C'est pas le film qui compte, c'est l'acteur

Je l'avoue en préambule, je suis (très) loin d'être un fan du premier "Top Gun", film que je trouve ringard et frimeur, entre autres choses. Cette suite sortie 36 ans plus tard ne m'attirait absolument pas de premier abord. Mais, intrigué par les retours positifs, et la passion communicative de Tom Cruise pour le spectacle cinégénique, je me suis laissé tenté en salles...

"Top Gun : Maverick" démarre par cette hallucinante introduction, qui laisse craindre que l'on va sombrer dans un hommage technique stérile. Une police de titre, des cadres & découpages, et un photographie digne des années 80 et calqués sur le premier volet. Et même Don Simpson (le producteur camé associé de Jerry Bruckheimer, décédé en 1996) crédité au générique !

Heureusement, le film pose vite son identité. On retrouve en effet la patte de Joseph Kosinski, connu pour son travail d'esthète... et ses scénarios moyennement solides. Et c'est exactement ci qui ressort ici.

Les deux tiers du film reposent sur une intrigue cousue de fil blanc, prévisible et pleine de clichés (ah cette histoire ridicule de fiston rancunier...), nous enfonçant le nez dans une montagne de clins d'oeil au premier volet. Pourtant, c'est à "Hot-Shots" que l'on pensera régulièrement, tant les similitudes scénaristiques sont parfois étonnement nombreuses, en version sérieuse (une apparition de Charlie Sheen ou Valeria Golino n'aurait pas dépareillé !).

Sans compter la quasi déification de Tom Cruise, qui ne peut s'empêcher de montrer qu'à près de 60 ans, il sait encore bomber le torse en maillot de bain, ou bouffer du jeunot au petit déjeuner. Ca passe ou ça casse... toujours est-il que l'on ne peut que saluer l'implication et la détermination de l'acteur. Qui, à l'image de son protagoniste, sait que la fin de sa carrière de leading man est proche, et qui met le paquet pour en mettre plein les mirettes jusqu'au bout.

Car le film est généreux en spectacle. Il y a ce magnifique vol d'essai au début. Et bien sûr le dernier acte, efficace et visuellement très convaincant, qui vaut le coup d'être vu en salles. On y sent un véritable soin, et des acteurs/avions qui ont réellement été dans les airs.

Sans compter une séquence particulièrement touchante avec Val Kilmer. Ceux qui ont vu le documentaire "Val" y trouveront sans doute un écho encore plus dramatique.

Ainsi, "Top Gun : Maverick" n'est pas sans défaut. Mais son aîné étant dans le même cas, peut-on se dire qu'il lui est fidèle ? Quoiqu'il en soit, il s'agit d'un spectacle qui en a sous l'aile, qui ravira sans doute les amateurs du premier film.