Life of Chuck
6.9
Life of Chuck

Film de Mike Flanagan (2024)

Ou les chroniques d'une étoile filante

Flanagan, Flanagan, Flanagan... Rares sont les réalisateurs actuels qui attisent à ce point ma curiosité, mais lui en fait définitivement partie. Toujours aussi transi par son Haunting of Hill House et aimant tant de ses oeuvres, j'avais cependant attendu ce Life Of Chuck avec plus d'appréhension, sachant qu'il allait cette fois-ci manoeuvrer sur des eaux dépourvues de matériaux foncièrement horrifiques.


Malgré mes craintes, la magie de Flanagan a de nouveau fonctionné. Sans avoir été ébloui par le film à proprement parler cependant, mais son propos m'a beaucoup touché et c'est en cela que Flanagan m'a rassuré et une fois encore conquis.


Point totalement subjectif de prime d'abord : j'ai aimé voir tant de visages familiers de son roster.


Mine de rien, qu'importe la taille du rôle, tout monde joue si bien.

Pêle-mêle : Karen Gillan en paumée touchante, Annalisse Basso en coeur brisé rayonnant, Mark Hamil en bourru attachant, Carl Lumbly en figure de sagesse crépusculaire, Samantha Sloyan en Samantha Sloyan, pour citer mes retours préférés.

Tom Hiddleston, bien que dans un rôle plus "figuratif" qu'autre chose, n'aurait pas contribué au bagage émotionnel et thématique nécessaires du film s'il n'avait pas été aussi dynamique et radieux lors d'un moment clé de l'histoire, aussi futile qu'immortel fusse-t-il.

Toujours parmi les "nouveaux venus" je retiens Chiwetel Ejiofor également, juste dans son rôle, mais c'est surtout Benjamin Pajak la petite révélation du film pour moi. Il parvient à dégager une candeur très réminiscente du Spielberg des 80's, en plus d'être un bon danseur.

Et en plus de cela, quelques caméos appréciés du cinéma d'horreur (Matthew Lillard, Heather Langenkamp, Flanagan lui-même).

C'est un type qui sait diriger son cast, dénicher des talents, les fidéliser, et ça se confirme ici.


Pour ce qui est de l'histoire, j'ai beaucoup aimé dans le fond. Sur la forme, j'ai trouvé que ça souffrait parfois de quelques longueurs.


Cela étant dit, malgré cela : les éléments du puzzle sont savamment mis en place pour rapidement comprendre ce que l'on est en train de regarder et, selon notre degré d'investissement émotionnel et de connexion avec la thématique, il peut être difficile de ne pas atteindre le générique de fin non sans une once de mélancolie teintée de joie quant ça n'est pas une petite larmichette.


J'ai cependant développé un souci avec la voix off à mesure que l'intrigue a avancé, tant et si bien qu'entre ça et le rythme parfois inégal, les dernières minutes m'ont parues gâchées, tout simplement.

J'en ai l'habitude avec Flanagan, et ça n'ôte pas au raisonnement qu'a eu le film sur moi, d'ailleurs perso j'avais obtenu mon climax émotionnel un peu plus tôt, mais quand même, dommage d'avoir été à ce point tenu par la main par moments ici alors que c'était extrêmement prévisible. Nous aurions pu profiter d'un final on ne peut plus introspectif, plus fignolé et et moins expéditif, surtout après une histoire relativement bavarde (une autre habitude de Mike mais qui ne me déplaît pas outre-mesure).


En somme : un très beau poème cinématographique.

Chernobill
8
Écrit par

Créée

le 30 juil. 2025

Critique lue 13 fois

2 j'aime

Chernobill

Écrit par

Critique lue 13 fois

2

D'autres avis sur Life of Chuck

Life of Chuck
Sergent_Pepper
7

Dancer in the quarks

Life of Chuck est un film à la marge, et c’est aussi ce qui explique l’enthousiasme qu’il suscite. À la marge de la filmographie d’un réalisateur qui a habitué son public au genre horrifique, et à la...

le 13 juin 2025

67 j'aime

8

Life of Chuck
Eric-BBYoda
8

Let's Dance !

Au milieu du recueil de nouvelles de Stephen King, Si ça saigne, il y a La vie de Chuck, une véritable bombe émotionnelle, qu’il est impossible de lire sans que les larmes ruissellent sur vos joues,...

le 15 juin 2025

53 j'aime

9

Life of Chuck
CCG______
3

Autant aller voir La Vie rêvée de Walter Mitty

Je comprends à qui s’adresse Life of Chuck, je vois les intentions derrière, et oui, le film transpire la volonté de bien faire. Il se veut doux, bienveillant, et lance ce message très clair : « sois...

le 7 juin 2025

53 j'aime

17

Du même critique

Conjuring - Sous l'emprise du diable
Chernobill
3

Sous l'emprise de la médiocrité

Purée cette catastrophe.... Après deux Conjuring de très bonne facture grâce à un réalisateur qui savait quoi faire, quoi raconter et quoi filmer, en voilà une belle chute. Parce que les scénaristes...

le 5 juin 2021

26 j'aime

1

Space Jam : Nouvelle Ère
Chernobill
1

L'Art de ne même pas savoir exploiter la nostalgie

Ben voilà... Presque 25 ans après un film qui n'avait de base pas eu grand chose pour lui autre qu'être une pub déguisée avec des cartoons dedans, Warner Bros tente de redonner un second souffle au...

le 16 juil. 2021

9 j'aime

Dune
Chernobill
8

Valar Morghulis (sic)

Je l'ai attendu avec beaucoup de curiosité ce Dune. Dès les premières images officielles, je sentais que j'allais être comblé. Après tant d'attente, force est de constater que oui : j'ai passé un...

le 15 sept. 2021

7 j'aime

4