Metal Gear Solid
8.5
Metal Gear Solid

Jeu de Konami (1998PlayStation 3)

Après avoir vu un vidéo-test du dernier Metal Gear Solid (MGS) en date, je me suis dit que ce jeu avait tout pour me plaire. Monde ouvert, possibilité de choisir son approche pour réussir une mission, gestion d'une base, ... Le jeu est fait pour moi ! Pourtant, je ne l'ai pas pris (pas encore). Parce que les MGS sont réputés pour leur histoire dense et compliquée et pour leur narration. Et je n'allais pas me lancer dans le dernier opus sans connaître l'histoire et les personnages de cet univers. Je me suis donc récemment lancé, près de 20 ans après tout le monde, dans la saga Metal Gear Solid.


Mon aventure commence donc avec le premier MGS, dans lequel Solid Snake doit infiltrer la base de Shadow Moses en Alaska afin de sauver des otages et empêcher un groupe terroriste de lancer une attaque nucléaire.
J'ai continuellement entendu parler de ce jeu depuis sa sortie. MGS est réputé pour avoir marqué l'histoire de la PSOne et même l'industrie vidéo-ludique quand il est sorti, pour ses combats de boss mémorables (surtout celui contre Psycho Mantis) et pour son scénario comportant une vraie réflexion sur la guerre. J'étais donc impatient de mettre enfin mes mains dessus. Au final c'est une déception. Le jeu a vieilli, mal vieilli.
Je commencerai par parler de ce qui m'a plus, mais avant je vais juste parler vite fait des graphismes (je ne reviendrai pas dessus). Evidemment c'est pas très beau. Mais il suffit de deux minutes de jeu pour s'y habituer. Les corps et surtout les visages des protagonistes sont affreusement moches mais c'est pas ça qui gâché mon expérience de jeu. Les décors pour leur part font moins mal aux yeux et c'est agréable de se balader dedans. L'esthétique un peu vieille de ce jeu n'est donc pas une barrière à sa découverte.
Ce qui a vraiment souffert des années c'est la maniabilité. Mais nous reviendrons dessus.


Il y a pas mal de bonnes chose dans MGS. L'infiltration en premier lieu (le cœur du jeu). Facile de comprendre pourquoi dès la sortie du jeu la licence s'est imposée comme la référence des jeux d'infiltration. Rondes de gardes à éviter, caméras de sécurité, divers interstices et conduites dans lesquels se faufiler, possibilité de toquer sur une cloison pour attirer des soldats, radar, ... Tout ce qui se trouve dans les jeux actuels était déjà présent. Et ça me plaît. Dans un jeu pareil, je suis capable de rester immobile cinq minutes à observer et mémoriser les mouvements des gardes juste pour pouvoir traverser une zone en une traite sans alerter personne. Malheureusement, les parties où prime l'infiltration ne sont pas très nombreuses. Et pas difficiles non plus.
Les combats de boss sont à saluer aussi. Ils ont le mérite de ne pas se ressembler et d'être originaux. La palme de l'originalité revient à Psycho Mantis dont le combat est tellement réputé que je savais déjà quoi faire avant que le combat commence. Chaque boss entame aussi une discussion avec Snake. Sur ce que c'est d'être soldat, sur ses motivations ou sur son histoire. Ca donne une impression de se battre contre de vrais êtres humains et pas seulement contre des machines à tuer. On sent aussi un respect mutuel entre Snake et certains de ses ennemis. Cette façon de traiter les boss me plaît, je salue le travail fait à ce niveau.
Dans les points positifs nous avons aussi... Ben, j'ai de la peine à trouver autre chose. L'histoire ? Non.


Parce qu'il y a un vrai scénario dans MGS. Un scénario qui fait référence plusieurs fois à la guerre froide, qui parle aussi de la situation militaire et géopolitique de l'époque. Tout est fait pour rendre le contexte du jeu réaliste et l'ancrer dans le monde réel. Travail qui se retrouve au niveau des véhicules et des armes. Les noms sont justes et le matériel est basé sur les modèles réels. Réalisme et ambition, il y avait un sacré potentiel. Parce que pour moi ça ne va pas au delà du potentiel.
La faute au traitement qui est fait du scénario. Le jeu multiplie les clichés du genre tout en se prenant très au sérieux. (Il faut dire que la vf ne m'a pas aidé à être passionné par ce qui se passait devant moi. Je la savais mauvaise mais je m'attendais pas à ça. C'était parfois une épreuve.) J'ai donc eu droit à des scènes lors desquelles un boss me sortait le discours le plus cliché sorti tout droit d'une série Z, doublé de façon médiocre, avant de partir sur une réflexion sur la guerre ou la vie de soldat sur le ton le plus sérieux du monde. Alors je veux bien faire un effort parce que le jeu est vieux mais quand j'ai droit à plusieurs discussions comme ça au cours du jeu je n'arrive plus à m'impliquer. C'est ça l'histoire géniale louée depuis des années ? C'est pas parce qu'on balance des réflexions sur la guerre ou la menace atomique dans des discours mal écrits que ça réhausse la qualité de l'ensemble. Il y a un tas de bonnes idées et de choses intéressantes dans ce scénario mais c'est si souvent traité de façon médiocre que l'histoire n'a jamais réussi à vraiment m'intéresser.


Mais il n'y a pas que l'histoire qui m'a fait souffrir. Le pire reste encore la maniabilité. Le jeu a 20 ans, c'est normal que ce soit rigide, mais tout de même... Lors d'un combat de boss, je suis censé me battre contre l'adversaire. Pas contre la manette ! Le personnage est relativement fluide et maniable lors des phases d'infiltration, mais dès qu'il s'agit d'utiliser une arme les choses se corsent.
Il n'y a pas de vue à la première personne avec les armes, il faut donc vaguement placer Snake sur la cible à viser et tirer continuellement tout en bougeant sur place. C'est pas précis, stressant et frustrant parce que les ennemis ne vous ratent pas. Et il suffit d'avoir plus de deux soldats en face de soi pour que les affrontements deviennent un cauchemar. Il faut ajouter à ça la caméra vue de dessus. Elle ne pose pas de problème en infiltration, mais une fois une alarme déclenchée (et le radar désactivé) on ne voit pas les ennemis avant d'être droit devant eux. Très pratique pour leur tirer dessus ou plus simplement pour s'échapper...
Les boss ne sont pas en reste. Car si les combats sont originaux, ils sont loin d'être agréable. Certains sont relativement simples, d'autres sont une véritable épreuve de torture. Sniper Wolf et Liquid récoltant la palme. Vu qu'il est impossible de se déplacer avec une arme lourde équipée, je passais la moitié du temps à m'énerver contre la maniabilité archaïque, et l'autre moitié à mourir.


Bref, un jeu soi disant mythique qui s'est avéré être une déception. Le potentiel est là mais Kojima et son studio n'ont jamais su l'utiliser correctement et ont multiplié les clichés du genre. Une déception. En espérant que la suite soit meilleure.


Je donne au jeu la note de 6. A laquelle j'enlève un point à cause de la maniabilité catastrophique.

Barbichef
5
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le 6 juil. 2016

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Barbichef

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