L'empire Lasseter frappe encore. Seize ans que Pixar existe, onze longs-métrages dont cinq depuis 2006. Le studio aligne les grands films comme d'autres enchaînent les affaires financières douteuses. Le poids lourd Pixar écœure la concurrence, Dreamworks est dans les cordes avec son Shrek 4 et Sony Pictures suffoque au tapis. Le studio à la lampe, tout auréolé grâce à « Là-haut » et « Wall-e » met aujourd'hui ce qui devrait être un point final à ses personnages qui l'ont rendu célèbre. Woody, Buzz et Jessie rempilent une troisième fois pour nous remplir de larmes et de joie.
Fidèle à son dernier film, « Là-haut », Pixar entame la première bobine d'un bref historique des personnages, le jeune Andy qui s'envoie lui et ses jouets dans des histoires folles et pleines d'action. Pour sûr, ses jouets et lui sont heureux. Mais il devait arriver ce qu'il devait arriver, Andy est résolument trop grand pour continuer à jouer avec des jouets désuets. Il entre à la fac le bonhomme et sa mère est bien décidée à faire le grand ménage. Lui incombant la lourde de tâche de faire le tri dans ses jouets : grenier ou poubelle. Andy décide de les mettre au grenier à l'exception de son meilleur ami, Woody. Par un malheureux concours de circonstances, les autres se retrouvent à côté de la poubelle, à deux doigts d'être bennés. Après une échappée inespérée, tous à l'exception de Woody, choisissent de monter dans le carton qui les emmènera dans une garderie, convaincus qu'andy voulait les balancer comme de vulgaires chaussettes. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que la garderie Sunny Side cache bien son jeu. Losto, un Teddy Bear senteur fraise contrôle le bâtiment et emploie les nouveaux venus comme chair à canon. Dans la salle papillon, Losto regarde Buzz, Bayonne, Mr et Mme Patate, Rex, Zig Zag et les autres se faire martyriser dans la salle chenille. Car si vous n'avez pas compris le parallèle animal, cette seconde salle renferme tous les petits.
Tandis que Barbie batifole avec Ken, les autres croupissent en prison, la garderie Sunny Side perd rapidement ses couleurs pour être le plus souvent vu de nuit. Les plans nous donnent l'impression d'être dans un pénitencier américain, jusqu'au muret dont les sommets donne l'image de tours de garde. Woody, qui en était sorti avant que tout commence rencontre une petite fille qui aime encore ses jouets. C'était déjà le sujet du second Toy Story, ces enfants devenus adultes qui oublient les jouets qui ont fait leur enfance, Jessie et son fidèle destrier en étaient les premières victimes, désormais, c'est toute la bande qui sombre en plein désarroi. Le sheriff croise alors Grand Corps Malade dans la peau du clown Chuckles qui raconte, dans un slam, l'histoire de Lotso. L'abandon des jouets, que l'enfant oublie finalement parce qu'il ne sait pas que les jouets sont vivants, vivants grâce à eux.
Critique : Toy Story 3 - 1
Woody est clairement le personnage central de ce troisième opus. Par une fin magistrale qui fait déborder les émotions, alors qu'une dizaine de minutes auparavant, les spectateurs, aussi bien adulte qu'enfant était avaient déjà les yeux remplis de larmes, Woody mettra un terme à l'aventure Toy Story. Ce Toy Story 3 est un véritable mélange de saveurs, son public passe du rire aux larmes d'une scène à une autre. La mise en scène ne souffre d'aucun défaut et les clins d'œil (Totoro entre autre) s'enchaînent avec une discrétion sans pareil, du vrai bon easter eggs comme on les aime. Les personnages sont servis par un doublage d'exception et les nouveaus sont aussi attachants que les anciens. Ce second film en 3D du studio nous montre enfin l'intérêt de cette technologie dans un film d'animation, aucune action floue, chaque secondes s'écoulent avec une délectation sans fin. A aucune moment on ne s'ennuie grâce à des rebondissements, s'ils ne sont pas si nombreux que cela, sont bien placés et relancent l'intrigue d'une main de maître.
Pixar montre encore une fois avec brio, l'étendu de ses compétences, d'une histoire redondante ils arrivent à traiter de sujets comme la jalousie, l'amitié, la confiance ou même l'abandon sans jamais oublier la force des films d'animation, l'humour, et sans jamais sombrer dans le ridicule. Du sourire aux lèvres quand les aliens de Planet Saturn retrouvent le grappin aux larmes quand le clown raconte la triste histoire de Lotso, Toy story 3 est un tourbillon d'émotions mêlé de rires, un film qui nous aura décidément emmené vers l'infini et l'au-delà.