Chien 51
5.4
Chien 51

Film de Cédric Jimenez (2025)

Quand le futur manque d’avenir……

En cette fin d’année 2025 , il n’y aurait pas véritablement de mots pour définir cette année concernant le Cinéma Français.

En effet là où 2024 fut une magnifique année réussissant à atteindre le cœur de nombreux spectateurs avec plus de 10 000 000 d’entrée avec « Un p’tit truc en plus » ou encore « Le Comte de Monte Cristo ».
Malheureusement cette année semble timide ce qui explique un box-office assez catastrophique au niveau des film français (Les Tuche 5 en tête quand même).

Il semblerait que cette année ne soit pas aussi importante et diversifiée que 2024 malgré des petites œuvres toujours sympa à découvrir ( La petite surprise : « Un ours dans le jura » de Frank Dubosc , ou encore « l’accident de piano » de Quentin Dupieux ).

Cependant force est de constater que c’est décidément cette fin d’année que les chiens (jeux de mots pour le film) sont lâchés avec plusieurs vraiment intriguante œuvres tels que le retour d’Orelsan avec le Trip Japonais « Yoroi » ,

la nouvelle proposition avec Jean Dujardin « L’homme qui rétrécit » remake du film original de Jan Kounen ,

le retour de dominic Moll après « la nuit du 12 »avec « dossier 137 »plongeant encore une fois au cœur du système policier toujours avec subtilité ,

le grand retour d’Alexandre Astier avec la suite tant attendu (et j’espère supérieur au premier long métrage ) de Kaamelott divisé en Deux Parties

et enfin le Meilleur (non) pour finir , le projet le plus intéressant selon votre serviteur : Chien 51 de Cédric Jimenez avec Gilles Lellouche et Adele Exaurchaupoulos adapté du roman du même nom de Laurent Gaudé , un projet de science-fiction mélangent polar , IA , Lutte des classes etc

Voici donc notre film du jour avec le retour du réalisateur Marseillais Cédric Jimenez s’étant déjà fait connaître pour des œuvres qui ont marqué le récent paysage cinématographique français à Travers le très bon « Le French »( 2014) , le très efficace « Bac Nord » (2021) ou encore le plus mitigé « Novembre » (2022) , des œuvres qui , même si elles ne sont pas toutes à la hauteur , ont apporté du sang neuf au niveau de la réalisation du polar Urbain par le talent de composition et d’efficacité de Cédric Jimenez en matière de Thriller Français.

Cette fois-ci Jimenez décide d’adapter l’œuvre littéraire de Laurent Gaudé : « Chien 51 » mêlant à la fois science fiction , polar , division de la ville en plusieurs Zone , transhumansime sous le duo de deux flics interprété par Gilles Lellouche et Adèle Exarchaupoulos.

Qui déjà la faisait tiqué , car ce n’est pas le jeu d’acteur qui pose problème ici mais plutôt le fait que leur présence dans tout les films du moment semblent poser les limites de la popularité de célébrité ,

et la nous parlons plus de Adèle Exarchaupoulos ici déjà présente cette année avec « l’accident de piano » de Dupieux , qui semble clairement allier avec le copinage tant les trois joyeux lurons ont déjà travaillé par la passé sur « Bac Nord » ce qui a prit une plus grande importance avec « l’amour ouf » dans lequel Lellouche dirigé déjà Adèle Exarchaupoulos.

Si toutefois on oublie ce faux problème qui peut être véridique pour certains , le projet était alléchant : voir Paris sous Cyberpunk divisé en zone de classe moyenne tout ça mélangé avec la présence imposante d’un IA aidant la ville de manière tentaculaire faisait rappelant directement nos habitudes quotidienne , le film pouvait être un très chouette film de polar réussissant habilement à jouer sur plusieurs codes par l’efficacité redoutable de Cédric Jimenez .

Cependant force est de constater que les premiers avis sorti du festival de Venise ne laisser pas du rêve , par un scénario brouillon et cliché qui le laisser percevoir dans les bande annonce ce qui fait que l’attente s’est transformé en petite inquiétude mais avec toujours une envie de pleinement découvrir un projet français différent.

Ainsi cette chien 51 est-il le beau retour de Jimenez sur la planche du polar urbain français sous poudrés de SF redoutable ou bien un simple pétard mouillé oubliable et décevant ?

Malheureusement, cela se sentais quand même : une légère désillusion liée aux premiers retours mitigés venant de Venise.

Il est important d’expliquer que ce n’est pas que le film soit raté, le problème car il ne l’est pas totalement , en tout cas dans la forme.

En effet, Jimenez assure toujours une efficacité redoutable au niveau des scènes d’action, toujours très bien maîtrisées, tout en y distillant quelques légers plans de caméra assez ingénieux, ce qui permet de pleinement continuer un renouveau dans son cinéma.

Il en va de même pour son ambiance, toujours aussi oppressante et paranoïaque, extrêmement bien gérée tout au long des 1h40 de long métrage, tout en s’essayant timidement à vouloir changer de registre avec une à deux scènes (soyons gentils) vraiment convaincantes.

La première consiste en une scène de karaoké qui peut tomber dans la gênance incarnée, car Lellouche et Exarchopoulos ne sont pas chanteurs. Pour autant, la séquence est assez belle, voire galvanisante, même si beaucoup trop frustrante et trop courte.

La deuxième intervient dans un moment important dans l’intrigue donc pas de spoils.

Et c’est bien là le plus gros problème de ce film.

