Valérian et la cité des milles planètes, c'est une adaptation d'une bande dessinée de Christin et Mézières parue en 1971 (pfff, ça rajeunit pas, ça !) et dont le titre exact était L'empire des mille planètes. Mais si le titre a été capté sur ce tome-là, c'est plutôt l'Ambassadeur des ombres, paru en 1975, qui a servi d'inspiration pour la trame. Bon, le scénario n'est pas complètement en phase avec l'album mais ce sont les contraintes du 7ème art avec une oeuvre relativement ancienne. Ce qui apparaît tout à fait fidèle en revanche, c'est bien ce duo d'agent spatio-temporels atypique et le cortège de créatures étranges qui l'accompagne (les shingouz négociateurs, le transmuteur de Bluxte mais aussi certains peuples de Point Central). En particulier au niveau de Laureline, on trouve une jeune femme séduisante mais affirmée, volontaire voire rebelle. Le jeu entre les deux acteurs fonctionne plutôt bien, même si Cara Delevingne s'en sort mieux que Dane Dehaan.


Après une scène introductive extrêmement réussie (parée d'une musique de David Bowie tout à fait planante) qui montre l'évolution architecturale de la station spatiale internationale, Luc Besson nous propose un film qui demeure bien dans son univers singulier, même s'il s'est inspiré de la bande dessinée précédemment nommée.
J'ai tout de même eu l'impression de voir une forme d'avatar d'un de ses excellents films précédents, à savoir le cinquième élément. Sauf qu'il a ici à sa disposition des moyens, numériques entre autres, infiniment plus conséquents. C'est ainsi que Luc Besson donne toute la mesure de son imagination fertile. Néanmoins, à trop vouloir parfois en mettre plein la vue (et c'est fort beau au demeurant), on perd quelquefois un peu d'émotion au passage. En effet, les acteurs réels sont bien peu nombreux et souvent modifiés. Même si les créatures pacifiques, largement inspirées d'Avatar, le film pour le coup, peuvent être touchantes, il manque un petit quelque chose pour atteindre la grâce qui se dégageait dans le cinquième élément. Luc Besson a également policé ses personnages et le film m'est apparu bien sage, loin de son déjanté prédécesseur. Certes, on a droit à un capitaine étrange, campé par un Alain Chabat méconnaissable. Mais le personnage aurait pu être encore plus allumé (cf Mathieu Kasovitz qui braquait Bruce Willis). On a également un guide de bazar (une idée excellente ce marché d'ailleurs !) un peu excentrique mais qui n'arrive pas à la cheville de Chris Tucker.
Alors oui, Luc Besson s'offre Rihanna dans une scène de cabaret très réussie mais ça ne suffit pas pour susciter une émotion démentielle.


Si ce dernier film en date du célèbre producteur possède bien l'espèce de naïveté de certains de ses précédentes oeuvres (et de la bande dessinée Valérian), une dimension visuelle indéniable, quelques acteurs crédibles, il lui manque de la profondeur. Et même s'il a largement lorgné vers le grand bleu d'Avatar et son peuple décimé par d'horribles militaires en déficit de conscience, le message semble ici bien léger. Dans ce dernier combat pour la reconnaissance des minorités opprimées, il a manifestement manqué une élément d'importance.

Apostille
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le 31 juil. 2017

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