Le film commence fort et nous rappelle ce ton Pulp Fiction rien qu'avec ces tueurs loosers mais sérieux. Voir mieux.
La réalisation de Robert Rodriguez ne se mélange pas très bien avec la pâte scénaristique de Tarantino (plans trop rapides) mais cela devient vite de maigres détails, emporté dans le feu de l'action par le scénariste primé ET palmé.
Les personnages sont tous intriguants surtout ceux de Harvey Keitel et du violeur/tueur Quentin.
Puis ça arrive. Ce moment où l'on écarquille ses yeux blancs de stupeurs pendant 10 minutes par ce changement brusque et inapproprié de style. Mais ne nous affolons pas et repensons à ce que ce maître du dialogue nous a proposé auparavant; Reservoir Dogs et Pulp Fiction, bref, ce qui le caractérise.
Il est donc compréhensible qu'il passe au fantastique pour exercer ses capacités créatives (inspirées du travail de Robert Kurtzman) et tester ses limites. Et là n'est pas le problème du film. Il est qu'on ne change (et surtout en une scène) pas de style en plein milieu d'une intrigue n'ayant aucun rapport au précédent!!! Et ce n'est pas l'idée du bar à la façade bizarre mais fun tenue en réalité par des vampires dépouillant et massacrant leurs clients, qui me déplaît, au contraire j'adore; c'est celle d'avoir introduit pendant toute la première moitié du film cette idée par un genre d'histoire totalement différend, loin d'une histoire de vampire, n'ayant aucun lien, aucun plan tout au long du lancement pouvant introduire l'idée d'un tel twist et ce en plus annoncé par une scène mal-filmé, crashant de partout. Et puis le final rappelle bien la non-crédibilité des personnages, pourtant bien partis pour devenir à jamais marquants, avec la fille qui continue sans un minimum de petits remors juste pour la mort de son père quoi. . .
Je dirais au final, car je suis quand même pas de mauvaise foi, "audacieux!" MAIS mal essayé et râté.
Plus de négatif que de positif donc ma note est justifiée.
Au passage, cela explique tout de suite pourquoi Tarantino est passé de ça à un film aussi lent et monotone que Jackie Brown.
Passez une bonne nuit.