Le retour d'un grand nom du cinéma. Un nouveau long-métrage très réussi à découvrir.

Paul Thomas Anderson. Grand nom du cinéma que vous êtes obligés de connaître. Sans connaître sa filmographie complète, vous avez forcément entendu parler d’un des ses films par un ami ou un critique cinéphile que vous adorez suivre. Ou alors, vous avez probablement vu un de ses long-métrages et apprécier ou pas vu que son cinéma est un peu spécial. Cette année, il revient avec un plus gros budget et un bon casting dans son nouveau long-métrage sorti au cinéma en 2025. Est-ce qu’il vaut le détour ? Franchement oui, c’est même un des long-métrages les plus intéressants de cette année.

Pat est un révolutionnaire faisant partie d'un groupe mené par Perfidia. Lors de leur révolution, ils tombent amoureux l'un de l'autre et ont un enfant. Malheureusement, les choses vont se compliquer quand Perfidia va se faire attrapée. Des années plus tard, Pat essaye d'élever sa fille seule mais son passé va refaire surface et va les mettre en danger lui et sa fille.

Positif

• Pat Ghetto Calhoun / Bob Ferguson(Leonardo DiCaprio) est un ancien révolutionnaire qui était tombé sous le charme de Perfidia et avec qui il a eu une enfant (malgré une belle-famille qui ne l’acceptait pas trop). Malgré les difficultés, il a mis ses activités de révolutionnaire de coté afin de prioriser sa fille. Aujourd’hui, il continue de prendre soin d’elle à sa manière mais isole sa colère et son chagrin par rapport à son ex-compagne dans les substances illicites, ce qui peut se comprendre. Même le fait qu’il soit devenu un raté oubliant les activités de sa jeunesse font que le personnage va contre les stéréotypes qu’on connaît tout en étant un protagoniste intéressant.
• Charlene Clahoun / Willa Ferguson (Teyana Taylor) est la fille de Bob et de Perfidia. Malgré l’absence d’une mère et un père qui prend beaucoup de substances, elle tente de vivre une vie normale en tant qu’adolescente. Le fait qu’elle soit rattrapée par le passé de ses parents n’est pas de sa faute mais ça lui permet d’apprendre la vérité sur sa mère et à mieux se connaître elle-même. Elle est intéressante à suivre en vérité, vraiment intéressante.
• Sensei Sergio St. Carlos (Benicio del Toro) est le maître d’arts martiaux de Willa. C’est un homme dont on sait peu de choses mais plus on apprend à le connaître et plus on s’attache à lui en étant même de son coté dans sa lutte à lui. Il est vraiment un des meilleurs personnages secondaires du long-métrage.
• Perfidia Beverly Hill (Teyana Taylor) est la mère de Willa et la compagne de Pat. C’est une révolutionnaire qui inspire et prend beaucoup de plaisir à en faire malgré les conséquences. Elle n’est pas forcement appréciable mais elle est intéressante en tant que personnage dans ce long-métrage, surtout par rapport à ses activités et sa petite famille.

• On suit deux relations dans ce long-métrage, la relation amoureuse entre Pat et Perfidia et la relation père-fille entre Bob et sa fille Willa. Dans le premier cas, la relation amoureuse est assez spéciale (surtout du point de vue de Perfidia) mais elle fonctionne et elle apporte des thématiques sur elle par rapport à sa révolution qu’elle veut mener alors qu’elle est devenue mère. Du coté de Bob, c’est surtout un homme de raison dans ce moment là qui sait reconnaître sa priorité dans la vie. Dans le cas de la relation père-fille, on a un père qui s’isole dans la drogue afin d’oublier les souvenirs de sa compagne que sa fille pourrait lui rappeler rien qu’en la regardant, la frustration se comprend. Du coté de Willa, c’est une fille qui aime son père malgré le coté surprotecteur de celui-ci mais elle n’agit pas vraiment comme un ado détestable. En tout cas, on peut la comprendre en se mettant à sa place.

• Le colonel Steven J. Locklaw (Sean Penn) est un colonel de l’armée qui était à la tête d’un camp d’immigrés à qui il réservait sûrement un sort horrible. Il est tombé sous le charme de Perfidia et lui a fait du chantage afin de l’avoir. Maintenant, c’est un homme qui tente rentrer dans une organisation secrète qu’il rêve de rejoindre, c’est pour ça qu’il va essayer de retrouver Bob et Willa afin de les tuer. En vrai, cet antagoniste est détestable mais il a des motivations qui seront probablement comprises par certains. Et même si il est détestable, il est réellement à craindre si on ne fait pas attention.

• Concernant les évolutions du long-métrage, elles sont intéressantes. C’est surtout le cas avec Bob par rapport à son passé de révolutionnaire, Perfidia par rapport à son souci d’identité qu’elle doit avoir (entre vie de famille et révolutionnaire) ou encore de Willa par rapport à la découverte du passé de son père. Dans les trois cas, ça donne des évolutions intéressantes à suivre.

