Avec l’émergence de la scène indépendante ces dernières années, il devient difficile de faire le tri dans la masse florissante des jeux qui peuplent les plateformes de téléchargement. Parmi eux, Brothers : A Tale of Two Sons s’est démarqué, à raison, puisqu’il propose une expérience atypique qui respire l’humilité et la naïveté.

Brothers, c’est avant tout un concept assez nouveau et original, demandant au joueur de diriger et de faire interagir deux frères avec une seule manette. Et autant dire que ça fonctionne plutôt bien, car bien que déroutant au début, on s’y fait avec le temps. Les énigmes se succèdent sans trop se ressembler et feront appel à toute votre dextérité, votre ambidextrie et votre faculté à synchroniser vos actions. Le soft exploite bien son idée, en considérant notamment les différentes aptitudes physiques des personnages, mais laisse néanmoins un petit goût d’inachevé, comme s’il avait pu aller plus loin encore dans la diversité des situations.

Bien évidemment, le gameplay est le point fort de Brothers, mais ne pas profiter des autres aspects du jeu serait une erreur. Car Brothers est doté d’un onirisme rare, servi par une direction artistique de qualité, à l’image de la bande-son dont les thèmes, certes discrets, laissent rêveur. C’est beau, mais ne vous y trompez pas, car l’univers dans lequel vous évoluerez n’a de paradisiaque que l’apparence. La mort y rode, comme en témoigne le scénario dans lequel les deux frères devront partir à la recherche d’un mystérieux remède pour sauver leur père à l’agonie.

En ce sens, le soft s’apparente véritablement à un conte vidéoludique, car votre route sera semée d’embuches et de rencontres. Et comme tout conte, il dégage une réelle poésie, touchante et jamais prétentieuse. Au final, on ne pourrait pester que contre la durée de vie (comptez 3-4 heures), mais je ne le ferai pas, car j’ai la conviction que le jeu se suffit à lui-même, et qu’il est juste assez long pour ne pas souffrir de la redondance du gameplay. Finalement, peut être est-ce précisément son caractère éphémère qui le rend si savoureux.

Car Brothers est court mais intense, et c’est tout ce qu’on lui demande. Un jeu contemplatif, humble, mais non dénué de bonnes idées. Et paradoxalement, si fugace que soit l’expérience, elle nous laissera le souvenir d’un long et beau voyage.
Gilraen
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le 30 juil. 2014

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Gilraën

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