SPOILERS
"The Power of the Dog" propose un mélange de genre intéressant, entre "The Sisters Brothers", "Days of Heaven" et "Brokeback Mountain". La tension dramatique s'installe dès les premières début du récit, grâce à la musique reconnaissable entre toutes de Jonny Greenwood. On devine bien vite que ce sera Benedict Cumberbatch, plutôt bon dans son rôle de cowboys cassant, qui mettra le feu aux poudre. Le film laisse ensuite le spectateur libre d'imaginer quel sera la point de rupture : la fausse fraternité avec George, l'alcoolisme de Rose ou encore la fragilité de Peter. La suite des évènements apporte une légèreté salvatrice, sans pourtant dissiper totalement l'atmosphère dramatique.
Le final prendra de court le spectateur, même attentif aux subtils indices. Délibérément inattendu et choquant, la conclusion ne s'inscrit néanmoins pas dans la continuité du récit et laisse un goût d'inachevé. Il est difficile de pointer du doigt ce qui fait défaut. Peut-être le plan sophistiqué pour se débarrasser de Phil n'est pas assez convaincant puisqu'il ne mûrit qu'une petite demi-heure avant le générique de fin, et n'est surtout que le fruit d'une série de coïncidences (Phil qui s'adoucit de manière subite, une coupure à la main, Rose qui décide d'offrir le cuir aux indiens). Ou peut-être que le récit manque d'une séquence justifiant les motivations de Peter en remettant en scène l'hostilité entre Phil et Rose.
Dans tous les cas, l'ingéniosité de la dernière séquence entre Phil et Peter est brillante : alors que les rôles s'inversent, l'érotisme d'une cigarette partagée se mêle avec la froideur d'une mise à mort.
Quoi qu'on pense de son final, c'est avant tout la mise en scène de Jane Campion qui captive pendant tous le récit. Les cadrages et la photographie font parfaitement honneur aux magnifiques paysages de Nouvelle-Zélande et aux somptueux intérieurs.
On appréciera également l'ensemble du casting, et c'est bizaremment Jesse Plemon qui marque le plus par sa simplicité.