The House That Jack Built par Jean-Luc-Godzillard

Je ne connais que très peu la filmo de Lars von Trier, mais on voit quand même une trajectoire se dessiner. Presque expérimental à ses débuts, son cinéma devient peu à peu du cinéma d'auteur digne de sélection cannoise, où les audaces thématiques, visuelles ou narratives devienne peu à peu des éléments provocateurs, voire juste de la provoc pur et simple (visant, encore, ce même public cannois qui se doit, tradition et buzz oblige, d'être théatrâlement outré par au moins un film à chaque festival). Et c'est ainsi qu'après un Nymphomaniac que je n'ai pas vu, mais qui semble être surtout un bonne grosse provoc, The House That Jack Built semble être encore un mélange de film d'auteur et de délire sale gosse comme LVT en a déjà fait, sauf que là, les potards sont poussés assez loin On a parfois l'impression que le mec est en roue-libre, et navigue à vue entre digression artistico-philosophique et meurtres graphiques pour choquer la bourgeoise, mais ça parvient quand même à se tenir debout, tutoyant par moment les limites du scandale facile et, de fait, LVT oblige, de l'autoportrait à peine déguisé (pas un hasard si Jack a des prétentions artistiques) . C'est certes un peu long (2h20 quand même) mais ça vaut le coup d'oeil, ne serait-ce que pour le délire dantesque de la fin.