaines personnes qui auront la malchance de croiser son chemin.
Le film risque de mettre plus ou moins le spectateur mal à l'aise mais il est peu probable que quiconque puisse suivre sans sourciller les homicides variés pratiqués et considérés comme de l'art par son auteur, celui que la presse a surnommé "Mister Sophistication".


On assistera à l'assassinat, dans l'ordre, à coup de fusil de deux jeunes enfants et de leur mère par un Jack improvisé pour l'occasion père de famille épisodique d'une famille recomposée.
Un peu plus tard, Mister sophistication tuera sa compagne après lui avoir expliqué que c'était une conne mais aussi après lui avoir tranché ses 2 seins avec un couteau de cuisine alors qu'elle était "ficelée" au radiateur.


The house that Jack built bénéficie du dialogue en voix off de Jack et de Verge (qui évoque Virgile guidant Dante dans les Enfers de la Divine Comédie), un personnage mystérieux interprété par Bruno Ganz.
Ce dialogue sera l'occasion d'évoquer les grandes massacres et génocides à travers les âges et leurs commanditaires pour conclure, selon Lars Von Trier que :« Le film célèbre l'idée que la vie est maléfique et dénuée d'âme, ce qui a malheureusement été prouvé par l'avènement récent de l'homo trumpus : le roi rat (c'est ainsi que le réalisateur a surnommé Donald Trump, l'actuel Président des Etats-Unis. »


D'une grande violence cérébrale transgressive ou physique, le film a de fortes chances d'incommoder un public même averti. Pessimiste, noir et sans espoir, The house that Jack built dessine, d'une certaine façon, le mal absolu chez un individu qui même enfant faisait preuve d'une cruauté et d'une perversité gratuite (cf patte de caneton...).
Le film bénéficie de quelques astuces originales du point de vue de la réalisation. Evoquant son personnage principal et ses caractéristiques, Lars Von Trier le filme en train de faire défiler les affiches le caractérisant (Narcissique, égoiste....) comme dans le clip de Bob Dylan, Don't look back, technique reprise maintes fois depuis.


Dans une symbolique inattendue qui surgit lors de la dernière demi heure du film, on suivra Jack et son compagnon de voyage descendre vers les Enfers dans un périple aux images contrastées et originales.


Le film est servi par un très bon casting aux cotés de Matt Dillon et de Bruno Ganz: Uma Thurman (Madame "mon cric est cassé"/ 1er incident) et Kiley Reough (Jeune femme subissant une double ablation mammaire contre son gré).


A noter la diffusion multiple d'extraits du morceau de David Bowie, Fame, qui chapitre le film et souligne la sophistication criminelle et la volonté de notoriété de son personnage principal.


Ma note: 8/10

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le 7 nov. 2018

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dagrey

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