Le jeu est basé sur un genre assez à la mode à l'époque de sa sortie, le survival-crafting, le tout dans des parties où les maps sont générées aléatoirement. On commence avec un personnage impersonnel, qui doit ramasser toutes les saloperies possibles de la nature : herbes, brindilles, silex, pétales, etc. jusqu'à pouvoir fabriquer des outils comme une hache pour récupérer du bois des arbres ou une pioche pour récolter de la pierre des rochers. Il faudra aussi trouver de la nourriture quelque part car vous disposez, ô misère, d'un estomac qui faudra régulièrement remplir. Mais il faut faire vite car la nuit tombe et il faut faire un feu de camp pour se protéger des monstres... Quoi ? Non vous n'êtes pas sur la page de Minecraft, mais bel est bien sur Don't Starve, la dernière itération du genre. En effet dans les grandes lignes, le jeu emprunte beaucoup à son modèle de référence, mais c'est en creusant plus en profondeur (non pas dans le jeu, c 'est une image...) que Don't Starve pousse l'aspect survie de manière bien plus hardcore.
Tout d'abord, c'est du côté de la direction artistique que le jeu se distingue le plus. Le style graphique à la Tim Burton est encore un peu plus glauque à mon goût. Les persos sont la plupart du temps inexpressifs et leur voix sont remplacées par des instruments aux sons particulièrement stridents. Ensuite, chose nouvelle et pas des moindres qu'apporte Don't Starve, c'est une jauge de santé mentale (en plus de la vie et de la faim). Eh oui, les vilains monstres et le noir ça fait peur, les aléas de la météo c'est pas sympa... Et surtout, des mauvaises actions comme tuer un animal sans défense, tout cela à long terme pourra vous rendre fou. Et rien de tel que quelques monstres imaginaires pour rendre l'expérience encore plus complexe et malsaine, n'est ce pas ? Vous devrez pour remonter cette barre de mentale vous réchauffer au coin du feu ou encore récolter des zolies fleurs et vous en faire une couronne sur la tête afin de vous transformer en hippie et vous rouler des joints avec les pétales de fleurs... Non ok je déconne, on peut pas faire de joints.. Mais c'est bonne idée pour un mod non ?
Ensuite, on ressent bien la cruauté et les dures lois de la nature. Vous tomberez une fois, deux fois, trois fois, (etc) sur des spots où ils vous manquera les éléments les plus vitaux à votre survie. C'est bien beau de tomber sur des quantités de filons d'or raz-la-gueule, mais si il vous manque de quoi vous nourrir, vous mourrez tout de même la bouche ouverte. Certains auront du mal à accepter cette part de hasard dans la réussite de votre partie, les autres, les plus patients, recommenceront jusqu'à pouvoir assurer une « certaine » sécurité alimentation/ressources. J'insiste sur le « certaine » car il me semble que même à très haute progression dans une partie, le risque zéro n'existe jamais dans Don't Starve (à l'inverse de Minecraft par exemple) et on le ressent bien. De plus, et c'est là une des raisons principales qui fondent la difficulté du jeu, si vous mourrez il est impossible de récupérer votre précieuse sauvegarde. La partie est définitivement finie, et il ne vous reste plus qu'à tout recommencer. Ainsi plus on avance dans l'évolution et la survie de notre personnage, plus on flippe pour sa peau à la moindre attaque de mob ou à chaque tombée du jour inopinée. L'aspect graphique glauque, la luminosité qui décroit progressivement au fur et à mesure de la journée, n'aidant en rien à la sérénité du joueur.
Les développeurs pas trop vaches ont tout de même pensé à glisser quelques carottes ici et là pour encourager les joueurs à persévérer. D'abord il est possible de crafter ou rencontrer certains éléments qui offrent une seconde vie suite au décès de votre personnage (à usage unique bien entendu). Mais la mort est aussi un moyen de gagner de l'expérience (hors personnage) afin de débloquer de nouveaux personnages jouables, chacun ayant des avantages et faiblesses qui leur sont propres.
Chose étrange, il est plus agréable de jouer à Don't Starve à la manette qu'au clavier/souris. La vue 3D isométrique provoque souvent des chevauchements de sprites qui rendent la sélection au clic plus que hasardeux. De plus, l'UI type barres d'action classique ne dispose pas de raccourcis clavier. Alors autant profiter du support complet de la manette dont dispose Steam pour ce jeu.
Finalement, Don't Starve est évidemment dans la lignée de la poule aux oeufs d'or nommée : Minecraft et consorts, on va pas se mentir. Mais il serait vraiment idiot de dire que le jeu n'apporte rien de plus car outre le style 2D et l'univers cartoon-glauque, Don't Starve offre une expérience et des sensations de stress uniques et c'est là tout l'intérêt du jeu.
