Habituellement, Taika Waititi, de ce que j'ai vu de sa filmographie, ce n'est pas trop ma tasse de thé.
Entre les marvelleries sans intérêt et Jojo Rabbit, qui était sympathique mais qui ne m'a pas touché plus que ça, je ne peux pas dire que tout cela m’ait donné envie de me pencher davantage sur ses films.
Et pourtant, Vampires en toute intimité, je l'aime bien, et j'ai même pris beaucoup de plaisir à le revoir.
Peut-être est-ce parce que c'est une co-réalisation que j’apprécie le film ? Le mélange de deux esprits créatifs me parle sans doute plus que lorsque Waititi est le seul maître à bord.
Quoi qu'il en soit, j'aime beaucoup Vampires en toute intimité. Il mélange habilement les codes du documentaire et du film de vampires, tout en y injectant un humour décalé, proche des problèmes du quotidien.
Par son procédé de mockumentaire (faux documentaire), on plonge dans le quotidien d'une colocation de vampires, pour qui la vie n'est pas toujours simple.
Cette approche de mise en scène renforce la proximité avec les personnages : on ne rit pas parce qu’ils sont stupides ou font des choses stupides, mais au contraire parce qu’ils nous paraissent proches de nous.
Leurs problématiques sont aussi existentielles que les nôtres : ils cherchent à ne pas être seuls, à lutter contre l'ennui. Ils peuvent parfois être en décalage de génération en raison de leur immortalité, mais ils sont surtout coupés du reste du monde par leur vie nocturne.
J'aime beaucoup ce type d'humour de proximité, comme dans la série The Office.
Une des forces du film est également d’ancrer ses personnages dans la réalité en incluant des inserts de folklore et de mythes vampiriques. Leurs actions au fil des siècles sont devenues des légendes auprès des humains.
Cela renforce grandement leur crédibilité tout en portant un regard respectueux sur le monstre et ses mythes.
C'est une critique un peu froide, mais la comédie n'est pas mon genre de prédilection. J'aime une bonne comédie comme tout le monde — Louis de Funès est une idole à mes yeux et Francis Veber un maître — mais je ne me tourne pas naturellement vers ce genre. Je préfère un détournement ou un film qui a un aspect comédie sans en être totalement une.
Tout ça pour dire qu'une comédie fantastique qui me fait penser à The Office, et qui détourne habilement les codes des films de vampires, ça a ma bénédiction et l’assurance d'une bonne tranche de rire.
What We Do in the Shadows ? On regarde Vampires en toute intimité.