Ghost of Yōtei
7.8
Ghost of Yōtei

Jeu de Sucker Punch et Sony Interactive Entertainment (2025PlayStation 5)

Franchement, j’ai bien aimé Ghost of Yotei. C’est un bon jeu, Souvent (mais pas toujours..) agréable à parcourir, mais clairement pas de quoi crier au chef-d’œuvre. On est loin du GOTY 2025, faut pas exagérer. Cela dit, ça fait vraiment plaisir de voir Sucker Punch revenir aux commandes d’une nouvelle aventure. Retrouver leur patte, leur sens du détail et cette ambiance japonaise si maîtrisée, ça fait du bien après toutes ces années d’attente. Même si, selon moi, il y a un léger downgrade sur certains aspects par rapport à Ghost of Tsushima, on sent qu’il y a aussi de très bonnes idées et une vraie volonté de proposer quelque chose de frais.

Mais avant de parler de ce que le jeu fait de bien, prenons un petit détour par ce qui fâche un peu — histoire de s’en débarrasser rapidement avant de se plonger dans les vraies qualités de Ghost of Yotei.


Premier gros défaut selon moi : la grande qualité de Ghost of Tsushima résidait dans ses somptueux graphismes et sa direction artistique aux petits oignons. Ici, on sent que Ghost of Yotei a un peu perdu cette magie. Certaines zones donnent l’impression d’avoir été confiées au stagiaire, notamment celle de l’Oni. Je comprends bien que, le jeu se déroulant sur une île plus au nord, les environnements devaient changer — et parfois, c’est plutôt réussi — mais cette zone-là, franchement, c’est un énorme raté.

Ça manque cruellement de couleur, la verticalité de la map ne sert pas vraiment la découverte et devient vite contraignante. Je vois bien l’intention derrière : créer un environnement calciné pour faire écho au boss de la zone qui brûle tout sur son passage. Mais même dans ce contexte, la zone ne parvient pas à transmettre la peur, la tension ou le désespoir qu’elle devrait inspirer — juste une grosse déception, surtout quand c’est la première qu’on explore.

Et puis franchement, pour un successeur de Ghost of Tsushima sorti sur consoles “next-gen”, le downgrade de qualité générale par rapport à la version PC de Tsushima est juste hallucinant. On frôle presque le manque de respect pour les joueurs. Tout ça pour un jeu qui tourne à 30 fps ? C’est quand même assez alarmant — alors je ne sais pas si c’est la faute au moteur ou aux limitations de la console, mais dans tous les cas, le résultat pique un peu pour un titre censé représenter la nouvelle génération.


Deuxième gros point faible : l’open world. Là où Ghost of Tsushima offrait une vraie sensation de liberté, Ghost of Yotei donne plutôt l’impression inverse. On se sent constamment contraint par le design de la carte, entouré de montagnes qui bloquent la progression et brisent le plaisir d’exploration. Au final, on a très peu d’intérêt à vraiment s’aventurer hors des sentiers principaux, tant la découverte semble limitée et forcée. La verticalité, censée ajouter de la profondeur à la map, finit surtout par frustrer : elle est bien moins bien gérée que dans son prédécesseur, et rend parfois les déplacements pénibles plus qu’excitants.


Je trouve que l’intrigue globale est quand même moins intéressante que ne l’était la quête de Jin Sakai, qui devait mettre son honneur de côté pour sauver son peuple. L’histoire de Ghost of Yotei manque un peu de cette dimension épique et de ce souffle dramatique qui rendaient le premier si marquant. Les cinq premières heures sont d’ailleurs assez ennuyeuses en termes de narration : le rythme est lent, les enjeux peu clairs, et on peine vraiment à s’impliquer. Heureusement, ça s’améliore nettement avec le temps.

Sur le plan émotionnel, le jeu s’en sort même bien, notamment grâce à Atsu, autour de qui se construit une tension et une sensibilité plutôt réussies. Son évolution et la manière dont son histoire se conclut apportent une vraie profondeur au récit. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait raccrocher au jeu quand les premières lassitudes commençaient à pointer le bout de leur nez.

Et pour ceux qui crient au “woke” juste parce que la protagoniste est une femme, il faut vraiment arrêter. Il est évident que Sucker Punch a voulu élargir son public et plaire à un auditoire un peu plus féminin — surtout quand on voit que trois des quatre personnages principaux sont des femmes. Mais au contraire, félicitons-les d’avoir su construire une histoire intéressante autour de personnages féminins sans tomber dans les clichés. Certes, la protagoniste n’a pas toujours le charisme ou le côté “badass” de Jin Sakai, mais ça n’enlève rien à la qualité du jeu. Au contraire, cette approche apporte une sensibilité différente et de nouvelles dynamiques entre les personnages, ce qui enrichit clairement le récit et donne une vraie personnalité à Ghost of Yotei.


