L'intérêt général envers ce film a brusquement augmenté dû à sa présence au grand festival de Cannes. Ce film a une certaine importance vis-à-vis de moi-même car en effet c'est le premier film norvégien que j'ai visionné. Cette découverte est une porte d'entrée pour moi dans mon exploration de films étrangers. Le film se veut briller par son cadrage et sa mise en scène ; en effet, le film s'ouvre sur la maison et sur l'histoire de cette famille qui va se brisée en mille morceaux. L'introduction se veut très clair, elle souhaite mettre en avant les murs de la maison, son histoire et surtout introduit les premiers gros plans et les rapprochements de caméra constants qui rythmeront le film.


Débuta alors l'histoire de ces deux sœurs et de leurs père, le cadrage commença alors à se concentrer sur les fenêtres puis les mains sur les murs et les pieds sur le parquet. Ce qui est assez étrange c'est que ce cadrage n'apparaitra plus dans tout le reste du film. On peut aussi qualifié le cadrage de l'introduction et du début du film de surcadrage. Problème qui reviendra maintes fois dans ce dernier.


On nous présente alors le personnage principal du film, cette femme qui au sourire hypocrite et aux pensées tourmentées. Le réalisateur désire de manière assez explicite, son envie de faire ressentir au spectateur le stress qu'est être sur scène. À travers cette première scène pour notre personnage principal, le réalisateur nous dévoile subtilement, le ton du récit. Ce ton dramatique presque mélancolique à certains moments qui nous accompagnera tout au long du long-métrage. On peut aussi si on essaye de chercher encore plus profondément ; deviner à travers les émotions façiales du personnage, l'ampleur des regrets qui la tourmentes.


Après cela, il sera introduit une technique de transition peu commune pour des films d'aujourd'hui. Celle des transitions brutales, directes sans fluidité, toujours présente aux moments les plus inattendus. Durant cette scène d'introduction du personnage, après quelques moments au cœur de plans stressants. Apparait alors la scène de théâtre, elle fit quelques mouvements puis la scène se coupa brutalement, un choix judicieux pour bien ancrer la tonalité du récit.


Même s'il est vrai que ce choix pourrait être vu de manière complètement différente, on pourrait voir ça comme un mauvais choix scénaristique, comme un raccourci pour juste pouvoir capter l'attention du spectateur. En revanche, il n'est pas stupide de vouloir tenter ce genre de technique. Sur moi, l'effet a bien marché, il m'a permis de ne pas me rendre compte des longueurs du film causé majoritairement par des problèmes de rythme que j'approfondira en détail à la toute fin de la critique.


Dernière chose que j'ai pu remarqué au cours de cette courte scène d'introduction du personnage ; c'est la frustration. Joachim Trier a fait le choix de dévoiler aux plus attentifs les potentiels conflits entre des personnages. La frustration nous dévoile non seulement ses tourments mais aussi ses conflits. La frustration de ne pas être en bon terme avec son père.


Après la coupure on la voit se faire acclamer par la foule, puis elle recoupe pour faire apparaitre le père. C'est dans cette scène qu'on va nous présenter les deux autres personnages, la sœur de Nora (premier personnage introduit et personnage principal) et son père qui va servir de moteur de tension. Le réalisateur ne se dérange pas t'utilisé le père pour mettre en avant ses plans rapprochés. Déjà présents dans la scène d'introduction et dans la première apparition de Nora.


La tension va monter d'un cran quand le père de Nora (Gustav Borg interprété par

Stellan Skarsgård) va proposer à sa fille de jouer dans ce prochain film, chose qu'elle refusera. Ce qui est intéressant c'est que Joachim Trier ne met pas de gentil ou de méchant, on peut comprendre son envie de nuancer ses personnages afin de tirer des éléments plus réalistes du récit.


C'est avec une scène inattendue que Joachim Trier va nous dévoiler le passé qui tourmente Nora. On comprend alors que pendant la seconde guerre mondiale, elle a réussi à s'échapper des griffes des nazis mais pas son frère. Elle a en elle l'éternel regret de ne pas avoir pu sauver celui qui avait une valeur si chère à ces yeux.


Le père de Nora va alors rencontrer Rachel Kemp, une star américaine, pour tourner son film après une soirée bien alcoolisée. Cette star va alors devenir un élément majeur du récit et va s'incruster dans ce trio déjà mal en point.


De son côté, la sœur de Nora va recherché des secrets enfouis dans son passé en particulier vers la mort de sa grand-mère. De l'autre côté, Nora va fuir son père pour ne pas avoir à le confronter. Les éléments commencent doucement à nous mener droit vers une tragédie familial.


Agnes Borg Pettersen, la sœur de Nora découvre l'atrocité dans laquelle, sa grand-mère est morte. Mais aussi, elle met la main sur des photos de dizaines de personnes mourrant dans les pires atrocités. Rachel Kemp décida de ne pas jouer dans le film du père de Nora.


Il lui avoue que s'était gentil de venir le voir en personne pour lui annonçée son choix, se cachant sous un profond malheur. Le père alcoolique s'évanouira sur un banc après avoir trop bu. Nora le retrouva à l'hôpital, elle comprit alors qu'il fallait profiter qu'il soit là tant qu'il est en vie.


C'est après un gros câlin chaleureux entre Nora et sa sœur Agnès, qu'elle décidera de jouer dans le film de son père. Sur une scène finale touchante autant qu'attendrissante. On y voit Nora seule dans sa maison ouvrant la porte, et on découvre qu'elle accepté de tourner dans le film de son père grâce à ce dernier élément de mise en scène. Ainsi, c'est sur une dernière note joyeuse que se clôture la valeur sentimentale.


BILAN & AVIS PERSONEL :


La valeur sentimentale a quelques longueurs, le rythme y est trop lent pour une histoire trop courte. Aussi, le cadrage y est souvent exagéré ce qui donne un trop grand lot de gros plans qui sont un peu malaisants à force de répétition dans un film qui n'est pas sensé l'être. Heureusement, le jeu d'acteur de Renate Reinsve permet au personnage de Nora d'être attachante et même attendrissante à certains moments comme avec le câlin. Les dialogues restent très pertinents, le film devient vraiment immersif à certains moments. La réalisation et la mise en scène même si quelque peu trop brutale et directe à certains moments a donné une vraie identité au film. Je peux en conclure que c'est un très bon film surtout pour un premier film norvégien.

Beyondix
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le 2 sept. 2025

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