Kvikmynd eftir Serge goðafræðinginn

Après avoir vu les escroqueries qu'étaient The Witch et The Lighthouse l'année dernière, je savais qu'il ne fallait pas s'attendre à un miracle avec The Northman, que Robert Eggers allait me refaire son Serge le Mytho. Car c'est bien d'un Serge le Mytho dont il s'agit, ayant beaucoup de mal à croire que le bonhomme est totalement premier degré (ce qui exclu de facto The Northman du navet ou du nanar), mais ne pouvant pas non plus le caser avec ces réalisateurs cyniques et dénués de talent, comme l'est son plus grand représentant, Uwe Boll.

En me posant devant The Northman, j'ai donc accepté d'avaler pas mal de couleuvres d'une certaine manière. J'ai accepté d'avoir affaire à un poseur, un type qui complexifie inutilement son récit (pour une fois, on peut saluer la mainmise du studio, empêchant le bonhomme d'être responsable du montage final), un type qui, en somme, me crie dans l'oreille « Eh ! Regarde ce que je fais ! Regarde mon plan-séquence ! Il est bon mon plan-séquence hein ?! Il est beau ? Hein ?! Pas vrai ?! Et là, les types, ils dansent et font leur rite bizarre et tout ! » C'est un peu lourd au début, et pourtant, j'ai fini par m'y faire, j'ai accepté de me faire avoir, de regarder The Northman, non pas comme un film d'intellectuel (ce qu'il n'est absolument pas), mais comme un film de m'as-tu-vu, comme de l'esbroufe. Et je dois avouer une chose, une fois tout ceci accepté (chose qui n'est pas forcément aisée, j'en conviens), j'ai fini par l'apprécier ce film.

J'ai fini par apprécier cette Islande (ou plutôt cette Irlande) avec son ambiance très froide, cette structure qui n'est pas sans rappeler celle d'un jeu vidéo (sans déconner, il s'agit de l'un des scénarios de film qui fait le plus « jeux vidéo » que j'ai vu), même si ce n'est pas forcément une qualité. Même ses plans-séquences, je crois que je les ai un peu aimés finalement… et puis surtout, j'ai aimé cette rigueur, cette volonté de respecter les rites et la mythologie nordique. Là, pour le coup, le long se pare de quelque chose d'objectivement irréprochable, renvoyant bouler nombre de séries et de films sur le thème des vikings et autres adaptations d'histoires écrites en vieux norrois.

The Northman est sans nul doute le meilleur (ou le moins pire, c'est au choix) des trois premiers films du réalisateur. Plus riche qu'un The Witch, plus cohérent dans sa propre connerie qu'un The Lighthouse. Certes, Serge le Mytho s'est bien foutu de ma gueule, mais je suis rentré dans son jeu, et j'ai adoré l'écouter parler pendant plus de deux heures (je l'avoue, il était un peu lourd vers la fin). Et finalement, je crois que je n'ai pas passé un mauvais moment avec lui… de là à dire que je suis prêt à réengager la conversation avec ce fameux Serge de ce pas, quand même, faut pas déconner… en tous cas, pas tout de suite.