Batman - Arkham City, la suite du déjà fabuleux Batman - Arkham Asylum (dont je chante toutes les louanges du monde ici).
Nous voilà donc catapultés 18 mois après les évènements survenus dans l'asile d'Arkham. Batou doit dorénavant tenter d'enrayer le complot qui se trame dans la méga-prison controversée mise en place par la nouvelle équipe dirigeante de Gotham en plein vieux centre-ville, et élégamment affublée du nom de code d'Arkham City.
J'avoue à la base avoir été un peu effrayé par ce nom, "Arkham City" : genre toute la ville était pourrie par le crime, alors hop on a collé à l'arrache une étiquette Arkham dessus pour la licence et basta. Dieu merci, ce nom est complètement justifié par une histoire structurée qui se laisse agréablement suivre, pavée de rumeurs incessantes, de magouilles municipales, de guerre des gangs, le tout mâtiné d'une couche bienvenue d'Histoire de Gotham. De quoi creuser un peu plus la mythologie tout en offrant une belle variété dans les situations, en somme. Le fil rouge concernant le Joker ne quitte jamais une ligne très floue tout le long de l'aventure, voire même après la fin.
Malheureusement, ce scénario n'a pas fait mentir les quelques retours que j'avais eus sur la fin et qui se résument en un mot : brusque. Et j'avais beau le savoir, je ne l'ai quand même pas vue venir tellement le générique apparaît vite.
Côté jouabilité j'avais déjà adoré celle de Asylum, mais alors là... Ils ont su enrichir un matériau de base déjà très satisfaisant, un vrai boulot d'artiste : plus grand terrain de jeu, nouveaux (et bons) gadgets, nouveaux coups, nouvelles capacités de prédateur, nouveaux type d'ennemis, navigation dans la ville plus fluide, Catwoman, New Game + : que du bonheur. Presque trop de bonheur même : j'avais déjà du mal à mémoriser les moins de 10 combos du freeflow d'Asylum, là on doit bien approcher du double, j'ai eu une grosse période durant laquelle j'étais complètement paumé. Mais bon, on s'habitue à tout, surtout à l'excellence, et ce sentiment de confusion a fini par disparaitre. Le NG+ quant à lui ne réclame pas de tout retrouver en termes d'énigmes et de gadgets : seuls le scénario et les missions secondaires comptent : détail appréciable. Il compensera par la suppression des éclairs (comme dans Asylum), ainsi que des ennemis plus fortiches et rapides (boss inclus, qui gagnent en capacités).
Parlons des boss, justement : ils étaient déjà variés dans Asylum, mais dans City je les ai trouvé vraiment intéressants à jouer, et également très variés, soit dans la manière de les appréhender, soit dans leur mise en scène. Mention spéciale à Mr Freeze, que j'ai trouvé excellent à combattre. Et pour cause, il s'agit là d'un boss 100% furtif : une aubaine trop rare pour être ignorée ! Deuxième particularité : le combat est construit de telle manière qu'il est impossible de le toucher deux fois de la même manière : obligation donc de toujours se planquer, tout en réfléchissant à comment utiliser le terrain de manière toujours différente. Ajoutez à cela une vision de détective brouillée dans le NG+, et vous obtiendrez là une rencontre vraiment mémorable. Du génie, cette scène !
Les nouveaux gadgets et améliorations sont également très intelligents globalement. Entre autres : brouilleurs, fumigène, détonateurs à distance et surtout tyrolienne (bien améliorée depuis Asylum, avec changement de direction à la volée, marche sur le câble et achèvement possible) et grappin accéléré. Ah, le grappin accéléré. Quelle invention, mes amis : dans la ville, permet d'accrocher une corniche et de s'y projeter très vite, afin de se propulser plus loin en planant. Ce qui m'amène à parler du vol dans la ville, qui se fait de manière hyper fluide en alternant planage et grappin, le tout agrémenté de vols en piqué histoire de reprendre de l'altitude bref, un sentiment de liberté vraiment grisant.
Le contenu de son côté est toujours là : les énigmes de l'Homme Mystère sont de retour, et quel retour ! Mille fois plus créatives et variées, elles deviennent de véritables mini-jeux dans le jeu, une très bonne surprise.
Les défis sont également de retour (prédation + castagne), ainsi qu'une nouveauté : le mode campagne. Fausse nouveauté pour le coup, qui constitue en soi le plus gros bémol du jeu. Une campagne étant constituée de 3 défis piochés dans les défis normaux, avec des bonus/malus à choisir dans une liste (compte à rebours, batarangs explosifs, pas de vision de détective, ennemis invincibles...). Franchement, je les ai faits histoire de faire le 100%, mais sur la fin, la redondance se fait de plus en plus sentir, et ce ne sont pas les malus et bonus qui peuvent cacher une telle misère bien longtemps. Ah oui je n'ai pas précisé : les campagnes sont toutes à terminer avec 4 personnages, histoire d'enfoncer un clou déjà bien profond (Les Batou et Catwoman de base, + Nightwing et Robin en DLC).
Que dire de plus ? En vrac, j'ai adoré l'ambiance, l'univers, la mise en scène, le doublage (très bon en VF une fois de plus), les dialogues, l'humour... Batou a beau jouer les éternels pisse-froids, il me fera toujours rire.
Un petit mot sur le DLC d'Harley Queen, enfin. Il est sympa, bien qu'un peu court (j'ai fait le 100% en 6h). DLC entièrement scénaristique, il est à l'image de l'aventure principale : très sympathique mais finissant comme une crotte, c'est à dire d'une soudaineté absolue. Bon, pourquoi pas. Il reste une agréable conclusion avant de refermer ce magnifique chapitre que fut Arkham City.
Un excellent jeu, un très grand coup de coeur. Bravo Rocksteady, et merci.