La meilleure enquête de Benoît Blanc. Une enquête un peu plus sombre et intrigante.

Après deux précédents opus plutôt plaisant, Rian Johnson fait son retour en cette fin d’année 2025 pour nous proposer un troisième opus qui se veut plus sombre. La bande-annonce était plutôt alléchante et, si vous avez aimé les précédents, il y avait de quoi être hypé par ce nouvel opus. Et donc, maintenant qu’il est sorti, que vaut réellement cette nouvelle enquête de Benoît Blanc ? Et bien, c’est le meilleur opus des trois et c’est probablement le plus marquant des trois films. Alors, il faut être fan des films d’enquête pour apprécier cet opus mais cette nouvelle affaire vaut réellement le visionnage.

Alors que le père Jud est arrivé dans cette nouvelle ville, il y rencontre le père Wicks, un homme détestable qui a toujours des fidèles qui croient en lui par peur. Un jour, le père Wicks se fait assassiner et le père Jud se retrouve accusé du meurtre. Il fait donc appel à Benoît Blanc afin de résoudre l'affaire et prouver son innocence mais cette affaire s'annonce plus difficile qu'ils ne le pensaient.

Positif

• Benoît Blanc (Daniel Craig) est un détective privé très réputé qui a été appelé afin de résoudre cet affaire de meurtre qu’il trouve assez étrange. Il n’est plus vraiment le protagoniste dans cet opus là mais il est fidèle à lui-même dans sa personnalité tout en restant très minutieux afin de comprendre tout ce qui s’est passé.
• Le père Jud (Josh O’Connor) est un nouveau prêtre de cette église qui a appelé Benoît Blanc afin qu’il l’innocente car il est accusé du meurtre du père Wicks. C’est un jeune prêtre qui a commis des erreurs dont il essaye de s’expier et il est le véritable protagoniste du long-métrage. Après, il agit un petit peu comme un Watson auprès de Benoît Blanc (enfin, au début) mais il faut reconnaître que c’est un bon protagoniste.
• Le père Wicks (Josh Brolin) est un prêtre détestable et assez spécial avec tous ses fidèles mais qui semble malgré tout fonctionner. C’est vraiment un être ignoble et on comprend pourquoi certains veulent sa mort, il fonctionne pour ce récit.
• Martha Delacroix (Glenn Close) est une femme qui s’occupe de tout dans l’église afin d’en prendre soin comme il se doit. C’est une femme très efficace malgré son coté croyant un peu trop voyant à quelques instants miraculeux. En tout cas, c’est un personnage intéressant et celle qui a le plus de connaissance sur l’église et son histoire.
• Geraldine Scott (Mila Kunis) est une policière qui cherche à élucider l’enquête avec l’aide de Benoît Blanc. Elle n’est pas une policière détestable qui ne réfléchit pas, elle cherche aussi des preuves concrètes pour attraper le coupable de ce meurtre, sympathique cette policière.
• Le docteur Sharp (Jeremy Renner) est un médecin qui a plongé dans l’alcoolisme depuis que sa femme, Darla, est partie et l’a abandonné. C’est un homme malheureux qui trouve du confort dans l’alcool et l’église du père Wicks
• Vera Draven (Kerry Washington) est une avocate de la ville dont le père défendait le père Wicks. Avec son fils adoptif Cy, elle continue son travail tout en continuant de suivre l’église pour des raisons personnelles, ça peut se comprendre.
• Kee Ross (Andrew Scott) est un auteur de livres qui a connu une certaine descente avec les années et espère trouver une bonne source pour pouvoir écrire un nouveau livre de qualité. C’est un des plus grands admirateurs du père Wicks et il pourra vous énerver quelques fois mais il est bien joué.
• Simone Viviane (Cailee Spaeny) est une musicienne douée en Violoncelle mais qui a décidé d’arrêter et de se tourner vers l’église afin de pouvoir remarcher un jour. Elle veut croire en un miracle et a tout donné à l’église pour que ça arrive, elle y croit très très fort.
• Cy Draven (Daryl Mcromack) est le fils adoptif de Vera, c’est un influenceur qui adore se faire remarquer et cherche la fortune et le buzz. Il n’est pas très attachant mais il est un suspect spécial mais qui fonctionne.
• Samson Holt (Thomas Haden Church) est l’homme à tout faire de l’église. C’est lui qui s’occupe de l’entretien afin de satisfaire Martha dont il est amoureux. Il faut le dire, son amour pour Martha lui fait tout faire mais c’est admirable (ou dangereux avec ce meurtre).

• Le long-métrage démarre par Benoît Blanc qui lit une lettre et on découvre le point de vue de cette lettre avec le père Jud qui est envoyé dans une église avec un prêtre détestable et des personnes étranges. C’est une introduction intéressante pour cerner notre personnage et nous donner envie d’en savoir plus (surtout sur ce meurtre même si il arrive assez tard).

• Contrairement aux deux précédents opus, on est sur un registre un peu plus sombre et ce n’est pas dérangeant. En fait, avoir apporté un coté un peu plus sombre à tout cet aspect est une bonne idée pour susciter l’intérêt de cette enquête, surtout avec la possible intervention du divin et certains événements.