Il n’est en fait pas assez. Tout est trop timide, trop classique, trop simple. Quand on pense à un Paris futuriste, on pouvait imaginer mille et une choses.

Alors attention, Jimenez a bien expliqué qu’il ne faisait pas un film de science-fiction, mais bien un film se déroulant dans un Paris futuriste ou semi-futuriste. Pour autant, cela ne change rien au fait que le concept est beaucoup trop timide, voire aseptisé, ce qui explique son ratage au niveau de la possibilité hors norme d’avoir un vrai Paris transformé.

Mais rien n’est montré, ou alors trop peu. Les zones 2 et 3 sont absolument similaires, loin d’être de véritables zones différentes. On note un léger effort sur la composition artistique de la zone 3, mais encore une fois, c’est beaucoup trop simpliste.

Malheureusement, le fond est un concentré de scènes, même si bien shootées et composées, qui manquent de véritable développement, autant sur les personnages — beaucoup trop sous-exploités — que ce soit celui de Lellouche ou celui d’Adèle Exarchopoulos.

Tout est malheureusement oublié, sous-exploité, ce qui en devient dommageable car on pense au potentiel d’un film pareil.

Et surtout (séquence du relou du livre original activée), quand on connaît le concept original du roman, beaucoup plus fort, même s’il restait classique.

Le roman de Laurent Gaudé arrivait habilement à raconter une histoire sobrement classique mais efficace, bien rythmée, avec une véritable proposition de fond. Le livre ne parlait pas d’IA, mais du concept de perte d’une nation liée à un capitalisme exacerbé, symbolisé par la ville de Magnapole.

C’est bien là le problème : vouloir reconstruire le fil narratif du roman avec quelque chose de plus actuel risque de faire re-dite voir prévisible sinon on ne cherche pas à pousser plus loin la thématique ici celle autour de l’intelligence artificielle,

mais malheureusement tout est vu, revu et re-revu.

L’enquête policière ne mène à rien, ou sinon à quelque chose d’attendu, sans oublier les innombrables leçons de morale sur l’utilité dont on doit faire preuve face à certains organismes qui nous dépassent ,

ici avec le système Alma qui a sont importance dans la construction de scènes de meurtres pour la police

malgré le fait que honnêtement personne ne se fierait à une intelligence artificielle afin de construire une enquête et établir des éléments sérieux pour trouver des preuves ,

tout cela semble un peu téléphoné , ou alors manque de véritables réflexion sur le pourquoi du comment.

Malheureusement, rien de neuf sous le soleil.

Heureusement, l’émotion reste présente. Là où je reprochais à Novembre sa vision extrêmement froide et clinique — même si, en effet, le point de vue était de suivre l’enquête menée après le 13 novembre et non pas de s’attacher réellement aux personnages —

ici, l’émotion qui manquait à Novembre est revenue.

Même si le développement de la relation entre Zem et Salia manque cruellement de profondeur, on arrive pourtant à un peu s’attacher à ce duo très classique : un duo qui ne s’aime pas, qui se confronte, mais qui au fur et à mesure va se comprendre pour aller vers quelque chose de plus sentimental.

Voilà : circulez, il n’y a rien de nouveau.

Pour autant, les prestations de Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos tiennent la route. Ce sont de très bons comédiens, et ils arrivent à porter tout le film sur leurs épaules.

Heureusement, le film est sauvé par ce duo de comédiens, comme à l’époque de Bac Nord.

Car les autres intervenants ne sont que trop rarement exploités et frôlent la figuration : Artus, Valeria Bruni Tedeschi, Jeanne Herry, Thomas Bangalter (coucou les Daft Punk), ou encore Féodor Atkine et Cyril Lecomte…

Seuls Romain Duris et Louis Garrel gardent une certaine importance dans l’intrigue, mais rien d’exceptionnel. Juste efficace, mais oubliable.

Cependant, c’est peut-être là qu’on pourrait sauver quelque chose d’un film trop timide, trop prévisible et trop classique, malgré une réalisation très juste et impactante de Jimenez.

Le film manque de beaucoup de choses pour en faire une œuvre marquante, malgré un hommage évident à de nombreux films de science-fiction (Minority Report, I, Robot, Blade Runner…).

Pour autant, ce n’est pas en refaisant des scènes de ces films qu’on parviendra à se hisser à leur niveau — eux ont su traiter intelligemment et efficacement le concept de l’intelligence artificielle en allant beaucoup plus loin.

Et pour mes chers lecteurs qui se demande pourquoi ce titre : Chien 51 ?

N’essayer pas de comprendre, à au aucun moment le titre est expliqué dans le film juste une légère insinuation mais rien de plus intéressant , il faudra cependant lire le livre pour comprendre véritablement le concept du chien et pourquoi 51 ?

Au final, ce nouveau long métrage de Jimenez avait tout pour être marquant : un concept fort, une ambiance prometteuse, un duo d’acteurs solides et un cadre visuel intrigant.

Pourtant, tout semble ici trop retenu, trop sage, comme si le réalisateur n’osait jamais franchir le pas vers la vraie audace.

Le 6 ème Long métrage de Cédric Jimenez laisse une impression amère : celle d’un film au potentiel énorme mais bridé par sa propre peur d’en faire trop.

Un projet frustrant, soigné dans la forme, mais bien trop timide dans le fond — tout simplement un film qui ne vas malheureusement pas plus loin que son concept et ça c’est vraiment dommage , ma déception française de l’année

SQUA
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