Voilà un film qui part d'une bonne idée (ce qui explique les critiques beaucoup trop positives qu'on peut lire ici ou là) :
montrer que la dérive actuelle des États-Unis ne date pas d'aujourd'hui et que dès les années 70-80, la violence était là, les immigrés étaient là et la bataille était là (sexe et révolution, black power, etc …). Mouais, sauf que ce propos ne nourrit que quelques trop rares séquences de ce film interminable (2h40 !!!) et qu'elles sont noyées sous une comédie potache où gesticulent les clowns (Caprio, Sean Penn et même Del Toro) pris dans des pantalonnades répétitives, trop répétitives. Plusieurs séquences sont tout à fait inutiles (comme la résurrection finale de Sean Penn !) et auraient permis de garder le film dans des proportions raisonnables.
Bref, c'est la déception pour cette Bataille après l'autre de Paul Thomas Andzerson qu'on a connu plus inspiré. Un film regardable mais dont il ne reste plus rien le lendemain matin.
Il faut peut-être sauver les rares scènes qui se déroulent au plus près des immigrés mexicains comme dans la ville où oeuvre Benicio Del Toro : il y a une rapide allusion à l'Underground Railroad (rendu célèbre par le roman de Colson Whitehead) et le spectateur peut alors se dire que tant qu'il y aura ce type de "résistance", le pouvoir US n'est pas prêt de gagner cette bataille, comme il en a perdu tant d'autres. Un Vietnam ou un Afghanistan domestique en quelque sorte. Mais cela ne suffit pas à sauver le film.
Oui, les États-Unis ressemblent à un grand f*** b*** bazar aujourd'hui
mais le film de P. T. Anderson également.