Retour vers le passé
Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.Qui ne connaît pas Mega Man, ne serait-ce que de nom ? Le personnage est une des icones de Capcom, apparaissant parfois en référence...
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le 11 mai 2023
C’est étrange de revoir ces jeux si longtemps après. Je voulu y croire à nouveau, me laisser porter par la magie, mais parfois, la poussière s’est un peu trop incrustée dans les circuits.
Pourtant... j’ai craqué!
J’ai replongé dans cette compilation comme on remonte un fil doudou dans sa mémoire, et je me suis surpris à sourire, à hocher la tête, à me dire, putain, mais oui, c’était ça. Ce sentiment unique de vivre dans un monde parallèle, entre école, virus et piratage mignon, avec ton meilleur pote numérique toujours prêt à sauver la ville entre deux devoirs de maths. C’est peut-être puéril, c’est peut-être maladroit, mais c’est terriblement sincère et j'ai toujours beaucoup d'amour pour cette série.
Décortiquons ça, pas après pas...
Le premier épisode, c’est mon cœur d’enfant qui bat à nouveau. Malgré ses limites, son rythme poussif, son absence de finesse parfois, il pose des bases qui, aujourd’hui encore, me paraissent brillantes. Le mélange deckbuilding/temps réel, le déplacement sur une grille, les visuels néon-crayonnés de la GBA... tout y est.
C’est imparfait, certes, mais c’est culte à mes yeux et ça mériterai de l'être beaucoup plus aux yeux du monde. Un classique fondateur, boudé à tort, qu’on redécouvre aujourd’hui avec le sourire aux lèvres. On sent la naïveté du projet, mais aussi sa fraîcheur, à l’époque, personne ne faisait ça.
Même aujourd’hui, via la scène indépendante, avec One Step From Eden a tenté l’hommage sans jamais en retrouver la saveur.
Mais après ? Le second épisode me laisse froid. Il tourne à vide, étire la formule sans lui insuffler de sang neuf. Le plaisir du gameplay est là, mais l’habillage se fait pauvre, les mécaniques stagnent, et l’ensemble ressemble davantage à un DLC d’époque qu’à une vraie suite. Trop lent, trop répétitif, trop paresseux dans sa manière d'exploiter l’univers pourtant si riche. Un épisode de transition, dans le mauvais sens du terme. Celui qu'on traverse plus qu'on ne vit.
Puis arrive le troisième. Le vrai tournant. Le jeu de la maturité mécanique, du perfectionnement silencieux. Là, la magie opère à nouveau, mais avec plus de rigueur. Le Navi Customizer devient une pièce centrale, brillante, presque jouissive à manipuler pour les amateurs de micro-optimisation. Le deck de combat s’enrichit, la variété s’invite enfin, et on commence à entrevoir la série sous un autre angle, moins doudou, plus exigeante, presque technique. On passe du plaisir de la découverte à celui de la maîtrise.
Même si l’aventure traîne un peu en longueur, même si les donjons sentent la photocopie mal pliée, l’ensemble tient debout. C'est respectueux de ses ambitions.
Heureusement, cette compilation ne s’est pas contentée d’un bête portage.
Capcom a intégré quelques petites attentions qui, sans révolutionner l’expérience, viennent fluidifier et moderniser le tout. Déjà, la possibilité d’accélérer la vitesse de jeu est un luxe inestimable. Quand on enchaîne les combats toutes les dix secondes et qu’on connaît déjà les zones par cœur, cette option devient presque indispensable. Elle permet de profiter du système sans se heurter à la lassitude structurelle d’une époque qui aimait allonger artificiellement la durée de vie.
Il y a aussi ce "Buster Max Mode", un boost qui fait de ton tir de base une machine de guerre.
Autant être honnête, c’est un mode touriste, et certains puristes hurleront au sacrilège. Mais personnellement, j’y ai vu une option salvatrice pour ceux qui veulent juste revivre l’histoire ou tester des builds sans devoir farmer pendant des heures. C’est bien vu, et c’est désactivable à tout moment. Libre à toi de doser ton expérience, et ça, pour une compilation, c’est exactement ce qu’on attend.
Enfin, l’ajout de la galerie et du jukebox est une belle cerise nostalgique.
Pouvoir feuilleter des artworks d’époque, des croquis de production, écouter les musiques de chaque épisode dans une interface sobre mais efficace... ça sent l’amour.
Pas forcément l’amour fou et passionné d’une refonte totale, mais celui, plus humble, d’un éditeur qui reconnaît que cette série a marqué toute une génération. On aurait aimé plus encore , des interviews, des documents de développement, des anecdotes de l’équipe, mais ce qu’on a reste agréable à parcourir. Le soin est là, discret, mais présent.
Alors, faut-il craquer pour cette Legacy Collection Vol. 1 ?
Oui, si vous êtes comme moi, en quête de ces sensations d’autrefois.
Oui, si vous n’avez jamais tenté l’aventure et que vous voulez comprendre pourquoi certains, encore aujourd’hui, chérissent ces jeux comme des trésors oubliés.
Mais préparez-vous à quelques rugosités. La formule a vieilli, l’interface reste datée, et certains choix d’époque sont restés figés dans l’ambre. Ce n’est pas un remaster, encore moins un remake.
C’est un hommage soigné, mais respectueux jusqu’à la faute.
Battle Network, c’est cette utopie numérique candide, entre Tamagotchi, Matrix et Sailor Moon. Et ce volume 1, c’est un morceau de cette époque réinjecté brut dans nos machines modernes, avec ses qualités intactes, et ses défauts aussi.
Un voyage imparfait, mais précieux. Une compilation à double tranchant, entre le souvenir sublimé et les accrocs d’un système à l’ancienne, mais toujours étonnamment vivant.
Créée
le 15 juil. 2025
Critique lue 8 fois
Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.Qui ne connaît pas Mega Man, ne serait-ce que de nom ? Le personnage est une des icones de Capcom, apparaissant parfois en référence...
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le 11 mai 2023
J'ai entendu la sortie du derniers chapitre pour pouvoir enfin partager tous l'amour que je porte à cette série. Gintama, que j'ai dans un premier temps connu fin 2006 avec son adaptation animé, que...
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le 1 sept. 2019
15 j'aime
Y'a un truc que je trouve insupportable chez les gens de SensCritique... Je consomme beaucoup de produit culturel, donc je passe beaucoup de temps sur ce site et je lis aussi beaucoup de critique...
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le 19 oct. 2018
12 j'aime
3
J’ai pas tenu bien longtemps… Seulement 5h… Puis voici l’éternelle question, ais-je le droit de donner un avis car j’ai fait le choix de ne pas perdre encore 35h sur ce jeu? Je suis vraiment désolé,...
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le 3 juin 2020
12 j'aime
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