The Predator est un film qui est très constant dans sa capacité à faire beaucoup de mauvais choix. C'est bien simple, rien ne tient vraiment ici. Tout est bancal, maladroit, pour ne pas dire complètement raté. Le film empile les mauvais choix, les aberrations, les fautes de goût, à un point que c'en est même étonnant.
Allez, listons un peu : dès le départ, ça se marche sur la tête. Un Predator s'écrase sur terre, il a déjà de la chance de ne pas tomber dans un océan, mais en plus il tombe TOUT DROIT sur un commando américain déployé au Mexique. Pas juste deux kilomètres à côté, donc DIRECTEMENT DESSUS. C'est quand même pas de bol, bordaile de merde !
Ensuite, le survivant du commando se la joue rebelle sans même savoir ce qui l'attend et s'expédie du matériel du Predator à sa boîte postale (sympa le service des postes, on peut s'envoyer n'importe quoi, tranquillou). Il est capturé et envoyé avec d'autres criminels de l'armée dans un bus, pourquoi sont-ils ensemble, pourquoi se connaissent-ils tous, on ne sait pas. On ajoute à ça une scientifique, évidemment roulée comme un top modèle, qui se retrouve embarquée elle aussi avec cette joyeuse bande quand ça part en couille. A quoi sert-elle ? Pas à grand chose, elle ne développe aucune romance avec le héros (qui est en froid avec sa femme, elle aussi grande mince et belle, c'est fou comme toutes les femmes sont canons), mais bizarrement semble très à l'aise avec des armes à feu.
L'humour est omniprésent dans cette histoire, ça balance de la punchline et des vannes à beaucoup trop haute dose, et surtout, c'est rarement drôle. L'équipe de bras cassés vient en écho au commando du premier film, mais ça flirte entre le premier et le second degré sans qu'on sache quelle est vraiment la cible. L'humour autour du plaisir que peut avoir un soldat à tuer devient même puant quand ça tourne à la vanne entre le héros et son fils. Les joyeux membres de notre équipe dézinguent en fait plus d'humains que de Predators, et ça semble tout à fait normal. Ca dézingue des agents d'une organisation obscure qui cherche à mettre la main sur le Predator, c'est le gouvernement, peut-être, peut-être pas, à quoi bon s'en soucier ? On a le droit de les tuer comme si de rien n'était, aucun remord ! Je veux bien qu'on me dise que c'est voulu, c'est provocateur, subversif, décalé, ça se moque des blockbusters, mais non. Ça ne fonctionne tout simplement pas. Le film ne casse aucun code, il semble le chercher, mais n'a sûrement pas les couilles de le faire jusqu'au bout et de verser dans la série B qui irait tout dynamiter et se moquer d'elle même. Un John Wick 3 y arrivait brillamment, mais ici, c'est juste foiré et de mauvais goût du début à la fin.
Les scènes d'action peinent à remonter le niveau, rien de folichon, la gestion de la tension n'est pas top non plus, et surtout, on verse dans la surenchère Hollywoodienne dans ce qu'elle a de pire. Ici, il faut faire plus, plus grand, plus fort, plus dangereux. On est dans le syndrôme Ridley Scott aussi, puisque cette fois, c'est le destin de la planète entière qui est en jeu : on passe d'un concept simple et efficace, la chasse, à une récolte d'ADN pour faire une super-espèce et même une invasion possible de la terre suite à son réchauffement climatique ! Donc façon Prométhéus, on passe d'une histoire d'un groupe d'homme face à une menace mortelle inconnue (Alien / Predator) à trouver les origines de l'humanité et de l'alien (Prométhéus) ou ici passer à un Predator amélioré de 3m20 de haut et une menace de colonisation de la Terre. Mais lâchez-nous avec ça, il n'est pas utile d'avoir une menace planétaire pour avoir de la tension et un bon film !
On ne va même pas parler de la toute fin, où un nouveau costume façon exosquelette est dévoilée et pue la surenchère complètement ridicule. On peut aussi s'amuser des aberrations très classiques, le jeune autiste qui traduit le langage des Predators en quelques jours, et le chef des "méchants" qui ordonne à ses hommes de se connecter à l'ordinateur du vaisseau Predator dès qu'ils arrivent à entrer dedans. Via quoi, un port USB ? USB 3, USB C ? Ils ont des adaptateurs ? Et pourquoi donc notre héros fait un beau discours à la fin pour parler de ses nouveaux hommes morts au combat et qui seront oubliés de tous, alors que lui est finalement célébré en héros, bien qu'au tout début il était interrogé comme un paria et sûrement jeté en prison ? Probablement par la même organisation pourtant ! C'EST QUOI CE BORDEL LES GARS ?? QUI A ÉCRIT CE SCENARIO ? C'est vraiment Shane Black ??
Conclusion, on la fait courte : scénario bancal avec des personnages caricaturaux, des péripéties complètement improbables, des scènes d'action qui n'ont rien de ouf, une surenchère bien pourrie dans l'humour bas de plafond et le niveau de menace des Predators, n'en jetez plus, TOUT est raté ici. Predators 2 et Predators, bien moins ambitieux et pas vraiment originaux restent bien supérieurs. Heureusement, depuis Prey est revenu à des fondamentaux beaucoup plus sobres et efficaces.
Reste tout de même un haut fait : je pense que The Predator est le pire film de la franchise Alien/Predator. Oui oui, tout compris. Les AvP sont mauvais, mais justement moyennement mauvais.