Est-ce que l'on a vraiment envie de se farcir encore cet aspect "black ops" du MCU après le cuisant Captain America: Brave New World, et ce qui semble être un sous-Suicide Squad dans cette équipe de rejetons du film Black Widow et de la série The Falcon and the Winter Soldier ? À première vue, non, mais le réalisateur Jake Schreier semble connaître les écueils à éviter et capitalise immédiatement sur la dynamique entre ces différents "ratés" menés par l'irrésistible Florence Pugh. Les interactions sont amusantes (hormis l'exubérance lourdingue d'Harbour et le pétard mouillé Taskmaster), et les chorégraphies maîtrisées, à l'image de ce premier affrontement à quatre. On apprécie pleinement ce tournage à taille humaine, privilégiant les décors et effets réels aux CGI, ce qui renforce la dimension plus intimiste et tangible du récit. Son Lux y apporte des thèmes staccatos et électroniques qui se démarquent positivement. On retrouve un peu le visuel du thriller d'action d'Opaloch dans la photographie brute d'Andrew Droz Palermo, et la mise en scène se révèle réfléchie avec un travail atmosphérique (une belle profondeur de champ) et de l'originalité via les pouvoirs de Sentry. Lewis Pullman s'en sort avec brio pour nous convaincre avec ce personnage surpuissant ; et sa première arrivée en costume rappelle indéniablement la résurrection de Superman dans Justice League. Thunderbolts* ne tente pas d'excéder ses ambitions et conserve une optique terre à terre plaisante, se déroulant sur une intrigue directe et efficace dont on peut regretter la conclusion hâtive et le climax vite désamorcé, mais aucunement ces nouvelles figures edgy qu'on se plaît à imaginer chahuter les Avengers.