• Est-ce que l’intrigue de cette enquête est réussie ? Oui. En se prêtant au jeu, on arrive à se poser des questions, à chercher de comprendre avec des indices avant qu’on ne nous explique… L’intrigue de cette enquête est réellement réussie et plus elle avance, plus elle devient intéressante.

• En terme de symbolisme, il y a de quoi faire mais c’est très efficace. Entre la religion pour la plupart de nos personnages, le père Wicks pour tout le monde, l’ancien père et son secret pour cette église et certains membres… Vraiment, le symbolisme est très travaillé dans ce long-métrage.

• Les costumes sont sympathiques. Ça joue moins sur les couleurs que le premier opus mais ça reste des costumes qualitatifs et convaincants pour ce qu’ils proposent tout en définissant nos personnages. Mention spéciale au nouveau style de Benoît Blanc qui lui va assez bien.

• Le seul personnage qui évolue réellement est le père Jud à travers l’influence du père Wicks mais également à travers cette enquête et sa résolution finale. EN tout cas, il a une assez bonne évolution en tant que protagoniste de ce long-métrage.

• Le casting n’est peut-être pas du 5 étoiles mais il faut reconnaître que c’est du bon casting. Daniel Craig, Josh Brolin, Glenn Close, Mila Kunis, Jeremy Renner… on a vraiment du casting de bonne qualité qui nous est proposé ici.

• Évidemment, le traitement de la lumière a son rôle à jouer dans ce long-métrage et ça voit surtout avec l’intervention du divin auquel le spectateur pourrait croire. EN tout cas, le traitement de la lumière fonctionne bien ici.

• Que vaut l’enquête en elle-même ? Elle est bonne. A travers différents indices, différentes possibilités et même le moment des révélations qui surprend véritablement, il faut reconnaître que l’enquête est qualitative.

• Le final est un peu surprenant mais il fonctionne tout en marquant une certaine évolution de la part de nos personnages, notamment le principal. En tout cas, c’est une assez bonne manière de conclure l’enquête.

• Le jeu d’acteur est bon. Déjà qu’on a des acteurs et actrices de talent qui ont déjà fait leur preuve, il faut reconnaître que chacun d’entre eux joue très bien son rôle, rien à redire sur leur performance.

• La mise en scène est intéressante. En effet, la mise en scène est assez bien travaillée en plus de bien nous faire comprendre les choses sans avoir à nous les expliquer, c’est réellement qualitatif.

• Les musiques sont discrètes mais pas mauvaises. Il est vrai qu’on ne les retient pas trop mais, quand elles arrivent, elles fonctionnent assez bien avec ce qui nous est raconté à l’écran.

• Mine de rien, l’inattendu fonctionne ici. On est réellement surpris par la tournure des évènements et on est curieux de savoir comment ça va se terminer pour Benoît Blanc et le père Jud.

• Les décors sont intéressants. Que ce soit l’église ou quelques autres lieux de l’intérieur ou de l’extérieur, on a des décors assez convaincants pour ce que ça propose.

Négatif

• La première partie du long-métrage est bonne mais elle donne l’impression d’avoir vu deux films en un. En fait, c’est peut-être du à la sous-présence de Benoît Blanc mais ça donne réellement l’impression de suivre deux films différents de deux durées différentes.

• Mine de rien, même si c’est assez bien construit, l’enquête arrive assez tardivement ici. C’est un détail mais cette installation des personnages et de leur vie ensemble avant qu’on ne commence réellement l’enquête, c’est bien fait mais ça se fait sentir.

• Évidemment, comme à chaque fois avec Rian Johnson, on retrouve des petites blagues ici et là pour essayer de détendre l’atmosphère. Bon, rien de dramatique en soi mais il faut reconnaître que ces petites blagues ne fonctionnent pas.

• Question émotion, ce n’est pas prenant. Il est vrai qu’on s’attache à ce jeune nouveau prêtre qui arrive dans cette ville et qu’on suit au début mais ça ne suffit pas pour nous procurer des émotions.

• Question tension, ça ne marche pas tellement. Certes, l’enquête est intrigante et on arrive à être surpris mais ça ne veut pas dire qu’on ressent de la tension pour nos personnages.

Au final, Wake up Dead Man est probablement l’enquête la plus intrigante et intéressante de Benoît Blanc à ce jour, si on est fan du genre. En partant sur un registre un petit peu plus sombre, on est face à un opus un peu plus prenant. La mise en scène est travaillée, les personnages sont intéressants, l’enquête est réussie avec une bonne intrigue et l’avancée se fait bien progressivement au fur et à mesure avec l’implication des spectateurs. Après, il est vrai que ça manque de tension, qu’il y a quelques blagues dispensables et qu’on a l’impression de voir deux long-métrages au lieu d’un. Enfin, malgré ses défauts, c’est un long-métrage qui vaut réellement le détour pour les fans d’enquête et essayer de se creuser un peu la cervelle.