Astral Chiant

De PlatinumGames, je n’ai joué qu’au premier Bayonnetta, que j’ai beaucoup aimé, et j’avais déjà trouvé le concept de légion prometteur dans le très moyen Chaos Legion, dont Astral Chain est selon toute vraisemblance le successeur spirituel. J’avais donc des attentes assez élevées concernant ce jeu, qui ne s’est malheureusement pas montré à la hauteur.

Je passe rapidement sur le scénario, qui rentre dans la catégorie « c’est pas folichon mais j’ai vu pire » et sur la DA que je n’aime pas trop et qui me donne un peu l’impression de jouer à un free-to-play chinois (et ce n’est pas forcément péjoratif, c’est juste la première impression que j’ai eue en voyant la tronche des persos et en entendant la musique de la base).

Graphiquement, c’est plutôt honorable pour de la switch, et la technique est bonne avec très peu voire pas de pertes de FPS. Les musiques sont globalement sympas, et on retiendra surtout certains thèmes de combats de boss qui sont franchement excellents.

D’aucuns diront qu’Astral Chain brille dans son gameplay, et c’est de là que vient mon problème, car je n’ai pris que très peu de plaisir à jouer à ce jeu.

Avant de parler des combats, il faut déjà mentionner tous les autres aspects du gameplay. Voyez-vous, le personnage que l’on contrôle est un flic, avec tout ce que ça implique. On a donc droit à de nombreuses quêtes annexes pour sauver la veuve et l’orphelin qui sont rarement très intéressantes, des phases d’enquête sans aucune profondeur, quelques phases d’infiltrations molles etc. Pour nous aider dans tout ça, on a accès à nos légions, qui ont toutes des utilités en dehors des combats ; seulement, ça rend le tout encore plus lourd quand on est constamment obligé d’alterner entre nos légions et de les sortir pour la moindre petite tâche, sans parler de la collecte de matière rouge qui est insupportable. Pour faire clair : il y a un sérieux problème de rythme dans Astral Chain, qui nous force à passer par pas mal de phases de gameplay chiantes dans lesquelles on ne combat pas. C’est donc un jeu d’action dans lequel on passe de nombreuses heures sans voir d’action, pas mal.

Il faut aussi parler du plan astral : c’est là qu’ont lieu de nombreux combats, mais pas que. Il s’agit d’une zone dans laquelle on passe pas mal de temps et qui nécessite l’utilisation de toutes les légions pour se déplacer et résoudre les puzzles. Là encore, c’est chiant, et on a l’impression que tous les puzzles ou obstacles sont là dans le seul but de ralentir la progression du joueur tant ils ne posent aucune difficulté ni ne présentent aucun intérêt. On passe vraiment beaucoup trop de temps dans le plan astral, qui peine à se renouveler et qui perd très vite de son charme initial en devenant une corvée.

Bon, et si au moins le système de combat était irréprochable, ça irait, mais ce n’est pas le cas, loin s’en faut. En fait j’ai l’impression que PlatinumGames a peut-être voulu voir un peu grand dans son gameplay avec les légions. On contrôle littéralement deux personnages en même temps, en utilisant les deux sticks, les deux gâchettes, et en essayant de constamment garder un œil sur sa légion en plus de gérer son personnage. Vous l’aurez compris, ce que je reproche au jeu c’est d’être sacrément bordélique, et ça devient vite un vrai merdier quand il y a un peu trop d’ennemis en même temps, surtout que la caméra peut être capricieuse.

Je trouve aussi dommage qu’on ne soit pas plus encouragé à changer de légions en combats, avec des ennemis qui nécessiterait d’être vaincus d’une certaine façon avec telle légion par exemple. Malgré ça, je dois quand même dire que l’équilibrage entre les légions est bien foutu, elles sont toutes utiles et apportent toutes quelque chose d’unique.

Si je dois résumer ce qui me dérange dans les combats d’Astral Chain, c’est que je les trouve brouillons, que les contrôles sont lourds et peu intuitifs, ce qui est problématique quand il faut être rapide, et qu’un certain nombre d’ennemis sont très chiants à affronter.

Pour mettre les mots sur à quel point le gameplay (et le jeu en général) ne m’a pas amusé : je n’ai pas fini le jeu. J’essaie toujours de finir ce dans quoi je me lance en temps normal, mais là j’ai laissé tomber. Le pic de difficulté absurde que représente le boss final m’a mis face à un mur (le boss en lui-même n’est pas mauvais, mis à part son trou noir qui instakill, pire attaque possible pour un boss), et quand j’ai vu que le jeu nous obligeait à refaire la mission dans son entièreté juste pour modifier la difficulté (je jouais dans l’équivalent du mode Difficile, ce qui n’a été un problème que contre le boss final), j’ai dit « stop ».

Le jeu reste mieux que Chaos Legion, et encore heureux, mais j’en attendais tellement plus, c’est dommage.