Flanagan, Flanagan, Flanagan... Rares sont les réalisateurs actuels qui attisent à ce point ma curiosité, mais lui en fait définitivement partie. Toujours aussi transi par son Haunting of Hill House et aimant tant de ses oeuvres, j'avais cependant attendu ce Life Of Chuck avec plus d'appréhension, sachant qu'il allait cette fois-ci manoeuvrer sur des eaux dépourvues de matériaux foncièrement horrifiques.
Malgré mes craintes, la magie de Flanagan a de nouveau fonctionné. Sans avoir été ébloui par le film à proprement parler cependant, mais son propos m'a beaucoup touché et c'est en cela que Flanagan m'a rassuré et une fois encore conquis.
Point totalement subjectif de prime d'abord : j'ai aimé voir tant de visages familiers de son roster.
Mine de rien, qu'importe la taille du rôle, tout monde joue si bien.
Pêle-mêle : Karen Gillan en paumée touchante, Annalisse Basso en coeur brisé rayonnant, Mark Hamil en bourru attachant, Carl Lumbly en figure de sagesse crépusculaire, Samantha Sloyan en Samantha Sloyan, pour citer mes retours préférés.
Tom Hiddleston, bien que dans un rôle plus "figuratif" qu'autre chose, n'aurait pas contribué au bagage émotionnel et thématique nécessaires du film s'il n'avait pas été aussi dynamique et radieux lors d'un moment clé de l'histoire, aussi futile qu'immortel fusse-t-il.
Toujours parmi les "nouveaux venus" je retiens Chiwetel Ejiofor également, juste dans son rôle, mais c'est surtout Benjamin Pajak la petite révélation du film pour moi. Il parvient à dégager une candeur très réminiscente du Spielberg des 80's, en plus d'être un bon danseur.
Et en plus de cela, quelques caméos appréciés du cinéma d'horreur (Matthew Lillard, Heather Langenkamp, Flanagan lui-même).
C'est un type qui sait diriger son cast, dénicher des talents, les fidéliser, et ça se confirme ici.
Pour ce qui est de l'histoire, j'ai beaucoup aimé dans le fond. Sur la forme, j'ai trouvé que ça souffrait parfois de quelques longueurs.
Cela étant dit, malgré cela : les éléments du puzzle sont savamment mis en place pour rapidement comprendre ce que l'on est en train de regarder et, selon notre degré d'investissement émotionnel et de connexion avec la thématique, il peut être difficile de ne pas atteindre le générique de fin non sans une once de mélancolie teintée de joie quant ça n'est pas une petite larmichette.
J'ai cependant développé un souci avec la voix off à mesure que l'intrigue a avancé, tant et si bien qu'entre ça et le rythme parfois inégal, les dernières minutes m'ont parues gâchées, tout simplement.
J'en ai l'habitude avec Flanagan, et ça n'ôte pas au raisonnement qu'a eu le film sur moi, d'ailleurs perso j'avais obtenu mon climax émotionnel un peu plus tôt, mais quand même, dommage d'avoir été à ce point tenu par la main par moments ici alors que c'était extrêmement prévisible. Nous aurions pu profiter d'un final on ne peut plus introspectif, plus fignolé et et moins expéditif, surtout après une histoire relativement bavarde (une autre habitude de Mike mais qui ne me déplaît pas outre-mesure).
En somme : un très beau poème cinématographique.