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le 26 août 2017
Renouveau mais tares communes
Shadows of Valentia est un drôle de comparse parmi ses deux autres collègues sur le même support. Remake d'un opus NES sorti en 1992 au Japon seulement, ce Fire Emblem ne s'inscrit pas du tout dans...
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Jeu de Intelligent Systems et Nintendo (2017 · Nintendo 3DS)
Fire Emblem Echoes: Shadow of Valentia (quel titre interminable), est un remake de Fire Emblem Gaiden, le second opus de la licence sorti sur Famicom.
Echoes est selon moi l’épisode avec la meilleure présentation de toute la série : artworks magnifiques, graphismes superbes pour de la 3DS, musiques excellentes, direction artistique irréprochable, animations dynamiques… On ne peut que saluer le travail des artistes. C’est un jeu qui paraît achevé, qui propose exactement ce qu’il veut proposer sans retenue, avec un vrai sentiment de complétude et de soin apporté.
Côté gameplay, Echoes reste extrêmement fidèle au jeu dont il est le remake, peut-être même trop pour certains. Bien sûr, il apporte des ajouts, mais son objectif n’est pas de transformer Gaiden : il le complète plutôt que de le modifier, ce qui a déçu une partie des fans. Pour ma part, je trouve ce choix audacieux : offrir une version modernisée de l’expérience Gaiden, unique dans la saga, tout en respectant son identité. J’entrerai davantage dans les détails concernant Gaiden et ses spécificités dans une critique dédiée à la version Famicom. Ici, je vais me concentrer sur les apports d’Echoes.
D’abord, l’ajout de phases d’exploration façon point and click dans les villages et forteresses, et surtout l’exploration en 3D des donjons. Contrairement à Gaiden qui enchaînait directement les combats à chaque salle, Echoes permet de se déplacer librement : esquiver les ennemis, courir pour fuir, ou frapper d’un coup d’épée pour entamer le combat avec un avantage. Cela renforce le côté RPG déjà présent dans Gaiden. On note aussi l’introduction d’un système d’armes qui débloquent des compétences propres à chaque objet, ajoutant une nouvelle profondeur bienvenue.
Ensuite, le développement des personnages. Tous ceux de l’original gagnent en consistance grâce à de nouveaux dialogues et des supports qui développent leur personnalité et leurs relations. De plus, Echoes introduit des personnages inédits. Côté antagonistes, Berkut et Fernand enrichissent l’intrigue avec des enjeux liés à la noblesse et aux luttes de pouvoir, ce qui s’intègre bien à la thématique originale. Deux personnages jouables font aussi leur apparition.
Le premier est Faye (Effie au Japon), amie d’enfance d’Alm qui éprouve des sentiments pour lui. J’apprécie beaucoup son ajout, car son recrutement est optionnel : vous pouvez la laisser au village de Ram et revivre Gaiden sans elle, ou bien l’intégrer à l’histoire. Elle apporte une unité féminine supplémentaire dès le début, utile pour les classes exclusives aux femmes (Pégase, Soeur). Elle a aussi une mécanique intéressante : placée à côté d’Alm, son taux de critique explose. C’est un personnage ambigu, de type yandere, prête à tout pour Alm, ce qui ajoute une touche sombre à son écriture. Il est même possible de la recruter via Celica, ce qui donne un peu plus de variété et de rejouabilité.
L’autre ajout est Conrad, à l’opposé de Faye. Contrairement à elle, il est obligatoire et impacte directement le scénario. Je ne l’apprécie pas, car il parasite le développement de Celica. À plusieurs reprises, il la sauve, ce qui affaiblit son rôle et la ramène à la figure de demoiselle en détresse, alors que Gaiden la présentait comme débrouillarde et forte. Pire encore, lors d'une nouvelle scène en fin de jeu…
Celica est victime d’un lavage de cerveau avant qu’Alm ne la sauve
Ce qui accentue la dévalorisation de ce personnage pourtant pionnier comme protagoniste féminin. En termes de gameplay, Conrad est juste un cavalier peu utile dans les cartes de Celica, mal adaptées à son type d’unité. Bref, presque un sans-faute, mais son inclusion me dérange.
Echoes propose aussi un postgame réussi, avec un donjon et un boss inédits, difficiles et très bien conçus, offrant une ambiance inquiétante et des révélations de lore faisant le lien avec Fire Emblem Awakening. Enfin, les DLC enrichissent encore l’expérience, notamment avec l’ajout de quatre personnages issus de Fire Emblem Cipher (le TCG), un vrai plaisir de les voir jouables pour la première fois dans un jeu vidéo, j'aimerai tant les revoir.
Et comment passer à côté d'un ajout majeur pour la série, l'horloge de Mila permettant de remonter les tours, un outil optionnel mais qui permet de remonter une ou plusieurs actions afin de corriger une mauvaise décision, c'est un outil flexible pour ceux qui veulent garder tout le monde en vie, et ça évite un reset total du jeu. C'est devenu un staple pour la série et je suis pour cette inclusion car on peut proposer aux joueur.euse.s des défis encore plus corsé quand on donne ce droit à l'erreur (cependant limité dans son nombre d'utilisation).
Petit bémol partagé avec Fates, le jeu en Europe ne proposait pas la VO, vous obligeant à utiliser une version Undub via un émulateur ou une 3DS moddée afin de profiter du doublage d'origine, regrettable surtout que le jeu a quasiment tous ses dialogues avec un voice-over.
Malheureusement, Echoes est sorti en fin de vie de la 3DS, alors que tous les regards étaient tournés vers la Switch. Il a donc été ignoré par une partie du grand public. L’absence d’avatar personnalisable et de romance, éléments phares du succès d’Awakening, a aussi refroidi certains joueurs. C’est dommage, car Nintendo considère sans doute cet épisode comme un semi-échec, alors qu’il est en réalité l’un des plus appréciés par les fans de la licence, et à juste titre.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs jeux Fire Emblem
Créée
le 30 sept. 2025
Critique lue 6 fois
6
le 26 août 2017
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