Aria of Zorro

Aria of Sorrow, dernier né des Castlevania GBA (si l'on met de côté le jeu NES Classics paru en 2005) est sans conteste l'un des jeux majeurs de la série sur consoles portables. Ses graphismes sont une version raffinée de ceux que l'on peut voir dans Harmony of Dissonance et sont si aboutis qu'ils ont été réutilisés presque tels quels dans tous les jeux sortis sur DS une génération après. Les animations des monstres et du protagoniste sont irréprochables. On renoue avec une jolie bande-son bien dynamique (je ne dirais pas qu'elle est inoubliable, mais elle passe très bien). Et surtout, le gameplay de la série fait de grands bonds en avant et n'a jamais été aussi confortable.

En effet, c'est en testant différentes armes que l'on se rend compte à quel point les sempiternels fouets des Belmonts étaient répétitifs et limités.
C'est en jonglant avec les âmes que l'on réalise que les armes secondaires que l'on daignait nous offrir auparavant étaient fades et peu nombreuses.
C'est en atteignant une salle de sauvegarde avec une petite dizaine de points de vie restants que l'on comprend combien Harmony of Dissonance était mal équilibré.

Aria of Sorrow serait le Castlevania portable parfait s'il n'y avait pas deux choses qui le retenaient quelque peu en arrière. D'une part il est encore assez court. Il m'a fallu 5h30 pour obtenir la bonne fin (d'ailleurs les indications pour la débloquer étaient assez cryptiques), ce qui est peu. Pour moi les Castlevania devraient/pourraient viser une petite dizaine d'heures. A Konami d'être un peu plus généreux à ce niveau.
D'autre part, l'écriture est tout simplement désastreuse. Le scénario est basique, à la limite pourquoi pas, mais bon sang que le personnage de Soma est niais ! Il s'agit peut-être de la traduction, mais cela me surprendrait. Quand, en face du boss final qui exige de lui qu'il lui rende les âmes qu'il a volées, Soma répond : "je ne veux pas me battre, je veux juste sortir d'ici. Si je savais comment faire je te les rendrais volontiers", c'est bien la preuve que notre pauvre héros est complètement paumé et n'a aucune force de caractère. Et je passe tous les autres personnages secondaires, aux caractères à peine esquissés, qui sont pourtant considérés comme nos meilleurs amis à la fin du jeu et nous envoient des messages gnangnans par la pensée alors qu'on leur a parlé seulement deux ou trois fois. C'est d'un ridicule absolu. A propos les fins sont bâclées, elles aussi. Seule la bonne fin est potable, les autres n'ont aucun intérêt et débouchent trop abruptement sur un générique qui laisse incrédule.

Bref, si Aria of Sorrow est une perle de gameplay et de présentation, il reste encore un peu de chemin à faire côté scénario et durée de vie. Mais si Konami arrivait à se focaliser sur ces derniers points et à les améliorer pour les jeux suivants, les Castlevania auraient enfin les moyens d'être des jeux véritablement grandioses.

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