Zootopie
7.3
Zootopie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush (2016)

Une fabuleuse fable de Disney de la Fontaine

Depuis La Reine des neiges en décembre 2013, les Disney ne m'enchantait guère. Ni Les Nouveaux Héros et encore moins Vice-Versa, n'avaient trouvé grâce à mes yeux. Avais-je perdu mon âme d'enfant ? Où les thèmes des films d'animation japonais me touchent plus, comme dernièrement Le Garçon et la Bête ? Ni l'un, ni l'autre, c'était juste une mauvaise période artistique.


Zootopie est brillant. Certes, le scénario est classique, mais les personnages, les gags et l'animation sont exceptionnellement réussis. Le divertissement s'adresse à tout les publics, grâce à différents niveaux de lecture. Les références à la culture pop sont jouissives, à l'image de la parodie du Parrain de Francis Ford Coppola. Cela fourmille d'idées et on passe un délicieux moment dans la ville de Zootopia.


La lieutenant Judy Hopps (Ginnifer Goodwin) est la première lapine à accéder à ce poste. Face à son physique en apparence frêle, elle est reléguée aux contraventions, par son chef Bogo (Idris Elba). Dans la rue, elle va faire la connaissance de Nick Wilde (Jason Bateman), un renard vivant d'arnaques. Ils vont devoir s'associer pour retrouver une loutre, sinon Judy Hopps va devoir rendre son badge.


Nous sommes dans un buddy movie. La lapine et le renard ne s'apprécient guère, mais contre toute attente, ils vont faire équipe et devenir proche. C'est du vu et revu, avec son lot de rebondissements habituels. Disney n'a pas pour vocation de livrer des œuvres complexes. C'est un peu normal, vu qu'elle s'adresse avant tout, à un jeune public. La trame doit rester accessible et divertissante, tout en créant des personnages attachants. C'est à ce niveau-là que le film est un régal.
Judy Hoops est enthousiasmante. Elle transmet diverses émotions à travers son regard et ses oreilles. Est-ce le fait qu'on pense à Bugs Bunny où à Roger Rabbit ? Quoiqu'il en soit, le lapin semble être un animal attachant et on fond devant sa bonne bouille. Comme dans La Reine des Neiges, c'est une héroïne avec une forte personnalité. Elle a un rêve et va tout mettre en oeuvre pour le rendre réel. Ce message a toujours été véhiculé par Disney. Cela fait parti de son cahier des charges et même si sa naïveté tape un peu sur le système, on ne va pas trop nous bassiner avec ça. Mieux encore, la morale est plus humaine et réaliste. En substance, ce n'est pas évident de vivre ensemble, mais chacun peut faire en sorte que cela fonctionne. Ça passe mieux.


Judy Hoops a pour partenaire Nick Wilde. La lapine et le renard, cela ressemble à une fable de Jean de la Fontaine. Les animaux remplacent les hommes, mais on retrouve en eux, les mêmes travers. Les préjugés ont la canine dure et la politique de la peur marche toujours aussi bien. Dans l'ombre, une force obscure oeuvre pour mettre dos à dos les prédateurs et les proies, vivant en harmonie depuis qu'ils sont devenus civilisés. Bien sur, on retrouve cette politique dans la plupart des pays, comme en France où notre merveilleux gouvernement dit de gauche, tente de stigmatiser l'islam pour en faire l'ennemi du peuple. Malheureusement, cela marche sur certains esprits influençables, avec le soutien du Front National et de la droite.
C'est étonnant de retrouver ce thème dans un Disney, mais cela permet de le rendre moins niais et surtout, cela ne casse pas le plaisir ressenti devant les aventures de ce duo fort sympathique. Les scènes s’enchaînent à un rythme effréné et on ne ressent aucune baisse de régime. Mieux encore, les scènes d'actions sont aussi savoureuses, que celles plus calmes. La parodie du Parrain est jouissive, mais celle avec Flash le paresseux est fabuleuse. On a beau l'avoir déjà vu durant la bande-annonce, elle fonctionne encore et se révèle être un des moments les plus drôle du cinéma en ce début d'année.


C'est visuellement parfait. On a l'impression d'être dans un film, grâce aux mouvements de caméra et tout cet univers qui s'agite autour de nos héros. Dès que l'action s'accélère; comme lors de la poursuite avec la panthère; on est scotché à notre siège. C'est un grand divertissement, qui s'amuse avec : libéréeeee, délivréeeeeeeeeeeeee. On fera abstraction de la chanson pop mielleuse de Shakira qui conclut le film. C'est le grand ratage du film.


La bande-annonce m'avait enthousiasmé et le film a été largement à la hauteur. J'attends avec impatience Comme des bêtes pour cet été, en espérant m'amuser à nouveau. Puis, il y a toujours ce plaisir d'entendre les rires des enfants durant la séance et d'avoir les yeux qui brillent, devant la joie que procure ce film d'animation. La magie du cinéma est toujours aussi agréable.

easy2fly
8
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Créée

le 22 févr. 2016

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Laurent Doe

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