La réal de PT ? Non, elle est dingue, la caméra est une ligne qui suit les persos au plus près de leur angoisse, le film est un fil interminable que l'on tire sans s'arrêter, les plans sont magnifiques, souvent, on passe du plan séquence à la peur, la folie de personnages qui sont tous, complètement tous, dingues. La première demie-heure vous pousse à tomber amoureux de Perfidia Beverly-Hills, une afro américaine aussi bien roulée que vénère, elle veut tout faire pêter, abattre le fascisme d'une Amérique qui sombre dans un totalitarisme post 9/11. Teyana Taylor est époustouflante, on y croit, PT est amoureux de son perso, on dirait du Tarantino tant la caméra colle à la peau. Perfidia fricote avec un grand dadais fumeur de pet, le cheveu mi-long, un corps de kangourou, un adepte de la robe de chambre, un cousin du Big Lebowski. Leo prête, enfin vend très cher son indéniable talent dans ce rôle à priori peu reluisant. Le duo d'amoureux commettent des actes de pure terrorisme, s'envoie en l'air, donne naissance à une petite fille. En face des amoureux, un taré, un pur produit du conservatisme NRA ras de plafond de l'Amérique Républicaine, une sorte de Sergent complètement timbré, rien que son nom donne une idée du personnage: Lockjaw, mâchoire fermée. Des ravins de rides, un cou de poulet, trois cheveux ridicules sur un crane rasé, un ventre plat, des veines gonflées aux stéroïdes, ce gars est un timbré mais un timbré dangereux. Sean Penn nous rappelle qu'il est un putain de grand comédien. Mieux, à chacune de ses scènes, ce salaud pique l'attention du spectateur, Penn est sidérant de magnétisme, un serpent froid, un tueur, un sale type absolument convaincu que ses actions sont justifiés par la patrie et Dieu. Assez rapidement, Perfidia fait des conneries, assez rapidement les révolutionnaires doivent se démerder pour se planquer afin d'éviter d'être littéralement effacés de l'équation. Bob (Léo donc) doit s'enfuir, demander de l'aide à son pote Sensei Sergio (Benecio Del Toro, complètement d'hab il survole ses scènes avec malice) et surtout retrouver sa fille (entretemps elle a bien grandie) qui a disparu...
Je vous l'a fait brève pour laisser un peu à découvrir, encore que le scénar n'est pas du tout complexe ni à comprendre encore moins à deviner, la force du film c'est la réalisation de PT, on oscille entre les frères Cohen époque No Country For Old Men et les meilleurs séries que l'on puisse découvrir. C'est toujours d'une immense agilité, c'est vif malgré 170' de métrage, la musique est ultra présente, des pianos, de la batterie, du son lourd et puis ce jeu ...
Teyana Taylor, Sean Penn, Chase Infiniti, BDToro et ... Léo.
Léo ? Le gars qui passe ses vacances d'été sur des yachts à 200'000$/la semaine ? Léo le pote de Jeff Bezos ? Léo le séducteur de mannequins de vingt piges? Léo le cachet à 20M$ minimum par film ? Oui, Léo le mec pas très regardant sur son apparence, l'image qu'il donne de lui même dans ces party caritatives (ou pseudos) pour happy few à 3000 boules par tête de pioche dans des palaces Cannois, ce même Léo, exceptionnel comédien, ici il est bouffé vif par tous les autres comédiens. Sean Penn bouffe cru toutes ses scènes tant il est exceptionnel, Teyena Taylor et Chase Infinit, la mère et la fille, sont exceptionnelles elles aussi et Léo...
Il est hors sol. En terroriste révolutionnaire, le bras levé, en robe de chambre, gueulant "Viva la Revolucion" on y croit car le gars est un très bon mais on sait, il sait que nous savons, que c'est un peu une posture.
Léo attends sa nomination aux Oscars en 2026.
je parie pour Sean Penn et Teyena Taylor dans des seconds rôles. On prends les paris ?
Un grand film un peu casse-gueule, pas certain que les photos volées du beau Léo sur son yacht de 100m de long tout l'été n'aide vraiment à la promotion de ce film voulu comme engagé, enragé et anti système.
C'est ballot pour lui, reste que le film est à découvrir. Assurément.