• L’introduction nous révèle Pat Ghetto et Perfidia qui se préparent avec d’autres révolutionnaires afin de préparer une attaque. Lorsque ce coup réussit, une attirance entre nos deux personnages commence à se faire sentir et c’est intéressant. On est intrigué de voir comment ça va se passer entre eux et ce qui pourrait leur arriver après avoir eu un enfant.

• Concernant le symbolisme, il y a beaucoup d’éléments à retenir. La révolution pour Perfidia, sa fille pour elle et pour Bob, Perfidia pour Bob et pour le colonel, Willa pour Bob et le colonel… Vraiment, le symbolisme est très bien géré avec beaucoup d’éléments intéressants.

• La photographie n’est pas exceptionnelle mais elle est intéressante. Elle est un peu au reflet de ces situations avec les révolutionnaires qui attaquent et ce qui se passe après dans l’avenir avec Bob et sa fille. En tout cas, la photographie colle bien à la narration du long-métrage.

• Les costumes sont un détail mais ils sont réussis pour définir chaque personnage. C’est surtout le cas avec Pat dans le passé et quand il devient Bob et ses nouvelles « activités ». En tout cas, on peut affirmer que les costumes définissent bien nos différents personnages.

• Malgré un élément de scénario un peu prévisible, la majorité des évènements du long-métrage sont assez inattendus. Lors du premier visionnage, on est réellement surpris de la direction choisie mais ça fonctionne pour surprendre les spectateurs dans le bon sens.

• Le jeu d’acteur est très bon de la part de tous les acteurs et ça se ressent. La plupart des acteurs et actrices sont très investis dans leurs rôles et arrivent à nous convaincre très facilement de leur performance qui est de très bonne facture.

• Les décors sont très sympathiques. Sans être parfaits, ils sont tout de même très convaincants comme ils sont et ce quel que soit le lieu qu’on nous montre. Vraiment, les décors sont beaux, notamment avec cette esthétique choisie.

• Question musiques, ça s’en sort bien et ça s’entend. Les musiques sont réellement très bonnes à écouter et racontent très bien ce qui se passe à l’image, même sans son ça fonctionnerait très bien avec les musiques ici.

• L’histoire est découpée en deux parties, deux parties pas forcément équitables mais ce n’est pas un réel problème ici. En tout cas, le découpage de cette histoire complète en deux parties distinctes, ça fonctionne bien.

• Paul Thomas Anderson est un maître de la mise en scène et c’est toujours le cas avec ce nouveau long-métrage. En toute honnêteté, la mise en scène est réellement soignée comme notre réalisateur sait le faire, un régal.

• La fin est intéressante. Après tout ce que Bob et Willa ont traversé sans le vouloir, il est vrai qu’il est intéressant de voir une conclusion comme celle-ci, notamment pour Willa par rapport à son évolution.

Négatif

• Ce long-métrage dure près de 2h42, ce qui n’est pas rien. Certains long-métrages arrivent à vous faire oublier la sensation que vous êtes devant un long-métrage trop long et vous tenir en haleine tout le long, mais pas ici. La première moitié est intéressante et après ça devient un peu lassant (pas inintéressant) mais lassant et on finit par regarder l’heure en se demandant quand ça va se terminer.

• Question émotion, ce n’est pas très prenant. Ca essaye de nous faire ressentir des choses pour certains personnages mais on ne ressent pas forcément quoi que ce soit pour eux, même si on s’est attaché au fur et à mesure du visionnage.

• Et si on parlait des Aventuriers de Noël ? C’est un groupe inventé pour le long-métrage mais qu’est ce que c’est que ce nom ? On aurait pas pu avoir un meilleur nom pour ce groupe ? (même si ce n’est qu’un détail).

• Concernant la tension, elle est assez moyenne. Elle n’est pas mauvaise car les acteurs et actrices sont réellement investis mais, difficile de dire pourquoi, mais il manque quelque chose pour réellement croire en la tension.

• Il y a un détail scénaristique qui est bien mis en scène mais qu’on voit venir de loin. C’est un détail mais on sent que cette fameuse révélation est une révélation qu’on avait déjà deviné bien avant que ça n’arrive.

Au final, Une bataille après l'autre est un très bon long-métrage de Paul Thomas Anderson qui vaut clairement le coup d'aller le voir au cinéma. Certes, son cinéma ne parle pas à tout le monde mais les cinéphiles ont de quoi se régaler avec son nouveau long-métrage. La mise en scène est soignée, les personnages sont intéressants, la mise en scène est très bien gérée, les décors sont superbes, les musiques sont efficaces et le jeu d'acteur est incroyable. Après, il est vrai qu'un élément scénaristique est prévisible, que la tension n'est pas très convaincante et que ça manque d'émotion. Malgré ses défauts, c'est réellement un très bon long-métrage à découvrir au cinéma pour les intéressés.