Wolf est un film de Mike Nichols qui mélange le fantastique, le thriller et la satire du milieu de l'édition new-yorkaise. Avec une distribution de prestige (Jack Nicholson, Michelle Pfeiffer, James Spader), il avait tout pour être un classique du genre.
Il en ressort au final un métrage inégal mais attachant, qui ne parvient jamais totalement à choisir entre ses différents registres. Points forts (Ce qui vaut le 6/10) : Jack Nicholson au sommet de sa forme : C'est sans conteste le pilier du film. Il est brillant dans le rôle de Will Randall, l'éditeur vieillissant et déclinant, qui retrouve une vigueur et une assurance animales après avoir été mordu par un loup. Sa transformation, physique et psychologique, est fascinante, alternant finesse et cabotinage contrôlé. L'aspect loup-garou fonctionne comme une métaphore percutante de la "loi de la jungle" et de la compétition féroce dans le monde professionnel.
Les "jeunes loups aux dents longues" du bureau, symbolisés par le personnage de James Spader, sont confrontés à un Will Randall qui marque son territoire de manière littérale et mémorable. L'ambiance et le casting de luxe : La réalisation est élégante, et le casting secondaire est impeccable. Michelle Pfeiffer apporte une touche de mystère et de séduction, tandis que Christopher Plummer et James Spader livrent des performances mémorables en requins de bureau.
Points faibles (Ce qui empêche une meilleure note) : Manque de cohérence tonale : Le film hésite constamment entre le drame psychologique sérieux, la satire de bureau et le film d'horreur/fantastique. Le mélange, bien qu'original, manque parfois de fluidité, donnant une impression d'inaboutissement dans chaque genre exploré. Un scénario qui s'essouffle : Après une première moitié rythmée et pleine de promesses, le récit perd un peu de son mordant dans sa dernière partie, retombant dans des clichés de l'horreur fantastique.
Le dénouement, notamment, est souvent jugé hâtif ou moins inspiré que le reste. Des effets spéciaux datés : Les maquillages de loup-garou et certains effets ont inévitablement vieilli. Si l'accent n'est pas mis sur le spectaculaire (ce qui est une bonne chose), le côté "monstre" est parfois un peu trop classique et manque de la crédibilité que l'on attendrait d'un film aussi bien mis en scène.
EnConclusion : Wolf est une curiosité cinématographique qui mérite le détour avant tout pour la performance jouissive et subtile de Jack Nicholson. C'est un film malin, qui utilise le mythe du loup-garou comme un moteur de redéfinition de soi face à la crise de la cinquantaine et la voracité du capitalisme. Cependant, ses faiblesses scénaristiques et son incapacité à s'ancrer fermement dans un genre l'empêchent de devenir un grand film, le laissant dans la catégorie des bons films qui auraient pu être excellents. NOTE : 6/10 (Bon, mais inégal)