20 avril 1958.

Billards et putes se multiplient sérieusement. 

Les chemins de terre se sont trop habitués aux talons. 

Même les arbres font la courbette face aux soldats américains. 

Après cinq ans de paix, les Coréens ne portent toujours pas le costume. 

Les usines détruites par la guerre deviennent des repaires à voleurs: ces murs qui avaient été habitués au spectacle du dur labeur, n’ont plus droit qu’à la paresse des petits voyous. 

Le chewing gum est obligatoire dans les bouches des jolies femmes, et dans la bouche des femmes qui veulent faire croire qu’elles se font aussi entretenir par les Américains. 

Après une décennie de présence américaine, les Coréennes ne savent toujours pas bien danser devant les soldats, mais faut bien sourire à ces dames, sinon elles le prendraient mal. 

Le matériel militaire américain est à voler éternellement et jusqu’à la fin du monde.