Bon, c'est peu de dire que ce film d'Orelsan, c'est une grosse barre d'égo-trip.
Mais c'est pour moi du bon égo-trip et ce pour plusieurs raisons.
Raison 1, c'est de l'égo-trip bien fait. La réal' est cool, elle nous plonge bien dans l'atmosphère. Les effets spéciaux sont plus que corrects. Le jeu d'acteur (à une ou deux exceptions près) est bon. Les décors sont sympas. Les chorégraphies sont soignées.... Bref, c'est du taf professionnel.
Raison 2, c'est de l'égo-trip qui est conscient de lui-même et qui en joue. Ce qui lui donne une certaine forme d'armure (wink wink) contre les attaques mesquines qu'on serait en droit de lui adresser.
Raison 3, c'est de l'égo-trip touchant. On sent une certaine forme de sincérité dans ce projet et l'ami Orel attire sur lui la sympathie comme le miel attire les mouches. Le couple qu'il forme avec sa copine est hyper kawaï et sonne plus "vrai" que 95% des couples de cinéma.
Raison 4, à la fois la plus importante et la moins objective de toute, c'est de l'égo-trip qui me parle directement à moi.
Parce qu'au fond, Orelsan, c'est moi, le talent en plus.
On s'appelle tous les deux Aurel. On est fan de rap et de Japoniéserie, on a un côté blasé et désabusé, à la fois maladroit et cynique. On est un savant mélange d'humanisme et de misanthropie. On a tous les deux regardé bien en face toute la profondeur de l'absurde existentiel de la condition humaine... Je me retrouve tellement dans le personnage que je ne peut pas m'empêcher d'éprouver une grande affection pour ce film.
Et cela même si, en étant parfaitement honnête et en mettant la sensiblerie de côté, tout n'est pas parfait, loin s'en faut: c'est parfois pas mal brouillon et bordélique (pas toujours dans le bon sens du terme), la moraline familo-familialle, j'avais tiré dessus à boulets rouge dans des films comme "Everything, everywhere, all at once" par exemple, alors je ne peux décemment pas faire comme si elle n'était pas un peu lourde par moment ici. Et le climax final fait un peu pschiit...
Mais globalement, on va pas se mentir, c'est un film qui a marché sur moi ; il a su me faire rire, m'évader, me faire triper, me divertir, voir même me toucher par moment.
Raison bonus : le film contient un magnifique shootage d'un clampin en trottinette électrique.