Les malheurs de Sophie...
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Voici un film qui végétait en bas de la pile de films à analyser...
Un film dit western-spaghetti, locution qu'Ennio Morricone détestait, à raison..
D'abord parce que western sous-tend "Indiens" et qu'ici pas une plume à l'horizon...
Une production franco-italo-espagnole lamentable qui souffre d'un scénario multicéphale en soldes au BHV...
Si j'ai tout bien compris : nous sommes à la fin de la guerre de sécession (c'est sûr) et l'inaction va se passer au fort Yuma coincé entre le Colorado et le Nouveau-Mexique... Là, huit cents sudistes qui ne le savent pas ont tendu un piège aux nordistes qui pensent vaincre sans péril ce petit fort sans défense... Pour éviter le massacre, il faudrait pouvoir prévenir les nordistes mais comment y arriver ? Un prisonnier nordiste veut bien aider un sudiste prévenant du danger, duo auquel s'associe un quidam qui y cherche autre chose... On va meubler avec tout ce qu'on peut ce voyage périlleux.... Les trois cavaliers font faire la connaissance d'une petite danseuse de french-cancan écumant les saloons-music-hall... laquelle va évidemment s'enticher d'un beau cavalier qui va mourir...
Cette histoire à encéphalogramme plat est ennuyeuse à mourir (aussi !) et ce n'est pas ce genre de film de fin de fin de guerre civile qui va rénover l'ameublement des tipis : pas un indien en vue...
Film de terminus de carrière pour Giorgio Ferroni (1908-1981) entré dans la carrière en 1930 et qui a déjà ses "petites manies de vieux" en retrouvant ici un de ses comédiens préférés : Giuliano Gemma. Honte ? Il se cache ici au générique sous le nom de « Montgomery Wood » : on n'est jamais trop prudent !
On s’ennuierait ferme si Dieu merci, une grâce française (cocorico !) ne venait apporter sa touche d'emm....féminine à ce récit myso intégralement fait d'hommes : en effet, on découvre Sophie Daumier 1934-2003) qui, on l'oublie souvent, a tourné 27 films après avoir été danseuse classique et être "montée" à 16 ans à Paris.
Elle fait partie ensuite d'une troupe itinérante spécialisée dans le french cancan puis suit la filière cabaret.... Mais sa notoriété, elle la doit surtout à son mariage avec l'humoriste flegmatique et acteur Guy Bedos, et leur tube musical chanté en commun "La drague"... Un grand bonheur de la revoir dans ce film comme ressuscitée...
La pauvre, comme son fils aîné qu'avait adopté Bedos, souffrait de la maladie de Huntington faisant qu'on ne l'a plus guère vue après la fin des années soixante...
On croirait reconnaître la patte "Morricone" dans la musique qui sied bien à ce film mais s'il s'est inspiré du maestro, elle a été composée par Giani Ferrio : pourquoi ne pas offrir au public ce qu'il aime ?
Surprise agréable pour la production, ce film sans envergure et sans talent avait enregistré
544 471 spectateurs en salles à sa sortie en 1968....
A voir en souvenir de la pétillante Sophie, mais pour le reste... la guerre de sécession a cessé... et depuis longtemps...
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Arte le 05.07.2025-