S'attaquer à la création de Facebook sentait le sapin, mais c'est mal connaître David Fincher qui a un don pour s'approprier n'importe quelle histoire. Pas besoin de passer par quatre chemins : pour moi ce film est un exemple de mise en scène, d'écriture et d'interprétation, jamais un faux pas, jamais une fausse note, jamais un détour inutile. Un coup de maître.

On arrive à rendre ultra-passionnant un film remplit de dialogues et de termes informatique, car The social network, outre sa narration qui se refuse à adopter habilement un point de vue linéaire, c'est l'histoire de jeunes génies du clavier qui vont créer un phénomène, cela aurait pu être Facebook comme cela aurait pu être autre chose, l'essentiel c'est que Fincher privilégie l'étude d'une société en perpétuelle mouvement. On pourrait vite se sentir paumé au début mais il a toute notre attention, la figure de Zuckerberg est du pain bénit pour monter un scénario tellement le personnage est ambiguë, pathétique, intelligent, égocentrique et amusant. Jesse Eisenberg joue à la perfection, il est par ailleurs indispensable de le voir en VO tellement Eisenberg a une vitesse d'élocution qui nous laisse presque à bout de souffle. L'humour grinçant ne manque pas, un truc à mettre au compte des dialogues écrits avec une grande finesse et une inspiration sans pareil. Le film n'est pas une comédie, les phrases au ton humoristique se distillent au compte-goutte, mais quand elles sont là elles marquent. Les camarades de Eisenberg ne sont pas en reste, Andrew Garfield est épatant, Justin Timberlake étonnamment très bon et Armie Hammer doublement juste.

The social network m'impressionne, je suis le plus sérieux du monde quand je dis qu'il m'en met plein les yeux, le montage de la séquence de Facemash est électrique, engageante, supporté par une merveilleuse photographie (comme tout le reste du film d'ailleurs) et la mise en scène ensorcelante de David Fincher, oui ensorcelante car le film m'a littéralement hypnotisé. Les scènes sont variées, la musique nous siffle dans les oreilles et la fin est un accomplissement total. On tient là un chef-d'oeuvre moderne, totalement maîtrisé par un Fincher à son apogée, sophistiqué dans sa réalisation, magistralement classe. The social network reste à ce jour le film le plus récent dans mon top 10 tous films confondus.
Dennis
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Créée

le 20 juil. 2011

Modifiée

le 2 nov. 2012

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Dennis

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