Bon, après environ 69 heures dessus, j’ai enfin vu la fin. Et franchement, je ressors partagé. Pas parce que c’est un mauvais jeu — non, c’est même un bon jeu sur beaucoup d’aspects — mais parce que j’ai l’impression qu’il n’a pas vraiment évolué depuis le premier. Il a gardé les mêmes forces… et surtout les mêmes faiblesses.
Déjà, les phases de grimpette, c’est toujours aussi chiant. Le personnage est lent, tout est ultra scripté, peu intuitif, et on a zéro sensation de liberté. On est vraiment très loin d’un Assassin’s Creed ou d’un Zelda: Breath of the Wild. C’est dommage, parce que le reste du jeu donne envie de s’y perdre, mais là, on se tape un gameplay d’escalade rigide et mollasson.
Même problème pour l’exploration : tout se fond dans le décor. Chercher un objet ou trouver sa direction, c’est souvent une galère, rien ne se démarque vraiment. C’est pas intuitif, et le jeu te donne rarement des repères clairs.
En plus, le pathfinding des PNJ est catastrophique. Si tu dévies un peu de la trajectoire, les alliés se perdent comme des gamins dans un supermarché. Et les indications de mission ne sont pas toujours claires non plus : j’ai passé des minutes entières à tourner en rond parce que rien dans le level design ne laissait deviner qu’on pouvait interagir avec tel ou tel endroit.
Visuellement, oui, le jeu est très beau. Les effets de vent, de pluie, les feuilles, les reflets… c’est stylé, mais un peu “too much” parfois. Et puis honnêtement, pour un jeu vendu comme “next gen”, j’ai vu plus impressionnant. En plus, j’ai croisé pas mal de bugs graphiques et de problèmes de lumière. Les passages dans les souvenirs d’Atsu, par exemple, sont tellement lumineux que je voyais presque rien, même après avoir réglé la luminosité plusieurs fois.
Ça fait tache pour un jeu qui mise autant sur l’ambiance visuelle.
Côté combat, c’est nerveux, exigeant, mais parfois frustrant. J’ai eu plusieurs moments où le jeu répondait avec une légère latence entre la pression d’une touche et l’action à l’écran. Pour un jeu qui demande du timing et du réflexe, c’est pas top. Et le gameplay de duel souffre un peu du même souci : les arènes sont minuscules, on se cogne souvent contre des murs invisibles, et certains ennemis sont ultra agressifs, même en normal.
Ce qui m’a vraiment plu, par contre, c’est tout ce qui touche à la traque et aux affrontements avec les Ronins. Ces moments où on est chassé, ou qu’on choisit nous-même d’aller nettoyer un village ou un fort, c’est là que le jeu brille. On peut improviser, attaquer comme on veut, poser des pièges, ou foncer dans le tas. Là, j’ai ressenti de la liberté, du danger, du plaisir pur de jeu.
Les personnages, eux, sont clairement mieux écrits que dans le premier opus. Mention spéciale à Saitō, qui a un charisme fou. À chaque apparition, t’as envie d’en savoir plus sur lui. Ça, c’est un vrai progrès par rapport au premier jeu, où les persos secondaires étaient souvent fades.
Mais là où le jeu me perd, c’est sur la fin. Franchement déçu. Je m’attendais à mieux qu’un simple duel sous un arbre, même si ok, la symbolique est jolie. Mais dans un jeu qui t’a fait miroiter des choix tout le long, avec des dialogues à deux options, je m’attendais à plusieurs fins. Eh ben non : le scénario est ultra linéaire, t’as aucune liberté réelle. Le jeu te traîne par la main du début à la fin.
C’est un peu le même problème que Red Dead Redemption 2 : une histoire superbe, une mise en scène maîtrisée, mais où le joueur n’a aucune prise. Impossible de choisir d’épargner ou non un ennemi, impossible d’influencer un combat ou une situation autrement que comme le jeu l’a prévu. Du coup, on se sent souvent spectateur plutôt qu’acteur.
Et puis la météo qui s’emballe à chaque événement dramatique, avec l’orage qui arrive pile “au bon moment”, c’est pas très subtil.
Je mentirai si je disais que je me suis ennuyé — j’ai passé de très bons moments dessus. Mais pour un jeu vendu 80 euros, sur console next gen, j’en attendais plus. C’est un jeu beau, intense parfois, mais aussi rigide, artificiel et souvent frustrant.