Commençons par ce que le jeu fait vraiment bien : les graphismes et la direction artistique. Oui, je les ai critiqués plus tôt, mais il faut être honnête — Ghost of Yotei reste un jeu magnifique. Certaines zones et points de vue qu’on découvre en explorant sont tout simplement somptueux. Il y a des panoramas qui forcent littéralement à poser la manette quelques secondes juste pour admirer le décor. La direction artistique de Sucker Punch est une fois de plus exceptionnelle : chaque lumière, chaque brume, chaque coucher de soleil semble pensé pour créer une ambiance unique. Malgré quelques ratés, visuellement, Ghost of Yotei sait toujours nous en mettre plein les yeux.


Côté gameplay, j’ai vraiment apprécié la variété. Le nombre d’armes disponibles est juste hallucinant, et chacune reste assez rapide à maîtriser. On peut facilement adapter son style en fonction des situations, sans jamais se sentir perdu ou limité. C’est fluide, intuitif, et ça rend les combats toujours dynamiques et agréables à jouer. Mention spéciale à la mécanique qui permet d’attraper une arme au sol pour la lancer sur ses ennemis : complètement broken, oui, mais qu’est-ce qu’elle est amusante !

Après, il ne faut pas se voiler la face : le gameplay reste globalement très proche de celui de Ghost of Tsushima. Les postures ont disparu, remplacées par les armes, mais comme c’était une mécanique que j’aimais déjà beaucoup, ce n’est pas un inconvénient selon moi — au contraire, ça garde ce petit feeling familier qui faisait la force du premier jeu.


Pour terminer, mention spéciale à l’interzone que l’on traverse en remontant vers le Nord. Un superbe travail a été réalisé sur cette petite portion du jeu : elle offre un vrai moment de répit au milieu de toute la violence qui frappe l’île et Atsu. On y découvre un peuple aux traditions profondément ancrées, et c’est un véritable vent de fraîcheur. J’y ai passé presque une heure et demie à enchaîner les quêtes sans avoir besoin de dégainer une seule fois mon katana — et honnêtement, ça a été mon moment préféré du jeu. C’est une vraie réussite, une parenthèse apaisante dans ce monde brutal. L’hommage rendu au peuple Aïnou à travers Huci et son village est particulièrement touchant : on sent tout le respect et la sincérité mis dans leur représentation, ce qui donne encore plus d’âme à cette partie du jeu.


Pour conclure, Ghost of Yotei est un jeu avec de belles qualités, mais qui reste selon moi en dessous de son prédécesseur dans l’ensemble. Il a ses moments forts, une direction artistique superbe et quelques idées bien pensées, mais il lui manque encore ce petit quelque chose pour marquer durablement les esprits. La prochaine étape pour Sucker Punch, s’ils veulent faire passer leur licence dans une nouvelle dimension, ce sera clairement de proposer un scénario inoubliable. C’est, à mes yeux, ce qui fait la vraie différence avec ses concurrents pour le titre de GOTY 2025 — notamment Clair Obscur: Expedition 33, qui a su frapper beaucoup plus fort sur ce point.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout !

lattardbastien
6
Écrit par

Créée

il y a 7 jours

Critique lue 93 fois

1 j'aime

1 commentaire

lattardbastien

Écrit par

Critique lue 93 fois

1
1

D'autres avis sur Ghost of Yōtei

Ghost of Yōtei
bastienlattard
5

C'est quand Ghost of Tsushima 2 ??

Alors Ghost of Yotei, hein ? Disons-le tout de suite : j’ai “apprécié” le jeu, dans le sens où on apprécie un plat réchauffé qu’on a déjà mangé cinq fois. C’est sympa, mais on sent bien que le...

il y a 6 jours

3 j'aime

Ghost of Yōtei
Lulu_99
5

DLC à 80 balles

Franchement très déçu. Après 30h de jeu je lâche l'affaire, le titre me tombe des mains et je n'irai pas au bout. D'ordinaire même quand c'est "pas ouf" je me force parce que, comme au resto, j'ai...

il y a 7 jours

2 j'aime

Ghost of Yōtei
Stupalacci-Romano
6

La déception coute 80 euros

Bon, après environ 69 heures dessus, j’ai enfin vu la fin. Et franchement, je ressors partagé. Pas parce que c’est un mauvais jeu — non, c’est même un bon jeu sur beaucoup d’aspects — mais parce que...

il y a 3 jours

1 j'aime