Quel plaisir de s'imaginer la cohorte de poseurs et de chasseurs de hype voir leur insatiable "envie d'en être" brisée par l'honnêteté destabilisante de Silksong.
Le jeu m'a fait chier à beaucoup de moments, mais ces moments ont beaucoup plus trait au metroidvania de manière générale qu'aux postures de design du jeu, qui il est vrai arrivent parfois comme un cheveux sur la soupe. On a pas toujours envie de se retaper le chemin jusqu'à un bon boss au demeurant quand on vient de passer 45 minutes dans une zone au final assez plate et ennuyeuse. Des moments ennuyeux, le jeu en est garni. Personnellement l'univers ne m'a pas transporté (surtout par rapport au 1), j'ai trouvé le découpage en actes, les quêtes annexes et notamment les pré-requis de l'acte 3 complètement cons et hors de propos.
Mais qu'est ce que ça fait du bien de jouer à un jeu, un metroidvania qui ne règle pas tout par une esquive avec iframe, ou le placement a un sens. Ou le gameplay ne tente pas des tours de passe passe ridicules avec des surajouts de mécaniques se résumant à des inputs différents selon le code couleur de l'attaque ennemie. Ou les ennemis ont une IA programmée pour te faire chier et donner un sens aux affrontements en groupes, ou tout ne coule pas de source directement. Ou chaque chose se mérite et révèle un mini-enjeu en soi.
Toute les qualités du jeu, et son identité sont un affront au public auquel le jeu s'adresse. C'est une anomalie dans l'industrie d'aujourd'hui ou on doit se plier au caprice majoritaire sous peine d'être sanctionné pour "manque de fun" et "non respect du temps d'autrui", sans même parler du débat sur l'accessibilité, quoiqu'on pense sur le sujet, ce n'est pas rajouter un mode enfant dans votre jeu qui le rend meilleur donc ce n'est pas vraiment important pour la plupart d'entre nous. Le vrai sujet c'est comment Silksong challenge pas seulement celui qui joue mais toute les idées reçues largement relayées par la presse poubelle sur ce qui fait un jeu bien designé. Silksong, en faisant soigneusement attention à aller à l'encontre de toute les préconisations de rigueur qui auraient modelé les développements classiques adeptes de playtesting, nous fait là une proposition qui est la sienne. Presque choquant dans l'ère fade du divertissement de masse.