Un Gilliam pur souche où l'humain trinque et ne s'en sort pas.
Dans un décor digne de Blade Runner,Qohen Leth,informaticien esclave des nouvelles technologies, de par son travail ou son asociabililité, est sélectionné par Management,son patron "Big brother", pour travailler sur un logiciel redoutable: le Zero Théorem.En cours de route, il rencontre Bainsley et Bob,respectivement cyber hotess et fils de Management. Son quotidien solitaire est chamboulé pour le meilleur et pour le pire car Qohen est plutôt fragile psychologiquement.
Avec ce film,le spectateur se retrouve dans le même genre d'univers futuriste et alambiqué que Brazil ou l'Armée des douze singes.Chaque personnage est complexe,esclave d'un système totalitaire avilissant et sans issue. Zero Theorem est donc un film perturbé,perturbant où vous devez essayer de vous repérer comme vous pouvez.Si vous parvenez à émerger de ce film avec un semblant de cohérence, Terry Gilliam a donc réussi à vous toucher sinon,il vous aura plombé le moral et les synapses.
Les points positifs, c'est l'adhésion du casting à cette histoire abracadabrante ( de Christopher Waltz à Mélanie Thierry, en passant par Matt Damon).Leurs interprétations font surnager le spectateur dans cet écrin foldingue et baroque. Il y a aussi, le travail du réalisateur,trés bon commenceur de films et il semblerait que son talent principal,c'est bien celui-ci.
Le point négatif, c'est la vision de ces hommes victimes d'un environnement dont ils ne peuvent s'échapper.Grâce à quelques moments de grâce,ils réussissent à l'oublier mais trés temporairement. Trop préoccupé à suivre cette ligne filmique,Gilliam finit irrémédiablement par lâcher son univers en cours de route et la noirceur finit par gagner systématiquement. C'est étonnant chez cet ex Monty Phyton,prêcheur de l'absurde corrosif jadis, de ne plus vouloir laisser filtrer un brin de lumière dans ses dénouements.
Même si l'oeuvre Zero Theorem est tout sauf ennuyeuse, le traitement y gagnerait si le réalisateur s'attachait les services d'un bon finisseur.A suivre car ce monsieur plein de ressources n'a pas encore dit son dernier mot.