Je... je...
Ce jeu est...
Bon j'ai beaucoup de choses à dire dessus mais quoique je dise cela inclurait du spoil. Sachez donc juste que ce jeu est à faire, qu'il est très court (4-5h pour le 100%) et donc intense, qu'il est beau, qu'il fait voyager et qu'il est bouleversifiant, et je dis ça sans même parler de la fin. Ladite fin qui ne parle certes pas à tout le monde, mais moi j'ai été dedans.
Nous suivons deux frères qui ont pour mission de traverser le pays pour trouver un truc pour quelqu'un. La particularité est que l'on contrôle les deux frères en même temps avec le même pad. Gameplay a priori tout sauf précis (les joueurs de Nintendoland me comprendront), le jeu a néanmoins le bon goût de ne jamais en faire un handicap. Aucune séquence ne demandera ni reflexe, ni précision de fou. Libéré de cette crainte, c'est de manière sereine et posée que l'on profite de ce voyage mélancolique, tout en parcourant gaiement les niveaux à la manière d'un duo de gamins ivres. A ce sujet nous pouvons également saluer le nombre assez important d'interactions entre les frangins et l'environnement : c'est bien simple on a tout le temps envie de tout tripoter, et ce avec les deux frères (ils réagiront chacun à leur manière à une même zone d'action). Ces agissements, en plus du nombre de PNJ à l'écran, donneront beaucoup de vie à l'univers. Certains seront d'ailleurs prétexte à parsemer le soft d'un brin d'humour, nécessaire pour mieux digérer une ambiance pas toujours très joyeuse.
Passons aux décors, un des principaux points forts du jeu : certains sont juste à tomber par terre, non seulement dans leur réalisation visuelle, mais aussi et surtout dans ce qu'ils racontent. Le jeu étant muet, il apparaît assez rapidement que rien n'est jamais vraiment gratuit dans ce que l'on voit, et l'on se surprend rapidement à construire de nous-même l'histoire de ce royaume à la fois bucolique et dangereux. Plusieurs tableaux marqueront très longtemps les esprits de par leur poésie, leur noirceur ou encore les mystères qui s'en dégagent.
Histoire de sublimer le tout, sachez que le jeu est dans une certaine mesure "autobiographique". En effet Josef Fares, réalisateur cinématographique suédois d'origine libanaise -dont c'est le 1er jeu ici- en a vécu des choses : guerre civile, exil, mort, famille... Bien que Brothers soit une histoire ancrée dans le fantastique, Fares a distillé beaucoup de ses ressentis dans son bébé. Si le sujet vous intéresse, voici 2 articles qui vous en apprendront davantage :
- Un en français ;
- Un en anglais, plus complet.
Pas grand-chose à dire de plus (ou alors j'y passerais la nuit). Jouez-y et puis c'est tout. >.<