Themroc fait-il grincer autant de dents que lors de sa sortie, deux mois avant celle de La grande bouffe, tiens, tiens, comme c'est étrange ? Ce cinéma contestataire et nihiliste, post-soixante-huitard, dit beaucoup sur son époque métro-boulot-dodo, notamment dans sa première partie, férocement anti-capitaliste et qui serait adaptable en 2021, en ajoutant les smartphones pour renforcer le sentiment d'incommunicabilité. Le reste du film est une fable, évidemment, qui crée un certain malaise parce qu'elle évite soigneusement l'humour, ou alors très noir, en jouant la provocation à outrance (inceste, anthropophagie). Dommage que le côté iconoclaste du film ne passe par la libération de la femme, sa place dans Themroc n'étant hélas guère plus reluisante que dans celle du monde bourgeois qui y est vilipendé. Il est vrai que les néandertaliens, dans leurs cavernes, n'avaient à leur disposition que des éructations à offrir à leurs compagnes soumises. De ce point de vue, Themroc se montre fidèle à l'histoire de nos ancêtres mais guère progressiste.