J’avais adoré 2016 au point de mettre des plombes à réellement me lancer dans Eternal. Trop d’upgrades, sous-menus, runes et autres empilements de systèmes, plus tue-l’amour les uns que les autres. À chaque fois que je lançais une partie, je passais à autre chose après 2, 3 heures de jeu.
Pourtant, le jeu était beau, dynamique, fun, mais entre l’écueil susmentionné et la présence frontale d’une histoire, je bloquais à chaque fois dans les premières heures.
Qu’en est-il maintenant que j’ai bouclé la campagne ?
Le premier jeu de la nouvelle trilogie Doom était un parfait exercice de prise en main. Il imposait ce que ses développeurs avaient fièrement appelé la Doom dance : Strafe and shoot à l’ancienne, finishers au corps à corps pour récupérer de la vie, à la tronçonneuse pour les munitions. Tout tournait rond dans cette boucle endiablée de risque/récompense. Qu’avaient-ils à ajouter ? La réponse semble être, un paquet de trucs.
Un double saut, un dash, deux mods pour chaque arme, le lance-flammes pour récupérer de l’armure, différentes grenades. Tant et tant de choses que Eternal en est arrivé à saturer mes capacités cognitives. Il ne s’agit plus seulement d’éliminer les ennemis dans le bon ordre, mais aussi avec la bonne arme.
En 2016, le jeu transcrivait parfaitement la puissance du Doom Slayer. En 2020, Eternal semble retranscrire sa rage pure et sans limite. Qu’est-ce que j’ai pu pester pendant les passages les plus ardus, mais quel plaisir !
J’étais toujours à une demi-seconde de la mort pour mieux me rattraper sur un gros streum. Puis saut, dash, acrobatie, dash, harpon, double shotgun à bout portant dans la trogne du suivant à l’autre bout de l’arène. Chef kiss !
L’écume aux lèvres, un demi-centimètre de fesse sur le canapé, je finissais chaque affrontement fébrile. En cela, Eternal est encore bien meilleur que son illustre aîné. J’aurais juste aimé moins d’enrobage, moins de menus, de hub, et surtout moins de plateformes. Mention spéciale au niveau sur Urdak avec ses foutus anneaux d’apesanteur. C’était tellement énervant que j’ai failli devoir acheter une nouvelle télé et un nouveau DualSense. S’il s’agit d’un boomer shooter, c’en est un pour les boomers n’ayant pas de souci de palpitant.
Eternal souffle donc le chaud et le froid. Malgré son histoire clichée, son interface pour TDAH et ses passages de « Super Maso Bros », il arrive à transcender le gameplay déjà incroyablement solide de 2016, imposant une fois de plus ID Software comme les patrons du genre.