L'ennui virtuel avec de vrais tocards.
Je vais pas expliquer le jeu ici, mais voici une critique qui le détaille très bien : http://www.senscritique.com/jeuvideo/Ingress/critique/21050629
Au moment où j'ai découvert le jeu, je lui aurais grassement mis un 8/10. Maintenant que j'en ai fais et refais le tour, la lassitude et l'ennui l'ont emporté sur l’enthousiasme de la découverte.
Tout d'abord, il me semble important de préciser que je n'aime pas les jeux d'équipes. Encore moins avec des inconnus. Ingress est un jeu qui va vous obliger à jouer en équipe et forcément vous entendre avec des gens que, soit vous n'avez pas envie de voir, soit vous n’appréciez pas. Le café avec des étudiants kikoo qui puent de la gueule et une bière avec des geeks alcoolos en devenir, bof, ça me tente pas.
Mon drame a été de vouloir y jouer seul. Et en fait, si tu veux jouer dans ton coin, tu fais forcément chier quelqu'un. Soit un adversaire (là c'est tant mieux) soit un équipier qui avait prévu un truc pile là où tu es (y'à toujours un con qui a prévu un truc et qui sera pas content). Et le gros soucis, c'est que la communication est impossible via le jeu car le chat' est « espionné » par les joueurs de l'équipe adverse. Le mauvais état d'esprit du soft fait que 90 % des joueurs d'un camp ont un compte chez les adversaires pour voir ce qui s'y passe. Alors on trouve un autre moyen, mais c'est chiant. Parler via Hangout avec des inconnus qui se prennent vachement trop au sérieux, ça me gonfle aussi. J'ai même souvent flippé devant l'implications des mecs qui te disent "non, non, on se prends pas la tête" et qui te pourrisses plus que si t'avais écrasé leur gosse parce que t'as fait une connerie. Je m'étais même fait traiter de blaireau parce que j'avais pas voulu me déplacer pour reprendre un portail pas loin de chez moi. Y'en a certain qui préférerait se tailler les veines plutôt que de laisser perdre une parcelle de leur territoire virtuel. Et me dites pas que je suis mal tombé, j'ai joué un peu à Toulouse, en Charente Maritime, les mecs de ton camp t'allument comme des gros tocards dés que tu lèves un petit doigt. Tant que les gens seront cons, ça sera compliqué de jouer en équipe. Beaucoup ont d'ailleurs perdu le concept de ce qu'est un jeu. Bref...
Si en abordant le soft, je pensais réellement à prendre un bol d'air frais, tant il oblige à bouger en ville, j'ai réalisé après ma première journée avec un pote addict que j'étais dans un état pire que si j'avais passé 48 heures non stop sur mon PC. Les yeux explosés et l'esprit embrumé. La nuit je n'ai rêvé que de link et de field, ce qui chez moi est une alarme dangereuse. On bouge certes, mais on ne décolle pas le nez du portable et la visite n'est que virtuelle. Au bout d'un moment, je visitais les lieux, mais du coup j'en oubliais de jouer. En plus, Ingress n'est pas à la portée de tous, car même si il est gratuit en téléchargement, il faut un putain d'abandonnement et une putain de batterie pour pouvoir tenir tant le jeu est addictif sur son démarrage.
Ce qui n'a pas dû aider c'est que j'étais chez les verts dans une ville verte sans adversaire. Pas de bleus, ou alors tellement cons comme des pelles qu'ils n'arrivaient à rien. Et ils se prennent tellement au sérieux !!! My god, cet aspect m'a fait peur. Être capable de faire plusieurs centaines de kilomètres pour péter un portail, je peux pas moi.
Le problème majeur d'Ingress selon moi est son aspect redondant. Et c'est aussi le défaut de la plupart des jeux sur portable. Il faut refaire cent mille fois les mêmes trucs, encore et encore. Passer toujours aux mêmes endroits pour avoir du matos et faire 40 aller-retour entre différents points pour tendre les links. Ca m'a gonflé.
Au démarrage, j'étais ultra enthousiaste, j'avais fait plein de demandes de portails sur mon quartier pour pouvoir le quadriller. Mais le temps que les réponses arrivent (environ 4 mois), la lassitude s'était déjà installée.
Je trouve que ce qu'il manque à Ingress, c'est une fin. Quand on sait que même en atteignant le niveau maximum, le jeu continue sans réel but, c'est décourageant. L'objectif est de faire gagner son équipe, mais c'est impossible. Du coup, cet objectif est annihilé. Si ils avaient eu l'audace de comptabiliser le nombre de fois où tu es arrivé au niveau max en t'obligeant à recommencer à zéro, ça aurait fait râler, mais ça aurait vachement réinventé le challenge.
Je salue tout de même l'imagination des développeurs qui se cassent bien le cul pour relancer l’intérêt du jeu dans de nombreuses et fréquentes mises à jour. Même si pour moi, cela n'a pas suffit.
Alors, que me reste t' il d'Ingress après avoir arpenté cette réalité virtuelle pendant plusieurs semaines ? Le sentiment d'un affreux gâchis. J'ai perdu un temps fou à jouer à ce truc qui finalement ne m'a rien apporté. Je me dis que j'aurais mieux fais de jouer à un vrai jeu sur console, lire un bon bouquin, regarder un film ou faire n'importe quoi d'autre tant je ne jouais plus qu'à ça. Quand je le regarde maintenant, je le trouve vide, creux et sans intérêt. Le jeu ne m'a rien appris, ne m'a rien fais éprouver, je lui en voudrais même d'être si addictif pour finalement que dalle. L'idée même de relancer l'appli m’ennuie.
C'est pour moi un jeu qui a eu un effet yoyo. Excitant, enthousiasmant et très addictif, Ingress en est devenu pénible à la longue. J'ai désinstallé sans regret et je m'en retourne à mon geocaching.
