J'ai découvert après avoir vu le film que le scénario était une adaptation libre d'un roman, Vineland. À plusieurs reprises dans ce grand film, j'ai eu l'impression d'être dans un roman des grands auteurs contemporains américains que sont Jonathan Franzen ou fut le regretté Philip Roth, dont j'usurpe le titre de la critique. Le courant révolutionnaire, la difficulté à se parler entre génerations, le combat politique, ou les combats, m'ont à plusieurs reprises fait penser à ce grand roman américain qui se déroule dans les années 70.
Dès la première image, on plonge dans un univers parallèle de camps de migrants, et PT Anderson manie sa caméra au plus près de ses acteurs, et sans nous donner la nausée comme tant de réalisateurs échouent à le faire.
Les acteurs sont excellents, bien sûr, Di Caprio continue son évolution vers le meilleur, et ne déçoit pas (dans son jus de Once Upon a Time in Hollywood), et ses partenaires féminines (que je ne connaissais pas) n'ont pas sa notoriété mais lui tiennent efficacement tête; on retrouve la grande veine de ce que furent Magnolia, ou There Will Be Blood. Le message politique entre ces deux groupes politiques dont on se demande (même si en France on ne verra que la critique de Trump) qui sont les plus cinglés entre les révolutionnaires au style Brigades Rouges et les suprématistes blancs façons Ku Klux Klan en costume Zegna. PT Anderson a le talent de ne pas juger ses personnages et ne sous sert pas de leçon moralisatrice et manicchéenne, c'est élégant.
Un bémol, comme Magnolia et There Will be Blood, la fin est un peu anecdotique et sans grand intérêt ce qui nous laisse un peu sur notre faim.
Enfin, PT Anderson s'offre le luxe de revisiter la course de voitures dans une scène très efficace, entres autres, et sans effets spéciaux mirobolants mais en jouant intelligemment avec la topographie. N´hésitez pas, et aller passer 3h en leur compagnie.