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RETROSPECTIVE X-MEN (2/10) : X-Men 2

Septembre 2000 : la Fox, soulagée par le carton de X-Men, donne déjà l’aval à Bryan Singer pour plancher sur une suite, qui se met aussitôt au boulot, aidé par David Hayter qui revient bosser sur un script tandis que Zak Penn est embauché pour bosser sur sa propre version. Le résultat final sera une combinaison des deux propositions.
Écartées du premier film faute de budget, certaines idées sont réintégrées dans cette suite comme Pyro qui avait dû se contenter d’une très courte apparition dans le premier film, pendant que d’autres persos comme Le Fauve sont à nouveau esquivés, et certains personnages présents dans le premier supprimés, comme Sabertooth.


Si X-Men était une poterie innovante et fonctionnelle quoique craquelée, X-Men 2 en est définitivement la version raffinée. Tout ce qui faisait la force du premier opus est ici décuplé, et les aspérités sont polies voire effacées. Le public comme la critique ne s’y trompent pas, accueillant le film pleins de louanges à son égard, tant et si bien que celui-ci est encore de nos jours considéré comme l’un des meilleurs films de super-héros, sans oublier le succès financier au moment de sa sorties en salles.


Les personnages sont mieux incarnés, en particulier les nouveaux arrivants, volant très vite la vedette comme le mystique Diablo, la mutique mais fascinante Lady Deathstrike et surtout le terrifiant Stryker. Logan est encore mieux interprété par Hugh Jackman, bestial à souhait dans chacune de ses scènes d’action, et la majorité des pionniers du premier film bénéficie d’une meilleure écriture, Mystique qui brille en solo pendant la moitié du film, ou encore Charles et Erik, toujours impeccablement portés par Patrick Stewart et Ian McKellen. Si Pyro a tout de l’adolescent rebelle exaspérant sorti d’une série Disney, il a tout de même droit à une des meilleures séquences du film.


Elle me permet aussi d’aborder une autre amélioration majeure observée dans cet opus par rapport à son prédécesseur : les scènes d’action et de combat. C’est simple : c’est le jour et la nuit. Probablement partiellement influencé par le bombastique Spider-Man de Raimi, Singer a redoublé d’efforts pour soigner non seulement sa mise en scène, mais aussi les décors, les chorégraphies, les effets pratiques comme spéciaux, le montage… tout a gagné en galon et c’est une totale réussite.

Idem sur le plan de l’écriture. Hayter et Penn nous permettent de voir une des meilleures suites de films de supers, parfaite dans ses tâches premières : être un bon film, être une bonne suite, et être une bonne adaptation. Rien que ça.


Alors… que racontait ce second opus, et que vaut-il avec toutes ces années passées ?
Quelques années, trois pour être exact, c’est le temps qui sépare cette suite d’X-Men 1, mais aussi le temps qui s’est écoulé dans l’univers, à peu de choses près.
Un temps qui a permis à Logan de s’attacher aux X-Men et autres pensionnaires de l’école du Professeur Xavier, même s’il ne perd pas de vue son objectif principal : retrouver sa mémoire. Alors qu’il est de retour d’une expédition infructueuse auprès d’un vieux barrage dans l’espoir d’y trouver des indices sur son passé, il est pris au milieu d’une attaque sur l’école de Xavier. Une attaque visant à enlever les mutants qui s’y trouvent, coordonnée par William Stryker, un énigmatique personnage aux plans soigneusement préparés.
Lorsque Xavier et Cyclope sont eux aussi enlevés, Logan et quelques rescapés ne peuvent alors compter que sur eux, un nouvel arrivant nommé Kurt Wagner et… leurs pires rivaux, pour tenter de vaincre Stryker.


Le ton est, une fois encore, donné dès la 1ère scène du film, premier indice du véritable saut qualitatif dont a bénéficié ce X-Men 2 grâce au travail de son réal ainsi que de toute l’équipe de production et avec l’aide d’une enveloppe plus lourde pour le budget (on passe de 75M$ à 110M$). On nous plonge in médias res dans l’univers au travers d’une séquence épique montée aux petits oignons, sertie d’une musique qui permet d’en amplifier les sensations, tout en introduisant avec force et efficacité un personnage encore inconnu du grand public : Diablo.
Et ça ne s’arrête pas là, car Singer a pris soin de développer son univers de façon intelligente, et si ça n’était pas pour quelques petites facilités, comme ce trick visuel destiné à être un rappel pour les spectateurs les moins attentifs sur la réelle identité du sénateur Kelly en début de film, on était sur un sans faute, en introduisant notre antagoniste principal avec suffisamment de mystère pour qu’on soit intrigué par ce simple homme catégorie senior bourru, mais aussi Mystique, qui se lancera dans sa propre quête pour aller libérer son leader Magneto, le tout avec une fluidité assez déconcertante.
On enchaine ensuite avec une autre scène totalement réussie : celle du raid sur l’école. Entre la gestion de la tension, de la mise en scène et du montage sonore, Singer nous fait encore signe que la franchise s’est pleinement affirmée. Le kitch est toujours là, subtilement mélangé avec un film qui se prend sincèrement au sérieux et dont la teneur des enjeux et le jonglage bien mieux maitrisé des genres et des tons rendent le tout parfaitement cohérent et prenant. On lorgne d’ailleurs parfois presque sur le film d’horreur avec cette suite, et ça n’était pas pour me déplaire. Déjà ado j’avais été agréablement décontenancé et marqué par cette esthétique verdâtre, cette tonalité presque sinistre et ces musiques glauques par moments, notamment les passages impliquant le fils de Stryker.
Et ça va continuer comme ça sur tout le runtime. Même quand l’histoire décide de se reposer un peu elle reste intéressante, notamment parce qu’elle continue d’embrasser les thématiques en sous-texte qui imbibent les X-Men depuis leur création. Ça se manifeste évidemment par cette scène très forte de véritable coming out de Bobby auprès de ses parents, car il suffit naturellement de remplacer le terme mutant par homosexuel pour saisir toute la justesse thématique dont Singer et les scénaristes ont fait preuve. Cette scène, ces incompréhensions voire cette haine, des tas de personnes l’ont malheureusement vécu en s’ouvrant à leur propre famille et Singer, probablement parce qu’il est lui-même homosexuel, a tenu à aborder ce sujet avec une honnêteté qui marche vraiment bien, en plus d’apporter de la profondeur à cet univers toujours autant ancré dans notre réalité, jusqu’à ses problèmes sociaux et l’absurdité dissonante dont font preuve certaines personnes lorsqu’elles y sont confrontés.


Le film enchaine ainsi les passages cultes et accalmies sincères sans jamais s’essouffler et on a, à l’arrivée, un film en tous points supérieur au premier X-Men.
On en oublie pas quelques facilités scénaristiques, quelques persos et passages moins bien gérés et écrits que d’autres (en particulier le moment creux avant le dernier tiers, qui se repose partiellement sur une romance qui ne fonctionne pas et enchaîne sur une scène gratuite peu utile), mais franchement c’est pas grand chose face aux qualités de ce X-Men 2 qui reste donc à ce jour un des meilleurs films de super-héros, et sans l’ombre d’un doute une des suites surpassant le plus le film original.

Chernobill
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le 23 oct. 2021

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