On avait laissé Diana Prince,demi-déesse fille de la reine des Amazones,alors qu'elle gagnait à elle toute seule la Guerre de 14 en défonçant du boche en Belgique.On la retrouve en 84,et elle n'a pas pris une ride,affichant toujours sa belle trentaine.Le vieillissement et la reproduction sont chez les Amazones des phénomènes mystérieux,comme le prouve la scène d'introduction nous montrant une Diana toute petite participant sur son île de Themyscira aux Ninja Warrior des poufiasses.Et c'est une gamine,la bougresse!Et elle est devenue Gal Gadot,soit une trentenaire canon!Mais si elle a pu passer d'enfant à femme adulte,elle semble ensuite bloquée à cet étage.Bref,nous voici à Washington en 84,année orwellique,avec la greluche devenue chercheuse en géologie pour le Smithsonian,célèbre musée de la capitale américaine.Elle n'a pas trop le moral la pauvrette,elle est en plein trip Highlander car elle pense à son grand amour de 14-18,le sémillant aviateur Steve Trevor,qui forcément est mort depuis le temps,tout le monde n'a pas la malchance d'appartenir à une race immortelle.Elle traîne son spleen de Washington entre son luxueux appartement et le boulot,n'ayant pour se distraire que quelques interventions musclées pour sauver des gens en péril ou mettre fin à quelque vilenie réprouvée par la Loi.Mais voilà qu'elle sympathise avec une nouvelle collègue,la gemmologue Barbara Minerva,une fille ordinaire et effacée que personne ne calcule.Personne sauf Diana,qui fonctionne sur deux termes totalement inusuels dans les eighties mais très à la mode aujourd'hui,résilience et empathie.Sourire béat de madone,affabilité et gentillesse constantes,sens moral inflexible,c'est une Wonder Woman,aucun doute.Elle résilie donc courageusement face à son deuil,et elle empathe grave avec la malheureuse Barbara.Foin de digressions cependant,car voilà que Barbie reçoit du FBI un lot d'objets précieux volés à identifier et évaluer.Wonder tombe pile et, n'ayant apparemment rien à foutre,vient aider sa copine dans cette tâche.Et là c'est le drame,car elles découvrent dans le lot de babioles un double gode,mais ce sont des filles sages et elles ne comprennent pas ce que c'est.Elles s'interrogent,elles le tripotent,elles le soupèsent,on se dit que forcément ça va tilter à un moment ou à un autre et qu'elles vont se l'enfiler pour voir si des fois il serait à leur taille.Mais pas du tout,c'est du cinéma grand public ici,on ne mange pas de ce pain-là.Du coup elles abandonnent provisoirement l'objet,sans avoir saisi qu'il est magique.C'est la lampe d'Aladin ce truc,vous formulez des voeux et vous êtes exaucés,même si vous le faites inconsciemment.Car oui,les nanas ignorent les potentialités de cette "Pierre des rêves",mais l'artefact en question lit dans leurs pensées.Sérieux,comme ça,sans parole ni contact,alors vous imaginez si elles se l'étaient.....Enfin bref,trêve de plaisanterie,la caillasse a bien vu que Diana voulait le retour de son bien-aimé et que Barbara désirait devenir comme son amie,à savoir une bombasse à la force herculéenne.Et ainsi fut fait,ceux qui croyaient échapper à la gueule de con de Chris Pine en seront pour leurs frais,pendant que la gemmologue coincée use et abuse de son nouveau physique ravageur et de la puissance de ses bourre-pifs,au point de devenir un poil désagréable.C'est là que déboule Max Lord,le méchant de l'histoire.C'est un homme d'affaires qui a fait fortune dans le pétrole et est devenu une sorte de vedette médiatique.Désirant devenir bienfaiteur du Smithsonian,il visite l'endroit,guidé par Barbara,et il aperçoit le gode.Il se trouve que le mec est un escroc mythomane qui est ruiné,mais il a quand même fait des recherches que les filles n'ont pas faites,et lui connait parfaitement les pouvoirs du bidule.Naturellement il le vole,et il décide de faire un seul voeu:devenir la pierre elle-même,ce qui lui donne autorité pour matérialiser les désirs de tout le monde.Ce qu'il fait en y mettant des conditions,par exemple en exigeant des gens qu'ils lui filent tous leurs biens.La référence à ce niveau-là serait donc "Le Bazaar de l'épouvante",roman de Stephen King adapté à l'écran par Fraser Heston.Forcément tout ça va très mal tourner et engendrer moult catastrophes,qu'évidemment miss Wonder va annuler vers la fin d'un interminable film.Patty Jenkins réalise donc cette suite trois ans après le premier épisode,et elle en signe également le scénario.Cette féministe de choc s'en donne à coeur-joie avec ses héroïnes invincibles dominant des hommes toxiques,absents ou soumis.C'était déjà l'esprit de l'opus précédent,et aussi de son premier long-métrage "Monster",sorti en en 2003,qui servait la soupe à la tueuse en série Aileen Wuornos,qui avait en somme bien raison de trucider des types car les mâles avaient toujours été très vilains avec elle.Sinon c'est une production DC Films,d'après un comics de William Moulton Marston,qui rappelle les oeuvres du concurrent Marvel comme "Superman" ou "Supergirl".Jenkins,Gadot et Zack Snyder font partie des producteurs,et Hans Zimmer nous octroie une de ces musiques abrutissantes dont il a le secret.Toutefois c'est bien meilleur que le film initial,ce qui n'était il est vrai pas très compliqué.Certains effets spéciaux sont réussis,les scènes d'action sont parfois lisibles,et l'ébahissement de Steve devant les avancées modernes des années 80 est souvent drôle,ce qui constitue de surcroît une intéressante mise en abîme car vu d'aujourd'hui ça parait plutôt ringard.Le temps passe,tout change,ce qui était révolutionnaire hier fera pitié dans l'avenir,ainsi va le Monde.Surtout,la philosophie du scénario est assez juste en ce qu'elle dénonce la vanité des rêves.Si tout un chacun pouvait concrétiser tous ses désirs,ce serait un beau bordel,et même le chaos,comme le démontre le film.L'inexpressivité de Gal Gadot égale sa beauté,ce qui est remarquable,et sa performance fait pâle figure en regard de celles de Kristen Wiig,excellente en gonzesse insignifiante se transformant en bombe sexuelle puis en super-méchante,et de Pedro Pascal en psychopathe déchaîné en pleine perte de contrôle.Chris Pine en ahuri intrépide se ramasse comme d'hab,sauf dans les séquences d'adaptation au modernisme,Connie Nielsen et Robin Wright font vaguement acte de présence lors de la scène inaugurale en Amazones en chef,et le caméo final de Lynda Carter,la Wonder Woman de la vieille série télé,est stupide et inutile.Note et critique de film de Patty Jenkins publiées précédemment:"Wonder Woman"-2.Moyenne:3.