Roboquest (2023) demeure, pour moi, l’une des plus grandes surprises de l’année. Sous son cel shading coloré, ce roguelite FPS français signé RyseUp Studios révèle une conception particulièrement soignée. J’ai rarement vu un rogue like aussi maîtrisé que Roboquest pour être honnête.
Dès le départ, on sélectionne un Gardien robot, la liste est réduite au début, puis s’enrichit rapidement au fil de votre progression (Recon furtif, Grenadier démolition, Guardian tank etc.). Celle-ci n’est pas que cosmétique puisque les robots possèdent chacun une spécialité et des capacités passives ou actives. Un campement sert de menu dans lequel vous pouvez sélectionner la difficulté, le personnage, les atouts, consulter les archives au fur et à mesure de votre progression, la complétion des niveaux, tester vos armes sur un pas de tir, jouer en solo ou en coopération en ligne, acheter des compétences etc.
Une fois la mission entamée, l’objectif consiste à enchaîner des zones générées aléatoirement jusqu’au boss final. Malgré une direction artistique enfantine, le défi reste très relevé : même le mode normal se montre exigeant. Pour atteindre la conclusion de la campagne au moins une fois, j’ai dû opter pour la difficulté facile (j’ai honte) après plusieurs échecs, souvent provoqués par mon attrait pour les embranchements plus dangereux car ceux ci augmentent le risque mais offrent de meilleures récompenses. Les niveaux, jouant beaucoup sur la verticalité, proposent des itinéraires alternatifs. De plus, des puzzles, passages secrets et coffres cachés jalonnent chaque zone pour qui vise la complétion totale. Chaque segment de niveau se termine par un écran d’évaluation, noté de D à S. On assume clairement le côté arcade, et ça c’est chouette ! Pour avoir la meilleure note ? Aller le plus vite possible et tuer 100% des ennemis.
Comme tous les bons fast FPS qui se respectent, il est possible de sauter un peu partout (doubles sauts), de courir sur les murs, de tirer dans tous les sens, en glissant sur des rambardes façon Tony Hawk, de prendre les ennemis à revers en utilisant son pouvoir d’invisibilité, d’invoquer des petits robots se bastonner en première ligne, bref les possibilités sont folles tant le level design et les compétences des personnages permettent toutes les fantaisies. Mais le plus fort, c’est bien l’arsenal à notre disposition. Je ne vais pas énumérer toutes les armes (elles sont nombreuses) mais sachez qu’elles jouent sur les éléments et proposent des compétences parfois très originales. Chaque arme existe en plusieurs raretés et bénéficie d’affixes à la manière d’un Diablo (dégâts élémentaires, projectiles à ricochet, etc.). Entre deux niveaux, des PNJ permettent de se soigner ou d’améliorer l’équipement via des collectables à ramasser dans l’arène, ce qui encourage l’expérimentation et le renouvellement des « builds » à chaque partie.
Côté réalisation, le titre est très joli. Graphiquement le cell shading rappelle un peu Borderlands donnant un côté bande dessinée à ce Roboquest. Au global, j’aime beaucoup la direction artistique, la palette de couleurs est vive, le monde déployé est mignon, même l’apparence des ennemis conservent cette patte artistique arrondie et colorée. L’ambiance sonore est exceptionnelle également, les bruitages sont convaincants, le bruit des armes rempli parfaitement son office, mais c’est surtout la musique électronique qui rend les parties de Roboquest si intenses.
Sachez que j’ai joué aussi bien en solo qu’en coopération ; les deux formules sont plaisantes, même si l’expérience se révèle plus fluide et plus conviviale à deux. Tout le game design a clairement été pensé pour accueillir un binôme. Roboquest est un chef d’œuvre dans son genre, il surclasse tous les FPS rogue like que vous avez pu connaître, il est addictif, diablement bien réalisé, doté d’une bande son de folie, son gameplay est exigeant et va vous demander des heures avant de le maîtriser pleinement. A certains égards, il me rappelle Doom (2016) ce qui est un compliment à mes yeux. Malgré une difficulté élevée en mode normal, vous pourrez vous faire la main en mode facile et augmenter par pallier au fur et à mesure. Le nombre d’objets, d’armes, de compétences à débloquer est vertigineux. Il y a littéralement une tonne de contenus cachés, de PNJ, de boss et de niveaux cachés. Ne vous fiez surtout pas à l’apparente simplicité de départ de Roboquest, la rejouabilité est folle. Encore un bijou réalisé par un studio français, cela fait chaud au cœur. Finalement, quand les Français arrêtent leur conneries woke ou progressiste, ils sont capables de produire de grandes choses (Clair-Obscur : Expédition 33). Chapeau !