The Rover par Kroakkroqgar

‘The Rover’ pourrait être la suite directe de ‘Mad Max’. Outre les paysages désertiques australiens et le contexte post-apocalyptique, le film offre un univers au fond du gouffre où l’espoir et la morale ont totalement disparu.

Le scénario est très simple, le récit prend son temps, mais c’est pour mieux anéantir la lueur d’humanité qu’on sentait frémir en Rey et Eric. Alternant nonchalamment séquences de violence expéditive et dialogues résignés, ‘The Rover’ détruit tout ce qu’il construit : la femme qui accueille Eric se verra violenté par ce dernier, les innocents sont assassinés sans état d’âme, le commerce repose sur la menace, ... A ce titre, le final est monstrueux lorsqu’il assène une dernière fois que la vie des hommes vaut moins que celles des chiens. On regrette seulement que le film ne soit pas un peu plus rythmé et plus loquace sur ses personnages.

Evidemment, la réalisation profite de cette torpeur dans le récit pour offrir une mise en scène très classieuse avec de très lents travellings, des séquences de route magnifique, et une ambiance sale et poussiéreuse. On retiendra notamment la séquence du carambolage en introduction. A cela s’ajoute une bande-originale parfaite à l’ambiance poisseuse, mais surtout une direction d’acteur très convaincante. En particulier, Guy Pearce est complètement bluffant, le regard dur et abandonné. Robert Pattinson est quant à lui correct dans son rôle difficile d’attardé manipulé.

Un drame violent et désespéré, qui manque un peu de rythme.