"Un monde parfait" est une œuvre cinématographique empreinte d'intelligence, caractérisée par un rythme soutenu.

La dynamique de cavale entre un anti-héros et un enfant constitue une balade désenchantée captivante, où les scènes prolongées permettent d'approfondir le personnage de Butch et sa relation authentique et pure avec un enfant fragilisé par une éducation religieuse rigoriste et aliénante.

Les séquences où les deux personnages s'apprivoisent et où le jeune Philip découvre la sensation de liberté constituent des moments cinématographiques particulièrement réussis.

Cependant, le spectateur est maintenu en haleine par un certain suspense, le personnage de Butch apparaissant imprévisible et indécis.

Le film le dépeint, sans manichéisme, comme un personnage complexe, davantage victime du système que véritable « méchant ».

La dernière partie avec la longue ultime grande séquence est extrêmement poignante et intense.

Tout ce dont vers le film tendait depuis le début trouve son apogée à savoir une cinglante dénonciation des dérives du système judiciaire américain et une sévère dénonciation des méthodes trop expéditives des autorités ( une conclusion qui n'est pas sans rappeler celle du film « The Sugarland Express » de Steven Spielberg qui avait un déroulement similaire), un ton amer voire acide d'autant plus étonnant que Clint Eastwood a pu incarner cette tendance policière violente avec son inspecteur Harry pendant des années 70.

Toutefois, point de paradoxe chez Clint Eastwood, juste un changement de point de vue, un renversement des perspectives sans renier quoi que ce soit.

On peut d'ailleurs regretter que le personnage de Clint dans ce film soit si peu étoffé au point que sa présence serait presque dispensable.

L'affrontement final avec Kevin Costner mérite une attention particulière.

En résumé, "Un monde parfait", un film désabusé centré sur ses deux personnages principaux, s'inscrit avec pertinence dans une période cinématographique riche de Clint Eastwood, une œuvre percutante, profonde et ambitieuse, préfigurant d'autres réalisations, et marquant un tournant vers des films exigeants et émouvants pour le réalisateur.

Un monde parfait marque selon moi le meilleur rôle de Kevin Costner

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le 22 sept. 2025

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DirtyVal

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