West 11 est le huitième film (en quatre ans) de Michael Winner, qui est à la fois un thriller et un reflet de son époque, le Swinging London. Alfred Lynch joue un jeune homme solitaire, qui vit das une minuscule chambre de bonne à West 11, et dont la vie est un parfait ennui. Dont il semble au départ s'en contenter ; il se fait virer de son travail pour retard, ça ne l'émeut pas, il couche avec une partenaire sexuelle, mais ne semble pas vraiment éprouver de sentiments à son égard, sa vie est plate comme une limande.
Sauf qu'un jour, dans un café, un ancien soldat lui propose de tuer sa tante et ainsi de partager son héritage. De quoi mettre un peu de piment dans sa vie...


Le film est clairement découpé en deux parties, ce qui correspondrait au thriller démarre au bout de 40 minutes. Mais avant cela, c'est une description assez fascinante du Swinging London, avec les jeunes qui dansent sur les tubes du moment, les jupes qui raccourcissent, un état d'esprit nouveau qui apparait et qu'on voit presque naitre sous nos yeux dans une Angleterre jadis corsetée par un rigorisme moral. Cela va jusqu'à une femme qui, en tournant sur elle-même, fait voltiger sa rober, faisant non seulement montrer sa robe mais, ô sacrilège, sa culotte, devant les yeux exorbités d'un vieil homme libidineux ! Tout ceci étant en contraste avec le type que joue Alfred Lynch, et qui n'a que très peu de charisme, mais sa transparence sert assez bien le personnage, car excepté le petit jeu d'échecs portable, il n'a aucun ami ou personne avec qui parler. Même avec sa partenaire sexuelle, jouée par Kathleen Breck, qui assume elle-même être une salope (sic) car elle veut profiter, jouir même de la vie, et ça n'est pas encore le moment de se caser.


La partie thriller est au fond moins intéressante, car plus classique, avec un emprunt évident à Psychose, mais c'est la personnalité même du personnage de Joe Lynch qui va jouer contre lui, dans un final au fond assez attendu, aussi transparente que sa personnalité. Je dirais même que c'est expédié, car on dirait que le réalisateur ne veut guère dépasser les 90 minutes, pour au fond préférer, comme moi, la première partie, dite sociologique.
On pense aussi au film Les tricheurs, à ce qui était produit en Italie à l'époque sur la description de la jeunesse, mais à part ça, West 11 est un film vraiment mineur, et bien loin des futurs scandales de Michael Winner.

Boubakar
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le 9 mai 2019

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