Un peu comme beaucoup, j'ai attendu Venom comme un fou, l'idée d'avoir un film violent sur un des ennemis les plus crades de Spiderman, ça avait de quoi me faire baver. Surtout que Venom est un personnage aux multiples facettes ayant carrément eu droit à ses comics en solo. Et oui, après être devenu un ennemi mortel de Spidey, Venom s'était transformé en une sorte de justicier mortel à la Punisher à Los Angeles (avec toujours Eddie Brock en hôte).


C'est à ça que je me m'attendais, un Venom violent à mi-chemin entre véritable bête meurtrière et justicier un peu limite. Et je l'ai eu... à moitié.


Alors avant de dire quoique ce soit de plus sur Venom le film, il faut mettre les choses au clair : ce film, est merdique, dans sa forme, dans son fond, dans tout ce qu'il entreprend, il se rate de façon monumentale. Et pourtant... j'ai passé un plutôt bon moment.


C'est marrant, parce que toutes les incohérences, les invraisemblances et les trucs totalement débiles que fait Venom, je ne m'en suis rendu compte qu'une fois sorti de la salle. C'est à ce moment-là où, en me repassant un peu le film dans ma tête, je me suis rendu compte que dans l'ensemble, c'était quand même sacrément mauvais.


Alors oui, il y a des conneries qui m'ont paru évidentes dès que je les ai vu. Par exemple, l'éternel cliché du méchant qui ordonne à ses sbires d'attraper le gentil (ce qui sous-entends, le ramener vivant), et qu'au final, ils lui balance des bombes à la gueule (vous êtes con ou voulez vous faire virer?).


En fait, quand je repense à Venom, c'est surtout des exemples d'absurdités qui me viennent à l'esprit. Beaucoup critiquent le fait que Venom devienne gentil après avoir passé une nuit dans le corps d'Eddie Brock. En fait, si la relation entre les deux personnages était un tant soi peu plus soignée à l'écriture, on aurait pu croire à la reconversion de Venom, le fait qu'il change de camp. Le soucis, c'est que ça arrive comme un cheveux sur la soupe à coup de « bah finalement, je t'aime bien, donc je vais t'aider ». Et c'est pour ça que quand Venom devient un allié d'Eddie Brock ça nous paraît débile, alors que l'idée elle-même était plutôt bonne.


C'est comme les pouvoirs de Venom. Tout le long du film, on le voit faire des trucs trop cool, sans qu'on voit de limite à ses capacités. Et d'un coup, on nous sort un autre symbiote qu'on nous présente comme encore plus fort avec encore plus de pouvoirs. Sauf que le soucis, c'est que si j'ai aucune idée des capacités de Venom, ce sera la même chose pour le méchant, rendant le combat mauvais. On nous aurait clairement expliqué comment fonctionnent les symbiotes qu'on aurait pu apprécier le combat. Le film ne prend jamais le temps d'expliquer les concepts qu'il nous présente, et du coup, ils nous paraissent incohérents.


Et par conséquent, c'est de ça dont souffre Venom, c'est de vouloir tenter des choses dans son scénario, mais se plante lamentablement à chaque tentative. D'autant plus que le film part du principe qu'il y aura une suite, ce qui n'est pas une bonne idée. Du coup, le film introduit des éléments qui seront potentiellement utilisables pour une suite mais qui dans le film ne servent à rien. On laisse en suspens plein de choses en disant « ahah, mais ce sera dans la suite, et tu verras, la suite sera cool, parce qu'y aura Carnage ». Sauf qu'un film ne fonctionne pas comme ça, ou en tout cas, ne devrait pas fonctionner comme ça. Je ne veux pas voir une pub de deux heures sur ce que sera potentiellement la suite, je veux un film concret qui me raconte une histoire avec un début et une fin, et dans cette optique là, Venom est raté.


D'autant plus que visuellement, bah c'est horriblement moche. C'est pas le design de Venom qui me gêne, au contraire, je le trouve très bien, c'est juste que sa modélisation CGI est ratée comme tout les autres effets spéciaux du film d'ailleurs. A aucun moment, on ne croit à la créature qu'est Venom, on voit juste une bouilli d'effets spéciaux moches. Et ce n'est pas l'esthétique du film qui viendra sauver tout ça puisque dans sa mise en scène, le film n'essaye rien. C'est de la mise en scène d'un téléfilm tellement il n'y a aucun travail sur les couleurs ou sur le cadrage.


On aurait pu esthétiser ça d'avantage avec de la violence sauf qu'il n'y en a pas. Je sais pas, on nous parle souvent de tête bouffée, mais on n'a jamais une image nette de Venom en train de décapiter une tête avec ses dents. Voilà une image qui aurait pu être marquante, mais comme le film a voulu éviter la réglementation Rated R aux USA, il est soft. Ce qui fait que les scènes de combat sont sur-cutées donc incompréhensibles. Et vous savez ce que ça me rappel, Suicide Squad de David Ayer !


Et au final, voilà ce qu'est Venom, le Suicide Squad de Marvel. Une tentative de faire un film plus adulte, plus sombre et violent sur un méchant sanguinaire, mais détruit par une volonté d'empêcher la censure, rendant le film édulcoré. Et vous savez quoi ? Tom Hardy lui-même l'a décrié. Il s'est plaint que de nombreuses scènes qu'il appréciait avaient été coupées au montage, tout comme Jared Leto s'était plaint du montage de Suicide Squad. Résultat, les scènes de combats ont le même soucis que celles de Suicide Squad, les plans sont ré-ajustés pour ne pas montrer d'images trop violentes, résultat, le rythme est archaïque et les scènes en deviennent illisibles.


En sommes, Venom est un film raté, il aurait pu être très bon, mais se foire de façon incroyablement drôle. Parce que oui, au final, j'ai quand même passé un bon moment. Du coup, j'ai plutôt envie de dire merde à tout ces points négatifs et me pencher plutôt sur le divertissement certes, bas de gamme, qui s'est déroulé devant moi. Venom n'est pas un bon film, et il en devient hilarant ! J'ai quand même bien aimé voir Venom faire des acrobaties complètement folles et défoncer des policiers. J'ai adoré le jeu d'acteur de Tom Hardy malgré l'inconsistance de son personnage, et surtout, j'ai adoré voir Woody Harrelson avec une moumoute rouge à la fin !


Alors j'en suis à me demander si Venom ne serait pas un nanar... Parce que toutes les conneries qu'il fait m'ont paru hilarantes, ses défauts ne m'ont au final pas si gêné que ça et j'en suis sortit certes dubitatif, mais satisfait des deux heures que j'ai passé dans la salle de cinéma.


Pour conclure, voici la définition de Venom : un échec cuisant, foutrement hilarant à regarder.

Créée

le 18 oct. 2018

Critique lue 381 fois

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James-Betaman

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